LES PIQUES DE L'AS DE CE MARDI
Affrontements à Djidah Thiaroye Kaw
C’était chaud hier à Djidah Thiaroye Kaw lors du passage du cortège du candidat du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur), Aliou Mamadou Dia. Les forces de défense et de sécurité ont tiré des grenades lacrymogènes sur les militants du Pur qui continuent de battre campagne. Ces derniers ont riposté par des jets de pierres. Bonjour les échauffourées qui ont paralysé la circulation.
La banlieue en état de siège
On se croirait à un état de siège dans la banlieue. Car partout au niveau des principales artères, on aperçoit des pickups et engins des forces de défense et de sécurité (Fds). De Pikine à Keur Massar, c’est le même décor.
Révolte des jeunes des Parcelles Assainies
Ça a encore chauffé hier, aux Parcelles assainies entre les policiers et des manifestants qui s’opposent au report de l'élection présidentielle. Ces jeunes ont érigé des barrages partout dans la commune, notamment au niveau des axes routiers de Cambérène, rond-point case bi, vers croisement 22 en brûlant des pneus sur les routes. Ils se sont frottés aux forces de défense et de sécurité. Il y a eu des échanges de jets de pierres contre des grenades lacrymogènes. L'aérogare du Brt des Parcelles assainies en a fait les frais. Les vitres sont cassées.
Manifestations à Thiaroye
Le vent de révolte contre le report de l'élection présidentielle n'a pas épargné Guinaw rails, plus précisément à Poste Thiaroye et ses environs. Des jeunes opposés à la décision de Macky Sall sont sortis dans la rue pour manifester leur colère. Ce qui a entraîné une riposte des gendarmes. Il s’en est suivi des affrontements occasionnant des désagréments à la mobilité. Affrontements entre militants du PUR et policiers La caravane du candidat du Parti de l'unité et du rassemblement (Pur) Aliou Mamadou Dia a été chargée hier au quartier Nietty Mbar de Pikine par la Police de Thiaroye. Les militants du Pur qui battent campagne ont riposté contre les limiers. Il y a eu de chauds affrontements.
Manifestation éclair à Keur Massar-sud
Restons sur les manifestations pour dire qu’elles étaient timides à Keur Massar-sud. Par contre, les militants du Pur qui voulaient faire une caravane ont été dispersés par des gaz lacrymogènes des gendarmes.
Le député Sanou Dione s’évanouit
Un fait inédit s’est produit hier à l'Assemblée nationale. Le député Sanou Dione s’est évanoui en pleine séance plénière de l’examen de la proposition de loi du Pds portant report de la présidentielle. En effet, démarrée à 11 heures, la séance a duré plus de 13 tours d’horloge. Les députés du groupe parlementaire Yewwi askan ki (Yaw) ont déposé plus de 34 questions préalables. Lesquelles ont retardé l’examen du texte jusqu’à 19h. Après la reprise des travaux, suite à une deuxième suspension de séance vers 17h, le député Guy Marius Sagna a demandé une pause pour aller déjeuner. Ce qu’a refusé le président Amadou Mame Diop. C’est alors que la député Mame Diarra Fam a demandé d’appeler les sapeurs-pompiers pour venir secourir son collègue Sanou Dione qui s’est évanoui à ses pieds. Après quelques minutes de réanimation, il a repris ses esprits. Plus de peur que de mal. Sanou avait sûrement faim !
Zahra Iyane Thiam dénonce une violation de la Constitution
La Directrice de l’Agence sénégalaise de Promotion des Exportations (ASEPEX), Zahra Iyane Thiam continue de dénoncer la procédure enclenchée par le Président Macky Sall avec le Parti démocratique sénégalais (Pds). Depuis le début de l’affaire, elle condamne la tentative de liquidation du candidat de Benno Bokk Yaakaar, Amadou Ba, qui a été actée hier par les députés. «Donc le mandat de 2012 pouvait être réduit juste par la voie parlementaire ! Tout ça pour ça! J'estime que l'acte posé ce jour est une violation flagrante de notre charte fondamentale. Quel gâchis !» a-t-elle écrit sur X. En tout cas, ne soyez pas surpris qu’elle rende le tablier dès le départ d’Amadou Ba de la primature.
Le Pds lave à grande eau Macky Sall
Les députés du Pds ont profité du vote de la proposition de loi portant report de l'élection présidentielle au 15 décembre 2024 pour laver à grande eau le Président Macky Sall, accusé par une partie de l'opposition de vouloir prolonger son mandat. En effet, Mamadou Lamine Thiam et ses collègues ont tenu à préciser que le président de la République n'est pas mêlé à cette proposition de report de l'élection. Car, il avait déjà pris un décret pour convoquer le corps électoral, après avoir renoncé à se présenter au scrutin du 25 février 2024. Ils indiquent que ce sont les circonstances actuelles qui l'ont amené à suspendre le processus électoral par décret, en sa qualité de garant du fonctionnement régulier des institutions et en vertu de l'article 42 de la Charte fondamentale.
Problématique de l'avortement médicalisé
Les violences sexuelles et la problématique de l'avortement médicalisé ont été au cœur des débats de la deuxième édition de la Rencontre Nationale des initiatives féministes, organisée par le Sénégal Action féministe (Senaf). D'après la présidente de la Senaf, Wasso Tounkoura, malgré les progrès réalisés, beaucoup reste à faire dans la lutte contre la violence. Elle souligne que l'objectif commun est de promouvoir le droit à la santé sexuelle et reproductive des femmes, en harmonie avec les conventions et lois internationales, notamment l'article 14.2C du protocole de Maputo. Mme Tounkara est aussi d'avis que ces initiatives visent à soutenir, renforcer et mettre en lumière les actions entreprises en faveur de la santé sexuelle et reproductive des filles d'autant qu’à ses yeux, les violences sexuelles, les inégalités de genre et les restrictions féministes en matière de santé reproductive continuent d'affecter gravement la vie de nombreuses femmes et jeunes filles.
Revalorisation des salaires des maires
Le chef de l’Etat a matérialisé sa promesse de revoir à la hausse les salaires des maires et des présidents de Conseil départemental. Il a signé le décret octroyant au minimum un salaire de 800 000 F CFA aux maires qui n’avaient que 300 000 F. Les salaires des présidents de Conseil départemental ont été légèrement relevés en passant de 1 million 250 000 F à 1,5 million. Les adjoints aux maires peuvent aussi se frotter les mains car le Président Macky Sall a revalorisé leurs salaires. Ils perçoivent désormais 150 000 F au minimum. Le chef de l’Etat a attribué aussi une indemnité de 10 000 F par jour de réunion aux conseillers municipaux et départementaux.
La député Sokhna Ba portée à son véhicule par des journalistes
C’est l’image qui symbolise la violence dont ont fait montre les gendarmes à l’égard des députés. En effet, la proposition de loi portant report de l’élection présidentielle est passée au forceps. Opposés à un vote sans débat de la proposition de loi comme voulu par les députés du groupe parlementaire, les députés de Yewwi, de Taxawu et des non-inscrits ont fait cause commune. Mais les gendarmes ont été appelés pour faire passer la proposition. Dans leur intervention, les gendarmes en cagoule ont fait montre d’une brutalité inouïe à l’égard des députés pourtant protégés au sein de leur lieu de travail. Manu militari, ils ont chassé les parlementaires de la séance plénière. Ainsi, la député Sokhna Ba s’en est tirée avec une blessure à la jambe. Après une brève réaction devant les journalistes, elle a voulu regagner son véhicule. Mais elle ne pouvait pas tenir correctement. C’est par la suite qu’elle a été portée jusqu’à son véhicule stationné en dehors du périmètre de l’Assemblée nationale par des journalistes. La gendarmerie a même refusé l’accès à l’Assemblée nationale à son chauffeur. Pire, les députés Ismaïla Diallo et Ayib Daffé ont aussi fait part de la brutalité que leur aurait fait subir la gendarmerie. Imaginez-vous un gendarme brutaliser un ministre de la République ?
Les députés Seydou Diouf et Nicolas Ndiaye absents
Ils n’étaient pas à la séance plénière lors de l’examen de la proposition de loi qui tient en haleine tout le pays. Pourquoi ? Difficile à dire. Mais on sait que Seydou Diouf, éminente matière grise des députés de l’Apr, et Nicolas Ndiaye, secrétaire général de la Ligue démocratique, ne sont pas favorables au report de l’élection présidentielle.
L’appel de Berlin à la classe politique
Les réactions se poursuivent sur le plan international suite à la décision du Président d’abroger le décret convoquant le corps électoral. Dans une déclaration, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères allemand indique que son pays suit avec inquiétude et grande attention l'évolution de la situation au Sénégal. Selon lui, les Sénégalais doivent pouvoir poursuivre le processus électoral et choisir démocratiquement leurs dirigeants politiques. Pour le porte-parole, il est de la responsabilité du gouvernement de garantir des élections transparentes et inclusives dans le respect des normes de l'État de droit. Précisant que Berlin est d'accord avec la CEDEAO et l'UAsur ce point, il déclare que la tradition démocratique du Sénégal, construite au fil du temps, a toujours été un modèle dans une région en proie aux crises et à l'instabilité. Il appelle ainsi toutes les forces politiques à préserver cette tradition, même en ces temps difficiles.
Youssou Ndour contre le report de la présidentielle
Ex-allié du Président Macky Sall dans le cadre de la coalition BBY, Youssou Ndour déclare que la situation du pays l'inquiète, expliquant qu’il n’est pas d'accord avec le report de l'élection présidentielle. Selon lui, les rendez-vous démocratiques s'imposent à tous et le peuple souverain doit être le dernier juge. Le lead vocal du Super étoile ajoute que la situation du Sénégal l'inquiète encore plus car il y a trop d'animosités dans le pays et ce n'est pas nous. Il lance ainsi un appel à toute bonne volonté pour œuvrer à apaiser le pays.
RSF alerte sur la détérioration du droit à l’information
Reporters Sans Frontières (RSF) alerte sur une grave détérioration du droit à l’information au Sénégal. Selon le Directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF, Sadibou Marong, la suspension de l’accès à Internet via les données mobiles, la coupure du signal de la chaîne de télévision privée Walfadjri et la brutalisation de journalistes constituent des entraves à la liberté de la presse et elles se multiplient dans le contexte des manifestations contre le report de l'élection présidentielle au Sénégal. Reporters sans frontières (RSF) demande aux autorités de garantir le droit à l’information et la sécurité des journalistes. Selon Sadibou Marong, les journalistes sénégalais, qui couvrent l’actualité politique et sociale du pays, vivent des moments difficiles depuis au moins deux ans, et plus fortement dans le contexte des échéances électorales. Puisqu’ils se retrouvent de nouveau la cible d’entraves avec les manifestations liées au report de l’élection présidentielle qui devait se tenir ce 25 février. Il dénonce ces attaques et demande aux autorités d’y mettre un terme sans délai, et de permettre aux journalistes de couvrir l’actualité politique en toute sécurité.