APRÈS LA «BOMBE» SPORTIVE, MACKY TENTE DE DÉSAMORCER LA BOMBE SOCIALE
Une bombe sportive derrière laquelle se cache une éternelle bombe sociale à retardement couvant les factures d’eau et d’électricité salées, la flambée des prix de produits alimentaires, la crise scolaire etc…
Dimanche 06 février 2022, au stade Olembé à Yaoundé, les Lions de la Téranga ont remporté la première coupe d’Afrique des Nations de leur histoire. Depuis lors, le Sénégal vit dans des festivités et activités de jouissance autour des champions d’Afrique.
Au-delà de l’accueil triomphal des « Lions » et de la cérémonie de décoration présidée par le président de la République Macky Sall, l’inauguration du stade Abdoulaye Wade de Diamniadio a été le terminus en apothéose de ce sacre. Autrement dit et constaté, le football appartient au peuple ! Et le président de la République en a profité pour s’offrir un état de grâce auprès de ce peuple sénégalais footballistiquement joyeux.
Toujours est-il qu’en remportant la Can 2022, la bande à Sadio Mané avait miraculeusement désamorcé la bombe sportive qui aurait découle d’une énième défaite de notre équipe nationale de football. Une bombe sportive derrière laquelle se cache une éternelle bombe sociale à retardement couvant les factures d’eau et d’électricité salées, la flambée des prix de produits alimentaires, la crise scolaire etc…
Comme quoi après les fêtes post-Coupe d’Afrique, les Sénégalais sont entrain de revivre progressivement la dure réalité de la vie normale. C’est ce que le président de la République Macky Sall aurait sans doute compris en procédant à une baisse des prix de certaines denrées que des commerçants véreux avaient illégalement augmentés.
D’ailleurs, rien ne pouvait justifier ces spéculations et augmentations gratuites des prix des denrées sur les marchés en violation des prix homologués par l’Etat. Grâce à la magnanimité du président de la République, le kilo de sucre en poudre, qui coûtait 625 CFA, passe désormais à 600 cfa soit une baisse de 25 cfa/kg. Ici, il n’est pas question de baisse significative, mais plutôt de saupoudrage… tarifaire. Ce, contrairement à l’huile dont le litre passe de 1200 cfa à 1100 cfa soit une baisse de 100 cfa. Là au moins, on peut s’en féliciter ! De même que le riz brisé non parfumé, qui coûtait 15.000 CFA le sac de 50 kg et va se vendre désormais à 13.750 cfa soit une baisse de 25 cfa par Kg.
Il est vrai qu’au Sénégal, toute baisse est significative pour les plus démunis dès lors qu’un habitant sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté. Pour preuve, en pleine euphorie de l’accueil des Lions de la Téranga, de nombreux citoyens avaient investi les réseaux sociaux pour s’étrangler contre la hausse des prix des denrées alimentaires. Une grogne plus sociale que politique. Sous ces cendres, il y avait également des braises d’une indicible colère des Sénégalais qui enflait. Ce à un mois du début du Ramadan.
En tout cas, le président Macky Sall a pris les bonnes décisions, hier, en Conseil des ministres, en baissant les prix du riz, du sucre et de l’huile. Et en soutenant aussi le prix au producteur du riz paddy. Toutes ces mesures généreuses vont coûter 50 milliards aux finances publiques mais quand on aime, on ne compte pas ! But de cette manœuvre politique : dompter la colère sociale des Sénégalais. Et tant mieux si cela peut contribuer à la stabilité sociale.