AYEZ L’HONNEUR SUPRÊME DE RÉUSSIR CE CHALLENGE AU PAYS DES PYRAMIDES
Après la cérémonie de remise du drapeau national, présidée par le chef de l’Etat, vous devez être très motivés pour envisager de dominer, du début à la fin, vos adversaires et terminer en apothéose là-bas.
Après la cérémonie de remise du drapeau national, présidée par le chef de l’Etat, vous devez être très motivés pour envisager de dominer, du début à la fin, vos adversaires et terminer en apothéose là-bas.
Lions de la Téranga, toujours prêts à répondre à l’appel du devoir, vous avez quitté Alicante, en compagnie de votre coach et de son staff, et rejoint l’Egypte où, à partir du 21 juin, vous participerez, avec d’autres sélections nationales (23), à la Can 2019. Après la cérémonie de remise du drapeau national, présidée par le chef de l’Etat, vous devez être très motivés pour envisager de dominer, du début à la fin, vos adversaires et terminer en apothéose là-bas.
En réalité, les qualités physiques et mentales, grâce auxquelles vous serez en mesure de réussir ce challenge, qui se résumera à surclasser tous vos devanciers et à faire en sorte que le rêve collectif et merveilleux de vos compatriotes se réalise enfin, ne vous manquent pas. Je n’ignore pas non plus qu’une préparation bien programmée, un budget conséquent pour vous garantir d’excellentes conditions de séjour, un encadrement adapté à la situation et l’enthousiasme consécutif à la victoire historique de Sadio Mané en finale de la Ligue des champions, ainsi que le cumul des autres succès que vous avez obtenus cette saison, constitueront également des motifs d’encouragement dans la Tanière. Au moment où l’esprit de vos infatigables supporters est tourné vers cette compétition, la plus prestigieuse en Afrique, j’ai aussitôt pensé à vos aînés, en particulier à ceux-là qui ont déjà eu le mérite d’être, pour le même but, nos ambassadeurs au pays des pyramides. C’était en 1986, au Caire plus précisément, où ils jouèrent dans le même groupe que l’Egypte. Ils y avaient démontré qu’ils avaient une réelle capacité à se surpasser, après avoir été requinqués par l’hymne national. D’ailleurs, je profite de l’occasion pour rehausser à nouveau notre attachement à cet hymne, étant entendu qu’il fera toujours vibrer notre fibre patriotique et, sous toutes les latitudes, nous galvanisera toujours.
A ce propos, je spécifie d’abord que l’un des thèmes de cette composition musicale, liée à notre représentation nationale, est l’enracinement dans nos valeurs. Du coup, je dis fièrement que nous avions déjà pris conscience que nos ancêtres, parmi lesquels des héros et de vénérables marabouts, nous inspireraient à tout moment. Ils sont demeurés, avant même le magistère du président de la République qui a construit la Nation et écrit lui-même l’hymne, des références pour nous en ce qui concerne l’honneur, la bravoure, la foi en Dieu, le culte du travail, etc. Nous continuerons de tirer grandement profit de ce legs précieux, si nous nous efforçons de ne pas rendre problématique sa préservation, malgré les avatars de la vie et notre choix délibéré de nous ouvrir aussi aux autres. Fort de cela, je me plais à rappeler ici et maintenant une aventure extraordinaire qu’a vécue cette sélection-là, composée de joueurs professionnels et locaux, aussi talentueux les uns que les autres. Une telle synthèse, une belle symphonie à mes yeux, avait suscité, en son temps, l’admiration des férus du ballon rond.
Le vendredi 7 mars de cette année-là, en début d’après-midi, ces grands joueurs, ou les compagnons de la vedette de l’équipe à l’époque que fut feu Jules Bocandé, gagnèrent leur premier match. Un match d’ouverture contre le pays hôte, au Stade international du Caire, devant près de 100 000 spectateurs. Alors, nous commençâmes à espérer remporter la Coupe pour la première fois. Mais, cet élan populaire et l’euphorie ne durèrent pas longtemps.
En effet, nous ne pûmes pas nous qualifier pour l’étape suivante, malgré un doute savamment entretenu pendant des heures, à cause de la différence des buts marqués, favorable, au finish, à l’Egypte et à la Côte d’Ivoire. Nos joueurs eux-mêmes, qui étaient si conquérants, n’avaient pas imaginé qu’ils pouvaient subir ce sort. Face à cet état de fait, je suis d’accord qu’il faut toujours prendre soin d’informer, à temps, nos participants à une compétition pareille sur ces éventuels cas de figure. Evidemment, un certain pragmatisme et, en plus, une adhésion constante au sursaut, remarqué chez les masses laborieuses, les apprenants et les autres Sénégalais lors de notre troisième participation à une Can après une assez longue absence, ne m’autorisent pas à m’attarder sur les problèmes extra-sportifs que l’on évoqua ça et là, pour justifier en vain une désespérance. Je retiens plutôt que la loi du football, le sport roi qui apparaît comme le domaine par excellence du fairplay, avait été implacable à notre égard en ces circonstances-là. Je présume que l’on a dû vous raconter, Lions de mon pays, cet épisode mémorable de l’histoire de notre football. Aussi, je reste persuadé que vous voudrez relever bientôt un défi majeur sur le sol égyptien où vos aînés-là avaient été éliminés sans pour autant démériter et où d’autres se rendirent pour la Can 2006 et terminèrent en demi-finale. J’avais même décidé de revenir largement sur l’épopée de notre équipe nationale, qui se déroula à la Can au Mali et par la suite au Mondial en Corée du Sud/Japon, en vue de vous inciter toujours à aller jusqu’au bout. Celle-ci était formée presqu’en totalité par des professionnels, tous dévoués à la tâche, à l’instar de votre coach à qui revenait le brassard de capitaine.
Puis, j’ai considéré que, en tant que protagoniste, ce dernier serait mieux placé que moi pour vous en parler avec maestria et passion ou que vous pourriez déjà en savoir beaucoup. Je me contente donc de vous exhorter à vous montrer, au pays des pharaons, disposés à vous mouvoir impérialement de part et d’autre sur l’étendue de la pelouse, à le faire sans cesse à chaque match. Certes, les duels sur le terrain seront forcément rudes pour vous et les autres. Cependant, je ne doute pas que votre patriotisme et votre engagement total seront des armes redoutées qui vous permettront valablement de créer les conditions d’accomplir, sans bavure, votre exaltante mission.
Sur cette lancée, vous prendrez des initiatives audacieuses, en vue d’assiéger, sans répit, le camp adverse. Toutefois, nous ne pourrons être rassurés et, en même temps, ravis que lorsque nous aurons la certitude que vous vous fixerez résolument comme objectif la victoire finale. Seule cette conquête, convoitée depuis au moins une dizaine de lustres par notre peuple, vous amènera ipso facto à couronner l’ensemble des efforts que vos aînés (1) ont fournis durant nos participations à une Can et à d’autres joutes sur le plan international.
Dans ce cas, vous aurez surtout, pour le présent et pour l’avenir, l’honneur suprême d’être les premiers à propulser si loin et si haut notre football dans le continent. Que le soutien infaillible de vos compatriotes, là où ils puissent se trouver, soit déjà pour vous, Lions du Sénégal, l’élément catalyseur qui vous donne l’envie immodérée d’arriver à cette fin sur les bords du Nil. 1. J’ai une pensée pieuse pour certains d’entre eux disparus et pour nos regrettables entraîneurs, comme feu Bruno Metsu, qui tint les rênes de cette glorieuse équipe nationale de 20002, et feu Mawade Wade dont l’expertise fut reconnue par tout le monde sportif.
Badiallo dit Boucounta BA est formateur de professeurs et d’inspecteurs du moyen/secondaire, ancien Chef du Département de Langues romanes à la Fastef/Ucad