C'EST QUOI LE SÉNÉGAL POUR TOUS ?
Le Sénégal pour tous ne se ressent pas encore quand des citoyens aux revenus faibles payent plus d'impôts que les plus nantis
Le Sénégal de tous c'est ce Sénégal de tout citoyen de souche qui s'y réveille avec son lot de besoins. C'est quoi le Sénégal pour Tous ? À l'orée de 2019 qui pointe à l'horizon, beaucoup de sénégalais sont encore nostalgiques des figures religieuses qui ont jadis éclairé et averti le peuple. Je veux bien nommer nos vaillants guides à l'image de Mame Abdou Aziz Sy Dabakh qu'on donnerait pour titre le régulateur social, Ahmadou Bamba Mbacké Serigne Touba qui a forgé un esprit de sénégalais soumis aux valeurs du travail hors pair, à Cheikh Ibrahima Niass qui continue d'être l'ambassadeur du Sénégal à travers le monde par la voix Niassène, l'œuvre de Seydina Limamoulaye ne saurait rester vaine car l'avancée de la mer fait des ravages, sa grandeur l'avait conduit à la repousser des années auparavant, le dialogue Islamo-Chrétien qui fonda la cohésion sociale fut parfaitement réussi grâce aux énormes sacrifices du Cardinal Théodore Adrien Sarr.
Le Sénégal de tous c'est cette œuvre de nos vaillants ancêtres qui ont combattu pour notre indépendance par la résistance avec nos vénérés résistants El Hadji Oumar Foutiyou Tall, Alboury Ndiaye, le Damel du Cayor, la reine Aline Sitoé du Sud et tant d'autres, tellement la liste n'est pas exhaustive. A côté de ceux-là nous avons eu des résistants de la carrure intellectuelle dont celui qui deviendra le premier président de notre jeune nation, en l'occurrence Léopold Sedar Senghor, qui par sa brillance fut le premier africain à être admis à l'Académie Française, Blaise Diagne, Omar Blondin Diop, le savant professeur Cheikh Anta Diop par son valeureux apport philosophique et dans la recherche et production scientifique, mais encore beaucoup sont nostalgiques d'un certain autre Sénégal qui devait prendre un bon élan avec Mamadou Dia.
Ce Sénégal de tous a connu 40 années de Socialisme incarné par les présidents Senghor et Abdou Diouf. Puis en 2000 la première alternance advint avec l'incontournable opposant Me Abdoulaye Wade, ainsi le Sénégal voit d'innombrables infrastructures pointer à l'horizon. Cette alternance vint avec son lot de bonheur mais aussi de malheur. Un certain 26 Septembre 2002 le bateau Joola qui rallie Ziguinchor-Dakar enregistre des pertes humaines incalculables, une catastrophe jamais enregistrée. Mais l'espoir renaît car en sport, le Sénégal joue la finale de la Coupe d'Afrique au Mali et perd devant le Cameroun avant de faire vibrer tout un peuple le temps d'un mondial au Japon.
En 2007 malgré le remuement incessant dans la sphère politique, Me Wade est reconduit pour un second mandat pour 5 années. Le mal pour ce second mandat, c'est l'avènement de nouveaux riches qui ont pillé sans vergogne les richesses du pays et au-delà de tout cela, on constate leur égo surdimensionné à l'encontre du peuple.
Le Sénégal pour tous c'est cette fierté d'avoir des institutions fortes à préserver. L'exemple le plus marquant reste le 23 juin 2011, où debout comme un seul homme, la République a marché, manifesté, s'est faite entendre pour que le ticket de 25% voulu par le président sortant ne passe pas à l'Assemblée Nationale. Ceci conduira à l'avènement à la magistrature suprême de Macky Sall le 25 février 2012 avec 65% au second tour contre son mentor désormais, l'ex président Wade.
Le Sénégal pour Tous
2012 pointa avec son lot d'espérances. La sobriété est chantée, le changement longtemps attendu peut enfin être espéré. De prime abord, des mesures fortes seront prises au plan politique. La réduction du nombre de ministres à 25 est applaudie vivement. Au plan social, les denrées de première nécessité connaissent une baisse. Au plan éducatif, de nouvelles infrastructures émergent. Un élément nouveau voit jour les bacheliers non admissibles à l'université publique sont reversés dans le privé.
Le commun vouloir de vivre ensemble dans la paix et la cohésion sociale convainc le peuple de laisser du temps au président Sall pour remettre le pays sur les rails. Toujours est-il qu'à l'orée de l'an 2019, le sénégalais lambda peine à joindre les deux bouts. Pourtant ce sont 500 000 emplois qui ont été promis même si de facto, il est difficile d'oublier cette phrase de Me Wade : 《Les promesses politiques ne tiennent qu'à ceux qui y croient》.
Tout n'est pas morose dans le bilan du Macky après 6 années. On peut bien lister dans le domaine social les bourses familiales ainsi que la réduction du loyer même si elle ne connaît pas de suivi. Dans le domaine de l'aménagement du territoire, "Ila Touba" et le prolongement de la VDN viennent embellir et faciliter les déplacements pour les usagers, bien que la route nationale RN2 reste toujours impraticable. Le pôle de Diamniadio pour redonner un nouveau souffle aux affaires. Dans le domaine culturel, le Musée des Civilisations est un bijou qui mérite une attention particulière et l'accompagnement nécessaire.
Mais la dégradation viendra surtout de la partialité de la justice, de supposés ou potentiels candidats à la présidentielle sont emprisonnés aux fins purement et tout bonnement politiques. Sinon comment comprendre la grâce pour certains alors qu'ils doivent des milliards au contribuable. Ou encore quand le président dit : 《Je pose ma main sur certains dossiers à la seule condition qu'ils rejoignent le camp de la majorité》.
Le Sénégal pour tous ne se ressent pas encore quand les citoyens aux revenus faibles payent plus d'impôts que les plus nantis. On dit souvent que l'espoir est permis car à côté des Mbaye Prodac entre autres, nous avons vu émerger des Juge Dème, le rassembleur Me Mame Adama Guèye, le capitaine Dièye ou l'inévitable Ousmane Sonko.
Le premier ministre Mouhammad Boun Abdallah Dione vous n'avez pas trouvé mieux en cette devise ou assertion : 《LE SÉNÉGAL DE TOUS, LE SÉNÉGAL POUR TOUS》 ?