COMMENT GAGNER LES ÉLECTIONS AVANT L'HEURE
EXCLUSIF SENEPLUS - Quelle crédibilité accorder à “l’auto-administration “constitutionnalisée des communes lorsque leurs responsables sont choisis par le président ? Le pays est devenu la risée de l’Afrique politique
De l’art de gagner des élections avant la tenue du scrutin.
Mode d’emploi :
D’abord commencer par décaler le scrutin le plus longtemps possible par crainte d’une déconvenue. Dans le cas d’espèce, 3 ans pour les joutes locales (2019 à 2022).
Ensuite organiser des élections en ayant auparavant soigneusement écarté (ou du moins essayer d’écarter) les opposants et neutraliser les activistes : Karim Wade, Khalifa Sall, Ousmane Sonko, Guy Marius Sagna et maintenant Barthélemy Dias. À qui le tour dans la stratégie annoncée de “réduire l’opposition à sa plus simple expression" ? Et même mieux, “de l’enterrer”, dixit le Directeur de cabinet du président de la République. Mais pour l’amour du ciel, où vont-ils chercher ces formules empreintes de bêtise et de méchanceté ?
Au préalable, confectionner unilatéralement un fichier électoral contesté et bloquer l’inscription des primovotants.
Puis rejeter par le biais administratif certaines des listes concurrentes. Et il est à craindre de nouvelles entourloupes et autres embuscades. Et sans doute se préparer à puiser dans les caisses de l’État des sommes astronomiques ponctionnées sur nos impôts pour l’achat des consciences.
À ce rythme n’importe quel péquenaud remporterait une élection, quitte à plonger le pays dans la violence et le chaos, et finalement à triompher sans “gloire“. Ça devient tellement grotesque que l’on finit par s’enfoncer dans la bêtise (ie.manque d’intelligence et de jugement) et dans l’illégitimité la plus totale. Et la démocratie dans tout ça ? Et le crédo “d’élections libres et transparentes “? Quelle crédibilité accorder à “l’auto-administration “constitutionnalisée des communes lorsque leurs responsables sont choisis par le président ?
Je croyais que j’en avais fini de m’indigner face à la médiocrité de la performance du régime du président Macky Sall, mais visiblement il n’en est rien, car il tombe toujours plus bas.
Un chef d’État est normalement guidé par certaines ambitions au-delà des plans, des programmes, des réélections et des réalisations.
D’abord, il doit vouloir inscrire son nom en lettres d’or dans l’histoire et doit se préoccuper de la façon dont il aura marqué la trajectoire de son pays (et de l’Afrique). Macky Sall n’a pas cette noblesse, il n’aura été au mieux qu’une note en bas de page, arrivé a la tête du pays par accident et dont on ne se souviendra que pour sa propension à l’enrichissement personnel effréné. Il ne sera jamais à la hauteur du défi de l’histoire et encore moins de nos attentes. Il sera donc vite oublié après qu’il aura été dûment débarqué et sanctionné en 2024.
Ensuite, on attend d’un chef d’État qu’il unisse son pays et qu’il le guide vers la voie du progrès économique et social. Au contraire, Macky Sall a appauvri les Sénégalais et fragilisé la société, et ce bien qu’il se soit approprié tous les leviers du pouvoir au point de vouloir choisir lui-même les élus locaux des Sénégalais. En réalité, il n’en a cure du pays et d’une population en pleine souffrance. Il jouit égoïstement du pouvoir et se délecte dans le paraître en fantasmant comme son prédécesseur ou ses voisins sur un troisième mandat. Le mimétisme en lieu et place de l’efficacité. Quel gâchis !
Finalement, on attend d’un chef d’État qu’il améliore l’image du Sénégal au niveau international. Or le pays est devenu la risée de l’Afrique politique. Il ne dirige aucune institution internationale ou même régionale, il est incapable de fédérer autour d’une initiative porteuse si ce n’est la sempiternelle annulation de la dette et en plus il a approfondi la dépendance néocoloniale. Macky Sall se cantonne toujours dans l’improvisation économique et sociale au quotidien, s’adonnant à des complots d’ordre politico-judiciaire minables contre l’opposition et s’abritant derrière les organes de l’État pour protéger ses arrières.
J’avais entamé un inventaire de toutes ses violations de la constitution, manquements à son serment, actes de corruption et crimes de sang, mais à quoi bon ? Ça ne choque même plus. Mais quand sera venu le temps irrémédiable de la reddition des comptes, tous ces dossiers devront être activés en justice afin que de telles pratiques soient bannies à jamais de la gestion de notre pays.
Mais d’ores et déjà voilà comment il aura marqué notre pays :
Ailleurs le pouvoir permet de s’enrichir. Chez nous avec Macky Sall, l’enrichissement est devenu l’objectif primordial de la conquête et de l’exercice du pouvoir.
Ailleurs le pouvoir essaie de masquer ses incompétences. Chez nous, le pouvoir étale son incompétence au grand jour.
Ailleurs le pouvoir s’affiche comme étant au service du peuple. Chez nous, le pouvoir asservit et dépouille le peuple.
Ailleurs le pouvoir défend les intérêts des populations. Chez nous, avec Macky Sall, le pouvoir défend les intérêts des investisseurs étrangers.
Ailleurs le pouvoir protège la nation. Chez nous, le pouvoir fragilise la nation.
Ailleurs le pouvoir se soumet à la loi. Chez nous, le pouvoir viole la loi.
Ailleurs le pouvoir a la confiance du peuple. Chez nous, le pouvoir a peur du peuple et ne lui permet même pas de choisir démocratiquement ses dirigeants.
Ailleurs le pouvoir rend fou, parfois. Chez nous, il rend définitivement bête…et méchant !
Quel legs !