ÉLOGE DES ECHECS
EXCLUSIF SENEPLUS - Macky peine à convaincre ses concitoyens - Entre 200 milliards F CFA et 153 milliards F CFA, il y a bien un gap de 47 milliards - Où sont-ils passés ?
Vivement un président qui se passe de la détestable corvée des vœux de fin d'année. Le problème, c'est qu'on a beau ne rien attendre quant au changement de son vécu, et celui du pays, on attend quand même ce rendez vous annuel. Et chaque année, la même déception, le même déjà...entendu. Seul le costume change, même s'il reste lui aussi dans les mêmes tons ternes-bleus-presque-noirs.
Parce qu'à l'exception de l'envolée sur la nécessaire unité du pays avec la "consolidation de la paix en casamance ", le président a réaffirmé sa volonté de mettre fin aux abris provisoires dans l'éducation nationale. Ils étaient 12.000 lorsqu'il est arrivé en 2012, il en resterait toujours 6000.
Il peine toujours a convaincre ses concitoyens des bienfaits de la croissance...qui n'arrête pas de croître. La preuve, les 6,8% de 2017 pourraient atteindre 7% en 2018. Seulement, c'est la où les mauvaises langues lui font remarquer que les enseignants et le personnel médical sont sur le pied de guerre avec des préavis de grève pour cause de non respect d'accords signés.
Quand le président se glorifie de l'augmentation des bourses sociales qui vont passer de 250.000 a 400.000, les "nihilistes" lui font remarquer que l'objet des bourses sociales c'est de réduire la population qui en bénéficie et non l'augmenter. Comment se fait-il qu'aucun conseiller, ministre-conseiller (il paraît qu'ils sont 85) n'a fait remarquer au président l'absurdité de la chose. L'objectif des bourses sociales, c'est de réduire chaque année les bénéficiaires et non les augmenter. En tout cas c'est ce qui s'était passé au Brésil avec Lula, le premier à expérimenter la mesure.
Il parle aussi, pour la transparence, d'un projet de loi pour la gestion transparente des ressources pétrolières. Quelqu'un lui a rappelé qu'il a créé un "machin" chargé justement de cette question. Qu'en est-il ? Pourquoi une loi ? Mais le plus cocasse, c'est quand monsieur le président évoque son dialogue national et la nomination d'un "facilitateur". Ses affidés avaient chanté sur tous les toits l'initiative et minimisé le boycott de ceux qu'on appelle l'opposition significative.
Mais voilà, un mois après, et moins de dix jours après la nomination de l'ex-ambassadeur, ce dernier vient de suspendre les travaux. Parce que cela ne marche pas !
Du reste, on se demandait bien ce qu'il pouvait dire de nouveau après le discours fleuve de son chef de gouvernement il y a un mois. Écoles nouvelles, collèges en construction, la fin des abris provisoires, tout y était passé. Et puis, il y a eu l'intermède de l'aéroport de Diass. On se noie. Il nous parle du "temps utile" et du "temps du travail" de son gouvernement. Les palabres comme travail utile, il fallait trouver celle-là !
Tout compte fait, si on avait voulu nous faire oublier la cacophonie des 200 milliards F CFA de la traque des bien mal acquis de Mimi Touré ou les 153 milliards F CFA revus et corrigés par le gouvernement, il faudra repasser. Parce qu'on refuse d'oublier que le président de l'Assemblée nationale, l'honorable Moustapha Niasse, la main sur le cœur a dit aux sénégalais qu'il n'avait pas vu passer cet argent dans son auguste institution. Crime de lèse-majesté, le porte-parole du gouvernement a sorti des sommes et leur date de passage à l'Assemblée nationale.
Mais les autres députés, jeunes et vigilants, peuvent bien continuer à exiger une commission d'enquête parlementaire. D'autant que le Forum civil et l'honorable député Ousmane Sonko le disent: aucun des montants alignés par Seydou Gueye ne provient de la traque des biens. Et puis entre 200 milliards F CFA et 153 milliards F CFA, il y a bien un gap de 47 milliards. Où sont-ils passés entre les archives de Mimi et la littérature du porte-parole du gouvernement ?
Combien d'abris provisoires peut-on éliminer, de postes de santé construire et de forages construits ?
Bonne année et, vigilance.