ESK JARNAKO
Peu importe dans quel parti tu milites, peu importe dans quel mouvement tu t’actives, rappelle-toi une chose : nul n’est indispensable
Lettre ouverte au peuple sénégalais
La politique, c’est pour les faibles. L’art de bâtir la cité, c’est pour les croyants. Bâtir une cité requiert une foi, fondement de tout succès.
Faibles parce que chez nous, kou mérr nguémbou, kouniou dakk nga fat’tou heuy porter presse, kouniou tiigneul nga cissou. Voilà ce que c’est la politique des faibles. Pour la plupart, il suffit d’avoir un problème avec le chef de l’Etat pour créer un parti, il suffit d’avoir un problème avec son boss pour créer un syndicat et au finish, il suffit d’avoir des lapins avec le comptable pour déclencher une grève.
Jamais d’effet sans cause.
Soit l’on est de bonne foi pour se faire accepter et non aimer par la population, car en leur disant la vérité sans promesse, elles ne te suivront jamais assez, sauf pour les personnes de bonne foi. La vérité fera toujours son chemin, seul, loin du mensonge.
Soit tu es de mauvaise foi, tu leur mens et leur fais des promesses, ces personnes vont t’aimer et pas t’accepter car en ces speech, tu cultives en elles l’espoir, celui d’un nouveau chapitre tout en ignorant que tu es de mauvaise foi : Lingay wax geumosi dara.
Avec la bonne foi, tu rassembleras les cœurs et non les intérêts. Avec la bonne foi, tu décrocheras l’estime et non l’opportunité. Avec la bonne foi, Dieu ne te laissera jamais seul sur ton chemin. On veut tous changer notre cité, le quotidien de notre voisin, de par l’entremise de nos relations, notre expertise, nos connaissances et acquis. Mais l’on a souvent peur des facteurs exogènes : Siiw, Worr, Fénn, Djoubadi, Tek Deal, Dor Marteau, etc.
Et même pour certains aux fonctions bien juteuses dans la sphère étatique ou sociétale, ils auront tout bonnement peur de s’exposer, montrer leur appartenance au risque de perdre leur job, leurs privilèges ou leur carnet d’adresse.
Pour d’autres au passé pas du tout reluisant, ou qui en cacherait des bisbilles avec la société voire la Justice, le mot d’ordre est simple : Faire profil bas.
Oui, car en s’engageant dans ce sacerdoce de bâtir une société meilleure, leur vie sera exposée dans la place publique et pire, ce sont leurs propres «amis» du bureau, du quartier ou d’enfance qui seront derrière le clavier, notamment pour te vilipender sur les réseaux sociaux. C’est le vendeur de journal du coin qui va fuiter l’information. C’est la dame à l’angle biy jaay guerté te sassou marché deugeuré nga diapaleko beneu djouni molay siweul, netali ba nétali li nek sa biir chambre à coucher. Le journaliste va tout flinguer, il ne ratera aucune occasion pour se faire du fric sauf si en lui siéent l’éthique et le professionnalisme pour ne pas faire de son job une forteresse à sous tel Jack Sparrow : le Pirate des Caraïbes.
Au bout du compte, existons-nous pour Dieu ou pour nous-mêmes.
Faisons-nous une chose pour Dieu ou pour nous-mêmes. Rappelle-toi l’adage : Kouy def nguir bopam, sunu borom até leu si seuy jeuff. Kouy def te yalla tax, sunu borom atté leu si yeurmandém. Yalla naniou yalla may moudj bou rafet.
Il n’est jamais facile de s’engager. Et pourtant ceux qui se portent volontaires pour être en tête, ce sont des humains comme vous et moi, avec une mère et un père insultés à longueur de journée. Ce sont des frères ou des sœurs, calomniés/diffamés selon l’humeur de l’antagoniste. Ce sont des époux, pères de famille comme vous et moi. Ils ont une vie qu’ils préfèrent donner pour la tienne. Ils ont des enfants qu’ils préfèrent parfois abandonner pour l’épanouissement de tes enfants. Ils ont un patrimoine qu’ils préfèrent délaisser et même perdre pour que tu aies gain de cause. Alors Bougn leu gueuneu goré.
Motive-les sans faire feu, encourage-les tout en gardant l’œil sur eux. C’est cela la Citoyenneté.
L’heure d’une nouvelle forme de politique est arrivée. Les conflits personnels ne nous intéressent pas. Le vécu des uns et des autres n’engage que les auteurs. Ce qui nous intéresse, c’est comment faire pour que nous puissions tous, sans distinction d’origine, de sexe, d’ethnie et sans discrimination sociale, manger à notre faim, se soigner dignement, apprendre aisément et surtout se faufiler en toute sécurité dans les artères du territoire.
Ne suis pas ton leader parce qu’il est tout bonnement charismatique, non suis-le car il t’associe aux projets de notre société.
Ne soutiens pas ton leader car tu vois en lui le changement, non, fais-le té yalla rek tax car l’homme est changeant, de la sédentarité d’esprit à la transhumance des vertus, l’homme mute au jour le jour. Et le jour où il changera de conviction, lui ton leader, il ne t’avisera pas. Il rejoindra le camp de ses intérêts sans scrupule. Soubhanalah à ce leader qui se dédit ou se contredit.
Ne suis pas un leader parce qu’il te plaît, non, car un bon jour tu le dénigreras lorsqu’il s’approchera de ton ennemi.
Ne vote pas pour lui car il est ton espoir ou celui de toute une génération, non, vote comme si Dieu est à coté de toi, et d’ailleurs Dieu est à coté de toi. Car si tu fais de lui ton espoir, cet espoir s’effondrera le jour où Dieu te montrera ce qu’il cache.
Peu importe dans quel parti tu milites, peu importe dans quel mouvement tu t’actives, rappelle-toi une chose : nul n’est indispensable. Tous ceux qui se croient indispensables ou incontournables finiront dans un trou, six pieds sous terre, pour devenir juste de la poussière et se retrouver sur nos meubles, sur la terrasse, sur nos habits et encore pire, à joncher le sol que nous piétinons tous les jours. Nous mourrons tous un jour. Yalla na yéx
Alors toi qui me lis, si tu peux aider, fais-le sans rien attendre. Si tu peux contribuer au mieux-être de ton voisin, fais-le sans hésiter. Nous ne ferons pas 130 ans sur cette magnifique planète et crois-moi, si chacun de nous savait quand, comment et où Mawt, l’ange de la mort, nous arrachera notre âme, wallahi tu ne serais pas là à lire ce texte, je ne serais pas là non plus à écrire ce chapitre. Fais un tour dans les blocs opératoires, dans les salles de réanimation, boba da xamni mana mana bi yeup, nitt dou dara et ndeysan kougn ko wax mou mérr.
Alors si tu t’engages avec nous, fais-en un sacerdoce sans rien attendre en retour. Dis-toi que yow yay kiy doxal Senegaal. Et kep kou beug seu reew, yangui diaamou Yalla.
Ḥubb al-Waṭani min al-Īmān