GAME OVER

Fini de jouer et place aux choses sérieuses. Le président Macky Sall vient d’apposer sa signature au bas du décret 2018-750 approuvant la cession de Tigo Sénégal au consortium Saga Africa Holdings Limited, contrôlé par Yerim Sow, Xavier Niel et la famille Hiridjee, mettant un terme à un bras de fer de près d’une année entre la plateforme de transfert d’argent Wari et l’opérateur de téléphonie mobile luxembourgeois Millicom, qui détenait la marque.

L’état sénégalais a été convaincu à notre sens par l’expérience du trio Sow-Niel-Hiridjee constitué d’experts de télécoms capables de générer de la valeur ajoutée aussi bien que pour ses clients que ses collaborateurs, en droite ligne des axes du Plan Sénégal émergent. Pour les consommateurs, les nouveaux propriétaires de la marque vont mettre en place des prix très compétitifs qui permettront de redonner du pouvoir d’achat aux Sénégalais.La composition du consortium a eu la plus grande importance. D’abord parce que le Groupe Teylium est une holding d'investissement présente  en Afrique de l’Ouest et Centrale et contrôlée par Mr Yerim Sow. Il en est l’unique actionnaire, renforçant le caractère patriotique de son engagement économique, d’autant que Teylium est l’un des précurseurs de la téléphonie mobile en Afrique et a été un acteur majeur de ce secteur depuis 1996. Ensuite, NJJ, société enregistrée en France, est la holding personnelle de Xavier Niel, qui détient plusieurs participations dans un large éventail d'entreprises en Europe et aux Etats Unis. Xavier Niel est le fondateur et l’actionnaire principal d’Iliad, la maison mère de Free en France. Quant au Groupe Axian, il  est présent dans les secteurs des infrastructures et des services  dans l’Océan Indien et en Afrique incluant les télécoms à travers Telma, TOM, TRM et Telco OI. Le Groupe Axian est détenu par la famille Hiridjee.

C’est donc la fin d’un feuilleton économico-judiciaire qui avait débuté en 2017 avec l’accord passé avec Wari et son président Kabirou Mbodjie, mais qui s’était enlisé sous les ennuis internes à sa structure, notamment avec ses associés. Dans le milieu des affaires, les velléités ne suffisent pas pour emporter d’aussi importants marchés. C’est ce que l’état du Sénégal a sans doute compris en laissant faire les règles du marché, notamment en ce que cette affaire était du domaine du privé. Kabirou Mbodjie pourra se pourvoir devant toutes les juridictions qu’il souhaite, ses démarches, actions intentées ci et là et menaces seront vaines du fait incontournable lié au caractère privé de cette transaction, aujourd’hui entérinée et validée par la plus haute autorité du Sénégal. Cette affaire démontre à l’envi, que dans les affaires, il ne suffit pas de VOULOIR et de convoquer le patriotisme économique dont Yérim Sow ne pouvait pas être exempt, il est important et même impératif de POUVOIR. Game is over… A Saga Africa de jouer.