GESTION DE LA PANDÉMIE, PRECIPITATION OU ANTICIPATION
La pandémie bien sûr a bon dos et semble tout justifiée au Sénégal

L’état d’urgence assortie d’un couvre-feu nocturne dans les régions de Dakar et Thiès porte une estocade à nos artistes qui s’apitoyaient déjà sur le sort et certains d’entre eux j’en suis sur attendent toujours leurs parts des 2,5 milliards d’aides et d’allocations de l’état pour toute la profession.
Pour endiguer la fulgurance constatée dans la progressons de la pandémie le Sénégal retourne dans le confinement partiel à un moment ou nos citoyens attendaient des signes clairs qui les rassurent sur la relance économique après une année 2019 marquée par des élections et 2020 marquée par une baisse abrupte de l’activité économique partout dans le monde du fait de la covid 19.
La pandémie bien sûr a bon dos et semble tout justifiée au Sénégal. A-t-on vraiment évalué les 6 six mois de confinement partiels de 2020 et leurs coûts économiques –tout au plus - on sait que notre taux de croissance a subi une baisse inquiétante en passant de 4,4% en 2019 à presque 7% en 2018.
En attendant les données officielles de l’ANSD sur 2020 les autorités projettent 2% de points de croissance de moins par rapport à 2019 soit un taux de de PIB de 2.2% pour 2020 provisoire certes. Concrètement cela veut dire que depuis 2018 le Sénégal produit moins de richesses et comme le nombre d’habitants ne cesse d’augmenter du fait du dynamisme démographique de nos pays le revenu par habitant baisse et par voie de conséquence le nombre de pauvres augmente au lieu de baisser.
A cela s’ajoute une inflation au niveau mondial de 2% en moyenne qui ne facilite pas les choses du fait des ruptures dans les chaînes mondiales d’approvisionnement dues à la pandémie c’est le cas en ce moment avec des produits tels que l’huile. La banque mondiale et l’OCDE préviennent sur l’explosion de la pauvreté en Afrique au Sud du Sahara ou la pandémie vient exacerber les effets et contre – effets de la récession économique ; de l’insécurité au sahel ; des changements climatique et des mutations technologiques etc…
Le secteur informel perçu "soupape de sécurité" est aussi est affecté, il constitue plus de 45% de l’économie et subit l’atonie et la morosité ambiantes du fait des restrictions sur la mobilité avec le confinement partiel. Les ménages voient leurs pouvoirs d’achat chuter avec la baisse drastique des transferts d’argent provenant de la diaspora. Le tissu socio- économique est donc fragile après deux années consécutives de baisse de croissance économique d’où l’impérieuse nécessité d’une relance ou d’un boost significatif de l’activité dans tous les domaines ainsi il est difficilement compréhensible de revenir à un couvre-feu qui affecte beaucoup les populations surtout les plus vulnérables notamment celles qui s’activent dans le secteur informel.
Le salariat dans l’activité économique formelle dans le secteur public ou dans le secteur privé représente moins de 20% de la population active. L’urgence de mon point de vue serait de faire le bilan ou une évaluation exhaustive de la gestion de la pandémie; surtout son impact dans les secteurs vitaux.
Ensuite de créer les conditions et mécanismes de tests massifs de la population afin d’avoir une jauge scientifiquement correcte et acceptable sur le niveau d’infection et de circulation de virus qui permettrait de préparer les populations à des campagnes de vaccination sur la palette de vaccins disponibles dans le monde.
D’ailleurs l’institut pasteur nous promettait un kit de test ou à un euro, il est temps de relancer de telles initiatives. Simultanément l’état doit mieux coordonner la prévention et la sensibilisation avec les relais communautaires qui de mon point de vue constituent le maillon faible ou manquant. Le Sénégal doit pouvoir faire mieux que la Guinée un pays voisin ou le vaccin russe est déjà disponible. Il est clair et établi que la santé n’a pas de prix mais un coût que seule une économie vigoureuse et dynamique peut payer.