HALTE ! FEU ROUGE
Abdoulaye Wade s’exerce à des appels on ne peut plus fantasques - Sa dernière trouvaille, brûler les urnes dans les bureaux de vote pour qu’il n’y ait pas d’élection, révèle une fascination de soi portée par un ego hypertrophié
L’ancien chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, s’exerce à des appels on ne peut plus fantasques. Sa dernière trouvaille, brûler les urnes dans les bureaux de vote pour qu’il n’y ait pas d’élection, révèle une fascination de soi portée par un ego hypertrophié. Les autres n’étant que de simples instruments dont l’existence n’a de sens qu’à faire advenir sa propre histoire, en l’occurrence ses propres fantasmes. Faut-il en rire, en pleurer ou s’étrangler de rage ?
Rien de tout cela, tant la situation est pathétique au vu d’un homme puisant dans ses ultimes ressources pour se la jouer au grand-père baroudeur sous le regard de « frères d’armes» qui, parce qu’ils ont du mal à exister par eux-mêmes, ont choisi de s’installer dans un cynisme pathétique. Pour autant, lui le non candidat, pour expliquer son appel à brûler les cartes d’électeur avoue, par ailleurs, n’avoir pas été au courant qu’elles étaient connectées à la carte d’identité Cedeao. C’est dire qu’un tel déphasage l’oblige plutôt à se reposer, bien loin de l’arène politique.
Aussi, le désordre auquel appelle l’ancien président de la République montre-t-il, si besoin en était, l’importance qu’il y a à défendre la compétition démocratique, c’est-à-dire l’expression libre et souverain du vote. Il appartient par conséquent à l’Etat d’en garantir les conditions de possibilité, de faire respecter la loi, rien que la loi et de veiller à ne pas laisser s’installer la chienlit. Il est en effet un feu rouge que l’on ne peut griller impunément.