INSÉCURITÉ PARTOUT !
Folie meurtrière sur les routes du Sénégal ! A mesure que progresse le réseau routier, le sentiment d’insécurité croit dans des proportions inverses.
Folie meurtrière sur les routes du Sénégal ! A mesure que progresse le réseau routier, le sentiment d’insécurité croit dans des proportions inverses. Si certains pointent du doigt l’état réel des véhicules, d’autres fustigent le comportement des chauffeurs ballotés entre insouciance et inconscience sur fond d’irrespect des règles élémentaires de conduite.
Oui la route tue. Il y a urgence à stopper l’hécatombe. Le pays tout entier doit se mettre en mouvement par une démarche volontariste impliquant acteurs et usagers d’un transport dont l’offre se modernise parallèlement à l’existence d’un parc vieillissant de voitures. Ce parc est justement un condensé de dangers qui hantent le sommeil des voyageurs. Il accroît l’insécurité. L’inquiétude grandit. La sinistrose s’installe. Alors que les politiques publiques mènent à cet égard une politique pour le moins ambiguë.
Le secteur a besoin d’un électrochoc : accroître la vigilance (et la surveillance), redéployer davantage de forces de sécurité (police et gendarmerie), mettre fin à l’impunité et frapper lourdement au portefeuille. En amont de toutes ces mesures, la nécessité d’un retour à l’orthodoxie s’impose dans l’octroi du permis de conduire et une féroce lutte contre les pratiques indicibles et la collision d’intérêts sordides.
La réorganisation de l’écosystème routier conditionne l’inversion de la courbe des émotions. Cette impuissance à agir contraste avec l’énergie déployée pour conjurer un autre mal : le terrorisme. Touchons du bois, jusqu’ici aucune victime de ce pernicieux mal n’est décomptée. Pourvu que ça dure. Cela résulte certainement d’une rigoureuse politique d’anticipation conjuguant toutes les intelligences de nos forces de sécurité.
En revanche, si la même intensité de veille stratégique était appliquée dans le domaine routier nul doute que le nombre d’accidents mortels devrait subséquemment baisser. Comment dès lors faire évoluer les mentalités à ce sujet ? Les enjeux sont énormes puisque la seule modernisation des infrastructures modifie l’économie du transport.
Cette phobie de l’insécurité est à l’origine de la résolution prise par les autorités de raser le marché Sandaga. La décision elle-même provoque une autre inquiétude liée cette fois au recasement des occupants des lieux. Ce patrimoine « marchand », construit en 1933, a contribué au rayonnement et au prestige de Dakar. En même temps, laissé à lui-même, il a accéléré la dégradation de la capitale au point de la rendre méconnaissable aux yeux de ceux, nombreux, qui l’ont aimée et adoubée. Dans ce cas de figure, nécessité fait loi.
A l’heure où sonnent déjà quatre ans après le fameux Sommet de Paris sur le Climat, des gamins aux visages angéliques tonnent partout contre l’immobilisme face aux dangers du réchauffement climatique. Ils ont crié leur désespoir et sommé les grands dirigeants du monde d’agir. Vite. « Vous n’allez pas nous voler notre jeunesse », répétaient-il en goguette. Message attendrissant certes mais qui pointe du doigt la responsabilité des Etats qui, faute d’engagements concrets suivis d’actions concrètes, compromettent l’avenir de ces jeunes fondés à croire qu’ils paieront demain les errements d’aujourd’hui. Seront-ils entendus à New York où se tient le Sommet Climat en prélude à 74ème session de l’Assemblée Général de l’Organisation des Nations Unies ?
Le Secrétaire Général de ce « machin », le Portugais Antonio Guterres, repoussé dans les cordes sur bien des sujets internationaux (Soudan, Syrie, Yémen), semble vouloir se saisir de cette opportunité pour… se ressaisir, rebondir et, du coup, redorer le blason diplomatique onusien. Aura-t-il les coudées franches ? Le président américain, Donald Trump, boude le Sommet sur le Climat. Il est le représentant attitré des forces climatosceptiques qui nient le réchauffement et s’attachent viscéralement aux dogmes économiques classiques. Les prévisions d’augmentation de la températures rapprochent l’échéance de 2100 à 2040. Autant dire que c’est demain !
Autre poids lourd à traîner les pieds : le président brésilien, Jair Bolsonaro, indifférent aux appels à la raison pour sauver la forêt d’Amazon, « poumon du monde », ravagé récemment par un énorme incendie. Pour sa part, la Russie a ratifié la Convention de Paris, démontrant ainsi son adhésion à l’effort de solidarité, ce qui réjouit le Président de France, Emmanuel Macron, chef de file des dirigeants engagés à « réexaminer les choix du passé » pour amorcer une économie de transition.
L’Afrique pollue moins avec 4 % d’émissions de gaz à effet de serre. Le continent se présente plutôt en victime « expiatoire » des enjeux industriels. et théâtre des rivalités entre puissances qui vibrionnent autour pour le contrôle ou la conquête des matières premières stratégiques abondantes sur le sol africain. Ce constat de l’aberration écologique qui plombe l’Afrique prend tout son sens avec le dernier rapport 2019 de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) qui note un recul de la croissance mondiale à 3, 2 %. L’Institution, chantre de l’économie de marché, annonce la « fin d’un long cycle de reprise qui fait planer une grosse menace sur les emplois ». Elle préconise un recours à l’emprunt pour financer les investissements en raison des taux bancaires très bas en ce moment. Pour l’OCDE donc, la perte de valeur entraîne moins de consommation du fait de la faiblesse du pouvoir d’achat. Elle préconise même une réorientation prioritaire des investissements dans l’économie numérique, la transition énergétique et l’abandon de l’option carbone d’ici 2050. L’OCDE voit l’Afrique comme un « gros réservoir de croissance. »
Il y a un timide réveil qui s’observe cependant. Plus aucun Etat africain n’ose tenter une aventure solitaire. L’heure est à l’effort solidaire qui transcende les égos et les vanités.
Toutefois des risques de tension géostratégiques persistent, principalement dans le Golfe persique où l’Iran, accusé de protéger la rébellion yéménite, pourfend l’hégémonie rampante de l‘Arabie Saoudite, soutenue par Washington qui a gelé tout rapprochement avec Téhéran tout en maintenant une forte pression sur le nucléaire iranien en cours avec l’assistance russe. De Gaulle parlait de l’Orient compliqué…