J’AI CHOISI L’ESPOIR
À quelques mois d’une échéance électorale qui sera cruciale pour l’avenir de notre pays, les Sénégalais sont plongés dans le doute. Jamais dans l’histoire de ce pays, les interrogations n’ont été aussi nombreuses sur tout ce qui touche à l’avenir
À quelques mois d’une échéance électorale qui sera cruciale pour l’avenir de notre pays, les Sénégalais sont plongés dans le doute. Jamais dans l’histoire de ce pays, les interrogations n’ont été aussi nombreuses sur tout ce qui touche à l’avenir et aux perspectives d’une nation qui, jusque-là, avait su faire face à toutes les incertitudes politiques, économiques et sociales, quelles qu’en fussent les causes, les manifestations et les effets. Les événements, parfois douloureux, survenus au cours des deux dernières décennies, ont montré que le peuple sénégalais, fidèle à son histoire, a, chaque fois, pris délibérément le parti de ne pas céder au découragement, de ne pas reculer devant l’adversité, de surmonter les épreuves et d’afficher une foi en Dieu et une fierté enracinées dans sa culture. Mais aujourd’hui, il faut convenir que les raisons d’espérer, qui étaient pour chaque Sénégalais une source significative de confiance en l’avenir, semblent inexorablement, se dérober de jour en jour.
Après tant de promesses non tenues, tant de rendez-vous manqués, et tant d’occasions ratées, les Sénégalais en sont arrivés, hélas, à osciller devant l’impossible choix entre la résignation et la révolte. Jamais, sans doute, depuis 1960, le fossé n’a été aussi grand entre ceux qui sont censés assurer la direction du pays et nos populations. Jamais, depuis l’indépendance, face aux espoirs légitimes d’une nation qui s’est voulue toujours plus unie et plus solidaire, alors que les gouvernants devaient avoir pour seule ambition de servir, le discrédit et la méfiance n’ont été aussi forts à l’égard des dirigeants. Et tout se passe comme si les Sénégalais désespéraient définitivement de leurs responsables et comme s’ils ne voyaient plus dans le jeu politique qu’une affaire d’ambitions personnelles et d’intérêts particuliers.
« Les institutions multilatérales continuent d’être utiles mais il revient à chaque pays du Sud de concevoir, de conduire et d’assumer ses programmes et projets de développement »
Là où, précisément, la recherche de l’intérêt général devait constituer l’unique finalité de l’action politique, l’on ne rencontre, le plus souvent, qu’une succession de manipulations d’appareils, que des démarches marquées du sceau d’un clientélisme archaïque et étriqué ou encore des luttes d’influence synonymes de courses acharnées et de dérives sapant, gravement, le moral des Sénégalais. Ces courses et ces dérives, érigées en système de gouvernement, ont débouché sur ce qui apparaît, à présent, dans notre pays, comme un affaissement de l’Etat et une dépréciation continue de son autorité quand celle-ci ne se manifeste pas par des réflexes de violence au détriment du citoyen. Et l’une des conséquences directes de cette situation se traduit par une perte progressive de la confiance du citoyen dans le pouvoir politique, attitude que les Sénégalais, de plus en plus, expriment ouvertement. Des périls s’annoncent. Ils ne sont pas insurmontables.
En effet, la situation qui prévaut en Casamance, depuis plus de seize années, appelle une solution politique – et non par les armes – qui se fonde sur un dialogue franc, direct et sincère, avec seule préoccupation les intérêts supérieurs de la nation, entre les autorités publiques du pays et les dirigeants du M.F.D.C. Aujourd’hui, de plus en plus, dans la région sud de notre pays, les populations souffrent atrocement des effets pervers et cumulés de cette situation, par des privations de toutes sortes, par la perte quotidienne de vies humaines, dans une atmosphère de grande insécurité, et par la destruction des infrastructures et des équipements de la région, le tout aggravant le marasme économique. Si cette situation en Casamance perdure, alors que les régions Est et Nord du Sénégal ont été récemment le théâtre de violences encore sporadiques certes, il est évident que la menace pesant sur l’unité nationale ainsi que sur l’intégrité territoriale du Sénégal continuera de constituer un obstacle majeur aux priorités d’un développement concerté dans la concorde et dans la solidarité, en bonne entente avec les pays voisins.
Par ailleurs et dans le domaine du développement et de la croissance du niveau de vie de nos compatriotes, qui peut, aujourd’hui, nier que le Sénégal se débat dans d’inextricables et tenaces difficultés ? Sous prétexte que le Sénégal est victime des retombées de la crise économique mondiale, la voie a été ouverte à tous les abus d’une gestion menée au jour le jour et rythmée au gré des aides fournies par la communauté internationale. Il en est résulté une absence totale de projet de société dans lequel le Sénégal puisse se reconnaître et identifier une alternative crédible et durable aux seules formules administrées par les Institutions multilatérales. Celles-ci, il est vrai, ont leur utilité, qui se situe dans l’accompagnement concerté des efforts de développement de chaque pays du Sud, et dans une expertise qui n’est plus à démontrer. Ces Institutions et notamment la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International, sans oublier les Agences spécialisées des Nations-Unies, ont fourni la preuve de leur utilité. Elles continuent d’être utiles aujourd’hui mais il revient à chaque pays du Sud de concevoir, de conduire et d’assumer ses programmes et projets de développement.
« Des privilégiés qui, à l’ombre de l’Etat et du pouvoir politique, se livrent à des pratiques malsaines d’enrichissement illicite »
Mais chaque pays et le Sénégal ne peut faire exception – a l’obligation d’assumer l’essentiel de ses progrès économiques et sociaux, au profit de tous. L’aide ne fait pas le développement. Nulle part au monde, aucun pays ne s’est développé sur la base de l’aide. Les Sénégalais ont pleinement conscience que l’avenir économique de leur pays et leur bien-être légitime sont à leur portée. Ils savent que, dans un monde où les enjeux de tous genres ont une dimension universelle, ils sont tenus de se soumettre à un certain nombre de contraintes : travailler eux-mêmes, plus et mieux, lutter contre la pauvreté en luttant contre la corruption, éradiquer les injustices, organiser, avec générosité, l’avenir de la jeunesse, choisir l’espoir en le cultivant par l’effort et par l’exemple, tolérer et accueillir les hôtes étrangers désireux de s’établir et de vivre avec nous, en bonne entente, dans notre pays, pour prendre une part active à notre développement.
Mais les Sénégalais ne peuvent plus accepter que les sacrifices qui leur sont demandés soient inégalement répartis et qu’ils épargnent, comme c’est trop souvent le cas aujourd’hui, des privilégiés qui, à l’ombre de l’Etat et du pouvoir politique, se livrent à des pratiques malsaines d’enrichissement illicite, au détriment de la communauté nationale. Devant ce constat d’irresponsabilité, qui menace l’existence même de l’Etat et l’esprit de solidarité, entre les Sénégalais, l’urgence est à un véritable sursaut qui redonnera ses lettres de noblesse à la politique et qui permettra à tous nos compatriotes d’être, après Dieu, enfin maîtres de leur propre destin. La route menant à un tel objectif est accessible pour peu que le peuple dise non aux artifices politiques et juridiques ainsi qu’à la prédation économique visant à pérenniser la mainmise de groupes d’intérêts mafieux sur le pays et à prolonger une gestion des ressources nationales dont la principale motivation est la protection exclusive de ses intérêts privés. A l’aube du troisième millénaire, le défi auquel sont confrontés les Sénégalais et qu’ils doivent, par des voies qu’autorise la loi, relever, est celui de la reconquête de l’espace politique, en particulier par le suffrage transparent pour l’avènement d’une démocratie citoyenne. Ainsi, la longue et solide tradition de luttes politiques qui lui est reconnue va, à n’en pas douter, conduire le peuple à redonner tout son sens au suffrage universel et à retrouver sa liberté dans le choix de ses dirigeants. De l’issue de cette bataille de la liberté, que les démocrates sénégalais mènent, depuis longtemps, avec détermination et courage, dépendent la voie du progrès, celle de la défense et de la consolidation de notre démocratie nationale. Aujourd’hui, personne au Sénégal n’a le droit de se taire, malgré les menaces et les provocations.
« Le système démocratique est menacé par les manipulations répétées de la Constitution et des Institutions »
La famille sénégalaise est menacée dans son identité, dans son statut, dans son avenir, dans ses rêves, dans sa vie. La jeunesse de notre pays vit une situation endémique d’inquiétudes profondes. La femme sénégalaise, mère, épouse, éducatrice, mérite que lui soit reconnue la place qui est la sienne, comme composante essentielle de la société. A cet effet, doit être conçue une véritable politique de la famille, qui élimine toute folklorisation politicienne, car la femme sénégalaise est parmi les principaux acteurs du développement, forte des valeurs qu’elle porte avec fierté. Qu’elle soit ménagère, vendeuse, analphabète ou intellectuelle, la Sénégalaise n’a jamais été aussi présente, dans ces moments de crise grave, par sa participation à tous les efforts entrepris en vue d’améliorer l’épanouissement de son cadre familial. L’éducation et la formation ont été dévalorisées.
L’Université sénégalaise, transformée en un ghetto qui produit des chômeurs, se trouve dans un état de décrépitude morale et physique avancé, avec des équipements obsolètes des effectifs pléthoriques, un personnel tant enseignant qu’administratif et technique à bout des sacrifices consentis pour sauvegarder un niveau et un prestige encore intact.
Dans le secteur de la santé, notamment l’accès aux soins, la protection maternelle et infantile, l’assistance aux personnes du troisième âge, le niveau de service offert a considérablement baissé en raison d’infrastructures mal entretenues, insuffisantes inégalement réparties et de l’insuffisance en personnel. Les coûts d’accès deviennent insupportables pour les populations obligées de plus en plus à se tourner vers la médecine traditionnelle. Le monde rural attend depuis de longues années un possible accès à des techniques éprouvées en Asie et en Europe, qui le libère enfin d’une dépendance paupérisante et humiliante.
Que dire des artistes, des écrivains, et du monde du théâtre ? Sinon que les pouvoirs publics sénégalais doivent réhabiliter, par des moyens adéquats, la vocation de notre pays comme foyer de référence dans le domaine de la création culturelle et artistique. Par ailleurs, devant l’opacité qui s’offre à eux quant à une promotion sociale dans leur pays, par le travail et par le seul mérite, des milliers de Sénégalais ont dû se résoudre à l’exil. A l’étranger où ils se trouvent, ils suent sang et eau pour nourrir et soigner leurs familles restées au Sénégal, payant le prix fort de la dignité et de l’honneur. Qui aujourd’hui, parmi nos dirigeants, pense à ces Sénégalais de l’extérieur avec sérieux et avec générosité ? Ne jouent-ils pas, ces Sénégalais, mois après mois, par les fonds qu’ils envoient régulièrement au Sénégal, un rôle économique et financier qui représente une part importante dans les équilibres intérieurs, dans la stabilité des familles et dans l’urbanisation des campagnes. Combien de cadres sénégalais, diplômés des universités et grandes écoles du Sénégal ou d’ailleurs, ont-ils choisi de demeurer aux Etats-Unis, au Canada, en Europe et dans d’autres pays africains, à cause d’une politique erratique de gestion des ressources humaines dans leur propre pays, où la médiocrité politisée est préférée à la compétence technique et à l’efficacité. Ici, dans notre pays, et pendant ce temps, le système démocratique sénégalais est menacé par les manipulations répétées de la Constitution et des Institutions de la République.
« Il demeure évident que le Président de l’ONEL ne peut être crédible que s’il est désigné conformément à la loi »
Celles-ci sont remises en cause de façon unilatérale, à la faveur d’une majorité qui n’hésite plus à travestir les fondements de la démocratie parlementaire, dans l’unique but de satisfaire une boulimie d’avantages sans commune mesure avec les ressources nationales. Ainsi, après les changements opérés récemment, écartant la limitation des mandats présidentiels et modifiant le pourcentage minimum requis pour l’élection du premier magistrat de la nation au premier tour, les Sénégalais sont, encore aujourd’hui, confrontés au problème du fonctionnement de l’ONEL et de la désignation de son Président. Il demeure évident que le Président de l’ONEL ne peut être crédible que s’il est désigné conformément à la loi sans quoi la neutralité positive de cet organe est gravement compromise. En outre, cette désignation doit être consensuelle et recueillir l’agrément de tous les acteurs politiques. Aussi, changer le Sénégal devient un impératif absolu. Il n’est pas possible de promouvoir une économie viable sans un allègement contrôlé de la fiscalité qui pèse sur les ménages, les travailleurs et sur les entreprises en un mot sur les secteurs de production des biens, des services du développement. Encourager l’investissement par une protection contre toute forme d’abus devrait aussi être une priorité en direction des nationaux comme des investisseurs étrangers. Il doit être mis fin, rapidement, à la patrimonialisation de l’Etat, du bien public, et à la recherche effrénée de prébendes.
« Le mandat présidentiel doit être limité à deux et pour cinq ans. Ce qu’un Chef d’Etat n’a pu réaliser en dix ans, il ne pourra jamais le réaliser en vingt ou trente ans »
Des réformes doivent intervenir dans la conception, dans l’organisation et dans le fonctionnement des Institutions de la République, dont l’indépendance des unes vis-à-vis des autres doit être effective pour une bonne administration du droit et de la loi. Le mandat présidentiel doit être constitutionnellement limité à deux et non pour des périodes de sept ans mais bien de cinq ans au maximum. Il est évident et aujourd’hui amplement prouvé que ce qu’un Chef d’Etat n’a pu réaliser en dix ans, il ne pourra jamais le réaliser en vingt ou trente ans. Depuis plusieurs mois, je reçois, nombre de mes compatriotes, de tous âges et de toutes conditions, des appels que je perçois comme la marque d’un désarroi en même temps qu’une manifestation de confiance vis-à-vis de tous les Sénégalais qui sont considérés comme pouvant, dans les circonstances actuelles, être utiles à leur pays. Pour ma part, avec l’aide de Dieu, dès lors que seront accomplies, dans les semaines à venir, les mesures légales que j’ai commencé de mettre en œuvre, depuis plusieurs mois et avec nombre de mes compatriotes, je suis prêt à donner au combat politique que je poursuis depuis toujours une nouvelle dimension, des moyens nouveaux et une finalité nationale pour la promotion d’un Sénégal dirigé autrement, pour l’idéal de liberté dont notre pays, aujourd’hui, a si intensément besoin.
« Si les Sénégalais ne peuvent pas changer de pays, ils ont le devoir et la possibilité de changer leur pays »
A mes parents, à mes amis, aux personnes qui me sont chères, je laisse l’entière liberté de choisir, en toute conscience, face à cette décision. Parce que je leur reconnais la libre pratique de leurs droits de citoyen, le droit de m’accompagner dans mon combat ou celui d’évoluer dans un autre cadre. J’invite à me rejoindre, dans ce combat, tous ceux et toutes celles qui considèrent que les Sénégalais, s’ils ne peuvent pas changer de pays, ont le devoir et la possibilité de changer leur pays. Le lieu focal de notre réflexion et la finalité de nos efforts, au moment où nous décidons de nous engager dans la voie choisie, doivent se situer dans la priorité à attribuer à tout ce qui concerne le présent et l’avenir de la famille, de la femme sénégalaise, de la jeunesse, des chômeurs et des victimes de l’exclusion, de l’éducation, de la santé, des personnes du troisième âge, des personnes sans emploi et de la promotion d’une université nationale dont le prestige est encore aujourd’hui intact mais qui ne bénéficie ni du traitement ni des moyens si indispensables à sa mission.
Le monde rural, le monde du travail, le secteur privé, le milieu productif des agglomérations urbaines, les acteurs et créateurs du monde de la culture et des arts méritent dans cet élan une attention qui soit à la mesure du rôle qui leur est dévolu dans une société en pleine mutation au moment où le Sénégal, hier cité en exemple, traîne aujourd’hui au dernier rang. Aujourd’hui, aucun homme, seul, ni aucun parti politique ne sauraient se vanter de pouvoir relever, de manière exclusive, tous les défis qui nous interpellent. Ce n’est qu’unis dans la diversité et dans le libre choix des programmes de redressement, que les Sénégalais parviendront à faire face à la situation. J’ai servi mon pays, avec disponibilité, du mieux que j’ai pu et jusqu’à la limite des conditions dans lesquelles j’ai exercé les responsabilités et assumé les charges que j’ai occupées. Je sais que d’autres Sénégalais, avant ou en même temps que moi, ont servi avec le même dévouement, la cause de notre pays. Demain, d’autres le feront.
« J’ai toujours refusé de m’inscrire dans la dynamique d’un dauphinat »
J’ai toujours refusé de m’inscrire dans la dynamique d’un dauphinat, pour remplacer qui que ce soit, à la faveur de mécanismes qui se situent toujours en dehors de la morale et de l’éthique démocratique. Les peuples sont seuls habilités à choisir leurs dirigeants conformément à la volonté divine et au droit. J’ai toujours considéré que toute forme de succession à la tête de l’Etat, qui exclurait, directement ou indirectement les procédures du suffrage universel, est totalement condamnable. Le jour où les Sénégalais et leurs dirigeants auront, ensemble, des destins croisés, le pays sera sauvé. Il y a un temps pour tout : un temps pour la réflexion, un temps pour le travail. En m’écartant de mon propre gré des organes du pouvoir, il y a quelque temps, j’ai voulu poursuivre une réflexion, bâtir une analyse, pour voir venir le temps de la reconstruction. Arrivent le temps de l’espoir, le temps de l’union pour la reconstruction, le temps de la compréhension et de la volonté, pour un ”Sénégal autrement“. Le Sénégal ne peut vivre qu’avec la liberté de créer. Il ne peut créer son destin que dans la liberté. Une renaissance est nécessaire. L’Etat de droit, celui du respect de tous les droits, porte l’espoir des Sénégalais. Pourquoi ne pas le choisir ? Je ne regrette rien. J’ai servi avec loyauté, avec fierté. Je ne renie rien de ce passé que j’ai choisi et que j’assume pleinement.
« Je suis prêt »
Aujourd’hui je suis décidé à m’engager avec la même volonté et la même détermination, à me mettre à la disposition de mon pays. Ce faisant, je reste, avec humilité, au service de Dieu, de mon pays, de mes concitoyens sénégalais. Le monde évolue et avec lui le Sénégal. Des ruptures sont parfois nécessaires quand vient le temps du destin. Je suis prêt. Je les accepte. Pour toutes ces raisons, la voie dans laquelle j’ai décidé de m’engager dans les semaines à venir s’inscrit dans la durée et se situe au niveau le plus élevé du sacrifice pour l’intérêt de tout un peuple pour les échéances immédiates et les échéances à venir. Pour le Sénégal et pour les Sénégalais, dans une Afrique ouverte sur le monde.