À KHASSIMOU, LA RÉPUBLIQUE DOIT ÊTRE RECONNAISSANTE PLUTÔT !
De partout, depuis l’annonce de la libération de Khalifa Sall, on lui est tombé dessus. Le reproche qui lui est fait ? Avoir sollicité une grâce pour Khalifa Sall qui n’en aurait pas voulu
On peut dire qu’il n’a pas été à la fête, le pauvre Me Serigne Khassimou Touré ! De partout, depuis l’annonce de la libération de Khalifa Sall, on lui est tombé dessus. Le reproche qui lui est fait ? Avoir sollicité une grâce pour Khalifa Sall qui n’en aurait pas voulu. Il convient de se calmer un peu. Cette situation ne pouvait pas durer éternellement. Le président de la République étant disposé à gracier l’ex-maire de Dakar pourvu qu’il le demande, et l’intéressé n’étant pas prêt à le faire pour tout l’or du monde, il fallait bien sortir de cette situation.
Et tant mieux si, en prenant l’initiative personnelle de solliciter cette grâce pour le compte de son frère Mbaye Touré, bien sûr, mais aussi de l’ancien patron de celui-ci, Khalifa Sall, et de leur collègue Yaya Bodian, il a aidé la République a sortir d’une situation embarrassante. D’une bien mauvaise passe. Le brillant avocat Me Khassim Touré souffrait sincèrement de la détention de son frère consanguin, une souffrance amplifiée par le fait que certains, dans sa famille, ne manquaient pas d’insinuer qu’il ne s’impliquait pas réellement dans la défense de Mbaye Touré vu qu’ils n’ont pas la même mère. Ces mauvaises langues disaient à qui veut l’entendre que Khassim, compte tenu de ses bonnes relations avec plusieurs autorités du régime en place, aurait dû les mettre à profit pour obtenir la libération de son frangin.
Après que toutes les procédures ont été épuisées au niveau des tribunaux où il s’était battu comme un lion, il guettait la moindre occasion d’obtenir une grâce. Lorsqu’il en a eu une, il a tenu à en faire profiter Khalifa Sall et Yaya Bodian. Et c’est après avoir écrit au président de la République pour demander une grâce, qu’il a informé Khalifa Sall en lui tenant à peu près ce langage : « Grand, j’ai demandé une grâce en ton nom en tant que petit-frère. Cela étant fait, je suis prêt à subir ton châtiment. Si tu veux me chicoter, je t’offre mon dos. Et si tu m’insultes, j’encaisserai. Je l’ai fait parce que j’estime que c’était mon devoir et j’ai pris mes responsabilités. » Ainsi mis devant le fait accompli, que pouvait bien faire Khalifa Sall ?
Il s’est contenté de hocher la tête et de soupirer : « togne ngama wanté meneulou mala dara ». Pour dire que Me Khassimou Touré mérite qu’on lui tresse des lauriers plutôt que cette querelle picrocholine qui lui est faite depuis dimanche ! Une querelle dont il ne faut pas écarter une certaine jalousie face à la gloire tirée par Khassimou du happy end auquel on vient d’assister.
La République doit lui être reconnaissante, assurément, d’avoir permis la libération de Khalifa Sall et de ses codétenus…