LA CINQUANTENAIRE INDIGNÉE ET EN COLÈRE
A ce stade de manque de vision de notre président, il sera difficile de tracer une route du développement des entreprises nationales et du citoyen - La question qui tue : 50 ans et beaucoup de poussières assisterai-je à une amorce de changement vertueux ?
A ce stade de manque de vision et de leadership patriotique de notre président, il sera difficile voire impossible de tracer une route du développement des entreprises nationales et du citoyen.
Quelques dossiers qui m'indignent et me révoltent:
- Indignée par les APE qui vont permettre à l'Europe d'exporter chez nous 5899 produits hors taxes alors que 98% des 405 892 sociétés que compte notre pays sont informelles. Comment un pays sans tissu industriel et vivant de taxes peut-il être l’ambassadeur d’un tel projet ? Avez-vous entendu l’étude d’un plan pour nos entreprises pour faire face à ce tsunami?
- Indignée par l'adhésion du Maroc à la CDEAO en une année de négociation ; la durée des tractations annonce une bonne dose d’improvisation. Les chiffres parlent : le PIB du Maroc est équivalent de ceux du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Ghana réunis. Seul le Nigéria y gagne. Un pays comme le Sénégal dispose de très peu de sociétés suffisamment accompagnées pour grandir et rivaliser avec les mastodontes marocains et surtout il a leur cédé une bonne partie de son secteur bancaire & assurances.
- Indignée par le retour en force de la France qui avait déserté le pays durant les sombres années d'ajustement structurels. Elle veut reprendre sa place et remettre sur pied la coopération bilatérale aux fins d’évincer chinois, indiens, brésiliens, pays voisins...
- Indignée par ce show de Ouaga devant des étudiants qui ont déshonoré tous les jeunes africains. Où est-ce qu'ils sont allés les chercher? Le saviez-vous: Il y a toujours un M. Afrique à l'Elysée en la personne de Frank Paris. Et... Kaboré a-t-il réparé la clim?
- Indignée par l'aéroport AIBD dont le montage financier donne la priorité au retour sur investissement des turcs et de Lagardère.
- Indignée par l'autoroute de Lafarge-SENAC qui va nous racketter pour aller vers l'aéroport parce c'est l'unique accès routier pour s'y rendre.
- Indignée par ce TER qui va coûter près, sinon plus, de 600 milliards pour 50 km, alors que l’axe Dakar-Bamako-Niamey est la meilleure option pour une économie intégrée sous-régionale.
- Indignée par les contrats léonins sur les hydrocarbures et les mines adossés sur des codes qui datent de Mathusalem. Je suis désolée mais l’adhésion aux ITE n’a pas empêché, encore moins sanctionné, le montage obscure PETROSEN-PETROTIM-KOSMOS avec 200 milliards passés dans la nature.
- Indignée par Bolloré qui reprend les actifs de Nécotrans au port de Dakar pour un franc symbolique; la décision a été prise au tribunal de Paris. Et pour finir, M. Kanté, concepteur de ce fiasco, promu responsable du PSE.
- Indignée par la situation des jeunes qui meurent chaque jour depuis plus de 10 ans sur les routes de l'immigration. Arrêter ce phénomène n'a jamais été une cause nationale dans aucun des pays concerné. Il est à parier que s’il n’y avait pas télescopage avec le terrorisme et le jihadisme cette question n’occuperait pas la place qu’elle a aujourd’hui.
- Indignée par la justice définitivement muselée et aux ordres du pouvoir du moment.
- Indignée triplement par les carences endémiques: pas d'eau, d'électricité, de routes, de structures et de prises en charge de santé pour une bonne part de la population; plein de saletés et nuisances sous toutes les formes et partout.
- Indignée par arrêt des publications des rapports sur la gestion de nos deniers publics (l'ARMP, OFNAC, COUR DES COMPTES, IGE..). Silence, on pille. Il parait que ceux qui en parlent sont aigris.
- Indignée par un paysage politique sciemment maintenu dans une situation qui flatte les egos laissant croire à près de 300 chefs de parti et candidats indépendants qu’ils sont tous capables d’être président d’une république et une opposition prise en otage par le PDS qui serait capable de s’allier en 2019 avec l’APR si Karim Wade était libéré.
Eh bien, pour tout cela et bien d’autres choses encore, je suis en colère et indignée. Je le suis parce que pendant ce temps-là, le peuple ne se mobilise que pour défendre des causes partisanes ou de lobbies. Beaucoup ont accepté leur sort confortable ou de laissé pour compte, pendant que d'autres participent à une comédie appelée dialogue politique espérant qu'il en sortira miraculeusement une avancée démocratique alors que ce n’est pas du tout l’objectif de ceux qui l’ont initié.
La question qui tue : 50 ans et beaucoup de poussières assisterai-je à une amorce de changement vertueux dans mon pays ?