LA DESCENTE IMPLACABLE AUX ENFERS DE MACKY/APR/BBY
Le peuple s’est gardé de donner carte blanche à qui que ce soit, en indiquant cependant la voie pour l’avènement d’un vrai député du peuple, d’un renouveau du pouvoir parlementaire, pour la rupture et un nouveau départ
Les sept « Sages » du Conseil constitutionnel du Macky viennent tout juste, encore une fois sans surprise, de valider tels quels les résultats traficotés et déjà proclamés nuitamment, le 31 juillet même, par madame la tête de liste de Bennoo Bokk Yaakaar. Cette précipitation suspecte visait de toute évidente à préparer l’opinion, en toute illégalité, à accepter une fausse victoire autoproclamée, et à camoufler ainsi la défaite historique de BBY. Elle a raté son retour en grâce et aura bu le calice jusqu‘à la lie, madame la tête de liste de Bennoo.
Malgré les diverses manipulations du fichier électoral, les transferts d’électeurs, les désordres volontaires sur la carte électorale, les achats de consciences et autres tentatives de fraudes avant, pendant et après le scrutin, le peuple sénégalais, en toute souveraineté et lucidité, a infligé une défaite mémorable à Macky-APR-BBY. Le tripatouillage éhonté de PV fabriqués, sans signature ni du bureau de vote ni des représentants des candidats, ce dans quatre départements (Podor, Matam, Kanel, Ranérou) du Nord du pays estampillé « titre foncier» par le président Macky Sall (selon la nouvelle tactique des fraudes ciblées, bien circonscrites et mathématiquement exécutées), pourrait suffire à mettre en évidence l’indignité de ces gens-là qui gouvernent le Sénégal à coups de truquages et de brigandages, jusque-s-aux plus hauts sommets de l’Etat. Une seule illustration : comment faire admettre que la modeste bourgade de Podor a pu faire comptabiliser au profit de la coalition BBY, brusquement et comme par enchantement, 91 653 suffrages valablement exprimés, soit presque plus de 02 ou même 03 fois le nombre de votants de plusieurs grands bassins électoraux comme, dans le désordre, Pikine (5 sièges), Thiès (4 sièges), Mbour (4 sièges), Guédiawaye, Keur Massar, Rufisque, Kaolack, Saint Louis, Louga, Fatick- pour ne citer que ces départements ! Seuls Dakar (7 sièges) et Mbacké (5 sièges) arrivent ainsi à dépasser Podor en termes de suffrages ! Grossière « opération de bourrage d’urnes », suivie d’une « tentative éhontée de bourrage de cranes » ! Mais en face, démontrant qu’il a toujours le dernier mot face à toutes les velléités de confiscation de sa volonté, notre peuple a plus que confirmé les résultats éloquents de l’opposition, de la coalition Yewwi Askan Wi en particulier, à l’occasion des élections locales de janvier dernier.
Devant l’ampleur de l’échec d’une 13ème législature symbolisé par des complots de bas étages contre les opposants politiques, les scandales des trafics de faux billets ou de passeports diplomatiques de la part de députés BBY, les scènes d’agressions au sein de l’hémicycle ou les menaces de mort au coupe-coupe à l’encontre de parlementaires de l’opposition, madame la tête de liste de BBY a choisi de miser, tout au long de la campagne, sur « le bilan et les réalisations do président Macky Sall », anticipant ainsi l’élection présidentielle de 2024 ! Résultat des courses, triple malheur lui en a pris : d’abord, perte de la majorité absolue à l’Assemblée ; ensuite, sort du 3ème mandat d’ores et déjà tranché par le peuple ; enfin, défaite anticipée du camp Macky/ APR /BBY pour la présidentielle de 2024 !
La sanction des urnes est donc plus que claire pour qui veut bien voir la réalité en face : en effet, malgré tous les subterfuges évoqués ci-dessus, le pouvoir Macky/APR/BBY est devenu minoritaire à l’Assemblée, tel qu’illustré par ses propres chiffres : un total de plus de 1 540 000 suffrages pour l’inter-coalition Yewwi-Wallu (47% des voix pour 80 députés, soit 48,7% des sièges), contre un peu plus de 1 518 000 (46% des voix pour 82 députés soit 49,69% des sièges) au profit de BBY, sur un total de 3 281 583 votants devant élire 165 députés. Naturellement nos preux soldats du Macky si prompts à mettre en exergue leur ‘’majorité’’ en termes de sièges, se gardent bien de pointer la majorité populaire de l’inter-coalition Yewwi-Wallu en termes de voix, ce qui signerait la défaite sans équivoque de Macky Sall s’il s’agissait d’une élection présidentielle. Ces chiffres officiels, bien que contestables et contestés par Yewwi, parlent d’eux-mêmes : 82 députés contre 80, 48% des voix contre 49 ; on est bien loin d’un dos à dos ne serait-ce que parce que BBY non seulement perd sa majorité absolue à l’Assemblée, mais en même temps enregistre une perte sèche de 43 sièges, soit -34% par rapport à l’actuelle législature : échec ne saurait être aussi évident. Plus fondamentalement, quand un pouvoir n’inspire plus ni espoir ni confiance, il a tout perdu.
L’inter-coalition Yewwi-Wallu, faut-il le rappeler, n’a pas été bricolée après coup : fondée sur l’analyse lucide des résultats des élections locales de janvier, elle a été mis en place, en pleine conscience des enjeux, avant même le dépôt des listes, en portant publiquement à la connaissance des citoyens- électeurs le mécanisme original établi à travers d’une part, deux listes nationales séparées, d’autre par des listes départementales intégrées sur l’ensemble du territoire national comme dans la diaspora : ce dispositif s’est révélé gagnant, et le score aurait pu même être plus costaud si dans certaines localités (Mbour, Louga, Bounkiline par exemple) les consignes de vote étaient mieux comprises et strictement appliquées et si l’abstention n'avait pas atteint le taux élevé de 53% ! Certes un faible taux de participation aux élections législatives est quasiment une constante dans notre pays : rarement plus de 40% (33% en 2007, 36% en 2012, 53% exceptionnellement en 2017 avec 47 listes en lice et environ 47% en 2022). Le message ainsi exprimé par les électeurs est clair : il renvoie à la nécessité de faire la politique autrement et de redorer le blason du parlement, crédibilisation qui passe par la refondation de notre république et de ses institutions, la crédibilité des hommes et des femmes qui les incarnent, en termes d’éthique, de dignité, de respect de la parole donnée et de respect dû aux citoyens électeurs.
Consciente de ne pas disposer de majorité absolue à l’Assemblée, BBY a cherché par tous les moyens à s’en fabriquer une (jéem a lijjënti) par des manœuvres de corruption et de débauchage de député-e-s de l’opposition. Pape Diop de Bokk Gis-gis vient de lui offrir son unique siège en vue de faire pencher la balance du côté du pouvoir. Sans conditions, précise-t-il, mais sans surprise, pourrait-il ajouter ! En cette période décisive dans l’évolution de notre pays, elle est bien arrivée l’heure des choix clairs, chacun-e assume, le peuple jugera. Il reste clair cependant que, miser sur un clash de l’inter-coalition au profit de Macky/APR/BBY reviendrait à miser sur un cheval perdant, un non partant en 2024, et relèverait d’un mauvais calcul de très courte vue. De plus, seule une majorité des 3/5, soit 99 députés, pourrait permettre légalement à Macky/APR/ BBY de faire passer comme lettre à la poste et comme à l’accoutumée, des lois organiques ou constitutionnelles scélérates, comme par exemple une modification de la Constitution par voie parlementaire pour, par exemple, la suppression de la clause de limitation à deux des mandats présidentiels !
En tout état de cause, l‘expérience récente est encore là toute fraiche, qui enseigne que le peuple des citoyens-électeurs veille au grain, prêt à sanctionner impitoyablement les transhumants et les traitres de tous bords. Et il en sera ainsi tant que le système néocolonial de prédation et de servitude volontaire aux intérêts impérialistes, gardera peu ou prou solide sa capacité de reproduction. Les décisions de Wallu-Yewwi, prises à l’unanimité et qui viennent d’être rendues publiques, de continuer à cheminer ensemble dans le cadre d’une alliance de législature d’une part, et d‘autre part, de tourner le dos à une mascarade d’élections pour le renouvellement des membres du HCCT, institution parfaitement inutile, clientéliste et budgétivore, vont assurément dans le bon sens. Le peuple a gagné et en retirant la majorité absolue à Macky/APR/Bennoo, il s’est gardé de donner carte blanche à qui que ce soit, en indiquant cependant la voie pour l’avènement d’un vrai député du peuple, d’un renouveau du pouvoir parlementaire, pour la rupture et un nouveau départ. Tout un programme, un vaste chantier ! Voilà pourquoi, pour consolider les acquis et maintenir la dynamique de victoire vers le 3ème jalon de la présidentielle de février 2024, après les locales de janvier et les législatives de juillet 2022, il est question de renforcer sans retard, à quelque dix-huit mois de la prochaine échéance, l’organisation dans ses différents compartiments, la mobilisation et l’unité de lutte du peuple pour :
- continuer de combattre toute manipulation et fraude électorales, tout en appelant à la vigilance et à la lucidité contre toute éventuelle stratégie du chaos fomentée par un pouvoir dictatorial finissant, prêt à tous les coups fourrés, quitte à brûler le pays dans le dessein machiavélique d’installer un environnement de violence, de peur et d’ingouvernabilité afin d’endiguer tout changement véritable au service du peuple ;
- lancer une campagne soutenue d’inscription sur les listes électorales, en préparant d’ores et déjà, la prochaine révision ordinaire de 2023, et surtout en s’organisant mieux pour aller voter massivement le jour J ;
- parachever le processus de fusion au sein de Pastef/Les Patriotes, en faisant preuve d’innovations pour renforcer la liaison diversifiée avec les masses populaires des villes comme des campagnes et mobiliser les ressources financières, matérielles ou logistiques nécessaires au combat ;
- contribuer positivement à la mise à jour, à la diffusion, à l’appropriation et à l’application des Conclusions des Assises nationales et de l’avant-projet de constitution de la CNRI, dans le sens de la refondation de la société et de l’Etat. Le régime politique sénégalais étant caractérisé, au moins depuis la Constitution de 1963, par un hyper-présidentialisme néocolonial, autocratique et prédateur, l’enjeu et l’impératif de la présidentielle de 2024 consistent, par conséquent, à assurer à la fois la victoire et la rupture, afin de changer de système et de cap. Le texte intitulé : « Appel à l’actualisation et à l’application des Conclusions des Assises nationales » signé et publié le 29 juillet dernier par un certain nombre de personnalités, d’organisations politiques et de mouvements citoyens constitue, sous ce rapport, une initiative opportune, faisant le pont entre les législatives et la présidentielle prochaine, initiative à poursuivre avec esprit de suite et d’ouverture ;
- accompagner les députés du peuple, renforcer leur formation et leurs capacités multiformes, les outiller et les appuyer à remplir au mieux leurs missions de représentants authentiques du peuple, d’impulsion du débat politique et de contrôle de l’exécutif …
Il faut donc féliciter le peuple sénégalais, la jeunesse patriotique en tête, pour la défaite cinglante infligée à l’État-parti Macky-APR-BBY. Féliciter et encourager tous et toutes les responsables ainsi que l’ensemble des député-e-s de l’inter-coalition Yewwi-Wallu, tout en les engageant à persévérer dans le respect du serment de fidélité au peuple. Féliciter de façon chaleureuse et soutenue nos compatriotes de la diaspora qui, non seulement ont remporté la plupart des sièges des circonscriptions de l’extérieur, mais aussi ont participé, directement ou indirectement, à la mobilisation victorieuse de Yewwi-Wallu dans nombre de localités sur le territoire national. Féliciter tout particulièrement Guy Marius Sagna qui n’a pas attendu de se retrouver à l’hémicycle pour assumer un statut de défenseur intransigeant des intérêts populaires, sans oublier son adversaire à Ziguinchor, la dame Victorine Ndey de BBY qui, contrairement à Mimi tête de liste, non seulement a accepté la tenue d’un débat public contradictoire mais aussi s’est employée, dès l’affichage des résultats des bureaux de vote, à reconnaitre la victoire de Yewwi et à exprimer ses félicitations à l’endroit de son vis-à- vis. Last but not least, il faut adresser une mention spéciale à Ousmane Sonko, président de Pastef/ Les Patriotes, pour avoir battu campagne avec abnégation et courage, malgré l’invalidation illégale de la liste nationale des titulaires de Yewwi dont il était à la tête et malgré les menaces publiques sur sa vie. Partout sur le trajet de sa caravane, le peuple l’a adopté, la jeunesse aux premiers rangs, et a exprimé son adhésion enthousiaste à sa cause, la cause du Sénégal, la cause d’une Afrique décomplexée et souveraine.
La 14ème législature s’annonce dans un contexte social toujours très tendu, marqué en particulier par la triste image que nous offre la gestion des entreprises nationales par les DG politiciens du Macky, pendant que les inondations refont surface de façon plus dramatique, malgré les centaines de milliards des contribuables engloutis prétendument dans l’éradication de ce fléau ; que la hausse de tous les prix est devenue insupportable, que la distribution de l’eau et de l’électricité est de nouveau gravement perturbée. Sans oublier les nombreux dossiers à scandales s’amoncelant impunément sous le coude du régime Faye-Sall.
Autant de préoccupations, entre autres, qui interpellent urgemment tout député du peuple soucieux du présent et du futur de notre pays et de notre continent. Dans notre sous-région, plus globalement en Afrique et partout dans le monde, s’intensifient les luttes des pays pour l’indépendance, des nations pour la libération et des peuples pour la révolution. C’est dire encore ici, comme souligné plus haut, l’impératif, pour ce qui nous concerne encore plus directement nous de Pastef, de Yoonu Askan Wi et de l’ensemble des composantes du pôle de fusion, d’élargir et de consolider les rangs de Pastef/ Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité en tant que parti incarnant l’espoir, le projet de transformation sociale au service des peuples du Sénégal et de l’Afrique : il nous appartient d’œuvrer collectivement à en faire à la fois le fer de lance de l’alternative de rupture et un garant à part entière de la poursuite et de la pérennisation d’une telle dynamique. Le peuple a fait sa part de boulot et a indiqué la voie, à présent la balle est dans notre camp !