LA JEUNESSE AFRICAINE ET LA PROCHAINE CRISE
Quel espoir de changement pour une jeunesse dynamique et pleine de rêves alors que partout en Afrique survivent des autocrates qui érigent des systèmes sur le clientélisme, la corruption et la peur ?
En mars 2021, malgré la distance sociale qu’impose la pandémie, des milliers de jeunes gens ont investi les rues de plusieurs villes du Sénégal. Parmi eux quelques casseurs, mais surtout des gens qui voulaient exprimer leur colère vis-à-vis du régime avec comme prétexte un scandale de mœurs devenu une affaire politique.
Le Sénégal n’offre pas un avenir rassurant à sa jeunesse. Le chômage endémique et la misère sociale poussent des milliers de jeunes à l’immigration clandestine, provoquant des drames que les médias occidentaux relaient régulièrement. Des centaines de jeunes Sénégalais périssent chaque année dans la Méditerranée, au mépris des autorités. Ces morts officiellement n’existent pas, le gouvernement les ignore. Ce n’est pas non plus auprès des oppositions politiques que cette jeunesse trouve une oreille attentive. Dans son écrasante majorité, la classe politique est davantage préoccupée par les questions électorales que par la proposition de solutions efficaces aux problèmes qui assaillent les jeunes Sénégalais.
Quel espoir de changement ?
Ces jeunes-là ne sont pas une exception, on les retrouve partout en parcourant le continent, faisant face aux mêmes défis et ayant les mêmes préoccupations liées au devenir. Ils survivent dans des villes insalubres, trompent l’ennui par n’importe quel moyen et ne cessent de fulminer contre des hommes politiques qui ne leur témoignent aucun respect.
Quel espoir de changement pour une jeunesse dynamique et pleine de rêves alors que partout en Afrique survivent des autocrates qui érigent des systèmes sur le clientélisme, la corruption et la peur? Ces vieux leaders s’accrochent au pouvoir par la force ou par des artifices constitutionnels, empêchent les respirations démocratiques, organisent un système clanique et répriment les envies d’une jeunesse nourrie aux images de changement qui lui parviennent d’ailleurs.
Depuis les indépendances, les hommes politiques nous montrent qu’ils n’aiment pas leur pays. Ils ne gouvernent pas dans la vertu, confisquent le pouvoir et désespèrent une génération qui veut changer le cours de l’histoire. Même les alternances, quand elles surviennent, prennent l’allure d’un changement d’hommes, en perpétuant les mêmes méthodes pour produire les mêmes résultats. La politique africaine se résume à une vieille série télé, avec toujours les mêmes personnages et le même scénario.