LA LETTRE D'AMINATA
ECLUSIF SENEPLUS - L’amour est partout : dans les sourires partagés, les discussions animées, les confidences faites, les regards rieurs, les silences complices, les baisers emplis de promesses
Le regard qui se perd, une pensée vers la mer, un sourire amer... Plus de repères. Le manque est un sentiment violent. Il est des personnes qui traversent nos vies, et qui en ressortent doucement sans qu’on ne puisse rien faire. D’autres qui laissent une trace indélébile, s’ancrant en nous comme un bateau qui revient au port pour ne plus jamais en partir. Certaines personnes occupent lentement une place dans nos cœurs, sans qu’on n’y prenne garde. Sûrement, ils peuplent nos journées d’agréables moments et nos nuits de tendres instants. Lentement, ils deviennent une habitude à laquelle nous prenons goût. Des appels chaque matin, des messages toute la journée, des baisers volés, d’autres échangés ou exigés autant de choses qui finissent par définir notre quotidien.
L’amour est là partout : dans les sourires partagés, les discussions animées, les confidences faites, les regards rieurs, ou câlins d’ailleurs, les silences complices, les non-dits emplis de tendresse, les baisers emplis de promesses... L’amour est partout. Il suffit parfois de pas-grand-chose pour comprendre l’intensité de l’amour que nous ressentons. Certaines épreuves détruisent ou renforcent à jamais les sentiments éprouvés. L’amour n’est pas dans le recommencement, ni dans le reniement. L’amour est au commencement et il n’est que sincèrement.
Le temps ne l’efface pas ; loin de là, il le rend lisible et d’autant plus perceptible. La distance ne le tue pas ; loin de là, elle le rend réel et d’autant plus exceptionnel. L’être aimé s’impose comme une évidence, il n’y a rien que lui, il n’y a rien que nous lorsque nous sommes avec lui. Nos souvenirs reviennent. Comme ces images furtives jaillies d’un passé sans cesse ressassé peuvent être cruelles et blessantes. Lorsque le manque se fait jour, comme la lumière du soleil, et nous aveugle de son intensité. Lorsque la peur d’être oublié inhibe tout le reste. Lorsque l’esprit vogue dans le tumulte d’insolubles questions et d’infinies inéquations. Lorsque tout devient faux, triste, changeant, assommant, perturbant, dérangeant, terrifiant. Lorsque l’être aimé n’est plus là tout simplement ; à portée de nous ; à l’autre bout du fil ; de l’autre côté de la ville ; à l’autre extrémité de la rue certes, mais tellement proche à pied ou en taxi, ou même en bus. Mais de l’autre côté de l’Atlantique, dans d’autres bras peut-être, occupé à dire « je t’aime » à d’autres, ou à penser à des lendemains où vous ne chanterez plus ensemble.
Il suffit parfois de pas-grand-chose pour essayer d’oublier un amour, mais un rien nous le rappelle, car tout nous y ramène. Il n’y a rien à forcer, il n’y a rien à faire, il n’y a même rien à maintenir ou à sauvegarder... Aimer suffit à tout faire. Cette présence ressentie malgré la distance, ce parfum qui nous hante, ces sourires qui se dessinent dans notre mémoire, ces regards, mille fois imaginés, cette voix tant de fois guettée, cette personne recherchée... C’est la vérité trouvée, la réalité impossible à contester. C’est le manque de l’autre, qu’on refoule, qu’on nie, qu’on ignore, qu’on oublie, qu’on refuse, qu’on condamne, qu’on efface... Mais qui finit toujours par nous rattraper, car lorsqu’on aime vraiment, la distance se ressent énormément. Parfois, il serait bien de tourner la page, d’aller vers d’autres rives, de s’égarer dans d’autres paysages, mais parfois, c’est encore mieux d’attendre de retrouver ce visage, car c’est peut-être la plus belle page de votre vie.
Il suffit parfois d’écouter son cœur. Même si l’amour se réinvente à chaque nouvelle saison, il est des couleurs, qui une fois acquises, vaudraient mieux ne pas redessiner. On peut trouver mille personnes à aimer, il suffit d’ouvrir son cœur. La vie nous donne sans cesse l’occasion de tomber amoureux, car contrairement à ce que les gens pensent, tomber amoureux est la chose la plus facile qui soit. Il suffit de s’habituer à une personne, et plus rien n’est comme avant. Mais pourquoi s’habituer puis se déshabituer, pour encore s’habituer ?
Battez-vous pour votre habitude, ne la laissez pas partir, si vraiment elle est importante pour vous, si vous l’aimez, si elle vous manque, si vous avez besoin d’elle, si vous désirez retourner dans ces bras dans lesquels vous vous sentiez tellement bien, battez-vous pour votre habitude. Dès lors, la distance ne sera rien, juste un chemin à parcourir comme tant d’autres, bien avant et tant d’autres, bien après. L’important sera de faire comprendre à l’être aimé cette vérité, de la rassurer, de lui certifier que c’est elle et personne d’autre. Et quand bien même, elle serait à l’autre bout de la terre, il n’y aura pas plus d’un millimètre qui vous séparerait, car « de son cœur à votre cœur, la connexion serait permanente. »
L’amour ne naît pas d’un coup de foudre, l’amour est le coup de foudre. Il nous frappe chaque jour, il nous frappe encore, il nous frappe sans cesse. Mais cette répétition se vit avec la même personne si la sincérité est là. Cette situation peut se répéter éternellement, et le coup de foudre de nous frapper indéfiniment, sans qu’on ait à changer d’habitude. L’habitude sera dans la réinvention permanente de la même habitude, car la réinvention n'est douce que dans les mêmes bras.
Certaines habitudes sont dures à prendre, alors si vous avez eu la chance de les acquérir, ne les laissez pas mourir, parce qu'en définitive, elles ne meurent que dans la douleur. La distance et le manque sont indissociables, ils font mal au cœur, car l’absence de l’autre se vit dans la douleur. Mais cette douleur est un bonheur dissimulé si la distance qui vous sépare n’entache rien à l’unicité de vos cœurs, parce que les heures qui vous éloignent sont celles qui vous réuniront, et votre tristesse d’aujourd’hui n’est que votre joie de demain. Ne souffrez pas d’être séparés, souffrez plutôt de ne pas pouvoir l’être.