LE 24 FÉVRIER NE VERRA PAS D'APOCALYPSE
EXCLUSIF SENEPLUS - Il est illogique de s'attendre à remporter la victoire des urnes quand on a comme promesse que la calamité et pour tout message, des propos bio-négatifs
Le Sénégal se réveillera sous de meilleurs auspices le 25 Février, après une journée électorale passée conformément à nos mœurs de démocratie éprouvée. Chacun de nous peut soutenir qui il veut, croire ce qu'il veut, spéculer comme il veut, mais ce sont les urnes qui donneront le verdict parce que nous sommes en démocratie ; la preuve en est que bon nombre de ceux qui prétendent le contraire ne se privent paradoxalement pas d'abuser publiquement de ce statut. Il y a cinq candidats en lice pour les joutes du 24 Février prochain et à ce jour de la campagne.
Je les ai entendu tous prétendre gagner au premier tour et c'est bien ainsi qu'il doit en être. Pourtant quelques semaines auparavant, quand les partisans de la coalition de la majorité présidentielle disaient que leur candidat passerait au premier tour, tous les opposants rétorquaient que c'était impossible vu l'équilibre des forces en présence et, dénonçaient avec persistance un complot imaginaire. Ils ont peut-être fini par comprendre qu'il n'en était rien et que par ailleurs, pour un candidat, le fait de poursuivre sa campagne tout en affirmant la conviction que son propre échec lié à des fraudes était programmé, relève d'un paradoxe insensé.
Il est aussi illogique de s'attendre à remporter la victoire des urnes quand on a comme promesse que la calamité et pour tout message des propos bio-négatifs, envers les jeunes qui ont plutôt besoin de rêves d'avenir et d'espaces paisibles. Alors la maturité du peuple nous aidera à faire la différence et nous sortir, de la plus belle manière, de cette élection présidentielle du 24 Février.
De la responsabilité des acteurs politiques
A d'autres pays, autres mœurs et, il en est certains qui ont des mœurs louées à travers le monde. C'est le cas de la Suisse où il se passe souvent des votes et où le civisme est hissé à un point tel qu'après le temps des campagnes, il n'est donné que quelques jours aux candidats en lice qui ont placardé le pays d'affiches, de les enlever toutes de l'espace public sans laisser de trace, faute de quoi une amende conséquente s'applique au contrevenant. Je crois qu'on a besoin de règles similaires dans ce pays au vu du chaos et de l'anarchie auxquels nous condamnent les affiches dans nos rues. Mais pour l'instant, nous ne pouvons les imposer aux candidats, ce serait trop leur demander. Eut égard au déficit de civisme ambiant, nous nous contenterons alors de moins, deux exigences pour le salut de tous :
- Se dédouaner publiquement de leur responsabilité dans la psychose de violence qui entache cette élection. Car nul n'en disconviendra, les fanfaronnades, sarcasmes, diffamations, provocations gratuites et autres passe-d'armes ne peuvent être étrangers à cette psychose dont nous pouvions nous passer. Alors à au moins vingt quatre heures avant les élections, qu'ils veuillent bien tout simplement, appeler respectivement et solennellement leurs partisans à aller voter dans la sérénité et le calme avant de retourner tranquillement chez eux.
- Demeurer loyal et fair-play après le verdict
De la crédibilité et du fair-play dans la vie politique
La majeure partie de l'opposition est engagée dans le processus électoral à travers le jeu des alliances autour de quatre candidats. Cela correspond à une acceptation du jeu. C'est dire que la page des défis, oppositions et bravades des temps passés, est tournée, l'on se dirige tous vers un verdict du scrutin. Alors quand ce verdict sera tombé et validé par les observateurs, il devra être salué de tous les acteurs par une déclaration approbative sans ambiguïté. Car il est déloyal de solliciter le suffrage de citoyens qui aiment leur pays, à l'effet d'avoir en mains leurs destinées, alors que l'on n'est pas capable de respecter les institutions de cette communauté. Quant à être dans le nihilisme et tenir vaille que vaille à ce que rien ne tourne rond du moment que l'on n'est pas au pouvoir, cela frise le crétinisme.
A défaut d'être élu, l'acteur doit consolider son leadership et veiller à ne rien perdre de sa dignité et de son profil de leader présidentiable. Faire montre de fair-play et savoir que l'on apprend souvent beaucoup plus d'un échec que d'une victoire. Il faut surtout faire attention à ne pas confondre le tsunami qui se profile à l'horizon des urnes à l'apocalypse.