LE DEVELOPPEMENT DE L’ENTREPRISE, VOIE ROYALE DE L’EMERGENCE ECONOMIQUE
L’ennemi numéro un de nos pays est la pauvreté et le sous emploi des jeunes - Aucun gouvernement n’a pu apporter une solution durable à cette problématique qui dure depuis les indépendances
L’entreprise est au cœur du développement. C’est par elle qu’un pays gagne en croissance économique en créant des richesses et surtout en octroyant de l’emploi à la population. Depuis notre accession à l’indépendance en 1960, aucune étude sérieuse ne s’est penchée sur la problématique de l’entreprise au Sénégal. Un vide que le gouvernement du Président Macky Sall vient de combler en initiant un recensement général des entreprises du Sénégal dont les résultats ont retenu largement l’attention de l’Alliance Pour la Patrie et l’Emergence (Deggu). La réalisation de cette opération inédite a nécessité 2 milliards CFA du budget national, soit 40% du besoin de financement et permis de dénombrer 407 882 unités économiques sur l’ensemble du territoire, selon le rapport global de l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD).
La région de Dakar concentre plus du tiers des unités avec 160 963, soit une proportion de 39,5%. Les régions de Thiès (46 879), Diourbel (38 317), Kaolack (23 909), Kolda (21 188) et Saint-Louis (19 834), Tambacounda (19261), Ziguinchor (15749), Sédhiou (14 058), Louga (13 494), Kaffrine (10 285), Fatick (9 490), Matam (8 240) et Kédougou (6 215). La répartition des unités économiques selon la forme juridique montre que les 96,8% sont des personnes physiques. Les régions de Sédhiou (0,7%), Diourbel (0,7%) et Matam (0,6%) enregistrent les pourcentages les plus faibles.
La majorité de ces unités sont des entreprises individuelles (82,3%) suivies des Groupements d’Intérêt économique (GIE) (9,5%), des Sociétés à Responsabilité limitée (SARL) (3,6%), des Sociétés anonymes (SA) (2,1%). Les Sociétés unipersonnelles à Responsabilité limitée (SUARL) (1,3%) sont les moins représentées tandis que les personnes morales, les Groupements d’Intérêt économique (GIE) et les Sociétés à Responsabilité limitée (SARL) sont les plus fréquents. Les Sociétés anonymes (SA) au niveau de toutes les régions ont un niveau plus élevé dans la région de Dakar avec 4,1%. Le chiffre d’affaires de l’ensemble des entreprises recensées s’élève à 11 349,7 milliards de nos francs et représente, pour une période donnée, -le montant des ventes de marchandises, de produits fabriqués, de prestations de services et des produits des activités annexes. Ces résultats ont hautement intéressé l’Alliance pour la Patrie et l’Emergence (DEGGU) pour qui cette démarche du gouvernement du Président Macky Sall a au moins apporté une visibilité dans ce domaine jusqu’ici exclu des statistiques nationales.
Représentant quelques 844 000 emplois pour 407 882 entreprises, soit environ 2 emplois en moyenne par entreprise, le recensement est édifiant sur le ratio très faible de l’emploi. Ces résultats révèlent également que 97% des entreprises sont dans l’informel et ne fournissent que 16,3% du chiffre d’affaire global tandis que seuls 3% des unités économiques ont fourni les 83,7% de ce chiffre d’affaire. Cela nous révèle que la productivité des entreprises informelles est très faible ou méconnue d’où la nécessite d’opérer une migration organisée de l’informel au formel pour multiplier la possibilité de création de richesse.
L’ennemi numéro un de nos pays est la pauvreté et le sous emploi des jeunes. Cependant, aucun gouvernement n’a pu apporter une solution durable à cette problématique qui dure depuis les indépendances et toujours logée dans la composante de sous développement. C’est cela qui explique de nos jours le fait que nos jeunes se lancent dans des aventures sans issue , souvent coincés dans des pays en crise où se multiplie la diaspora sénégalaise sans compter les risques nouveaux enregistrés dans l’actualité de l’émigration. Et pourtant, nous avons tant de potentialités en disponibilité de terres cultivables, en ressources halieutiques et animales, en trésors miniers pour une population qui n’excède pas les 15 millions d’habitants dont hélas les 2/5 sont concentrés dans la capitale. Des pays moins favorisés par la nature et largement plus peuplés ont trouvé des issues de sortie. Alors pourquoi nos entreprises n’emploient pas assez? Quelles sont les véritables contraintes qui les empêchent de sortir du balbutiement chronique? Certes, il reviendra aux économistes de diagnostiquer le mal en profondeur, mais il s’agira aussi d’associer les entrepreneurs à cette consultation qui nécessiterait plusieurs paliers d’auscultation et pourquoi pas jusqu’à des assises nationales dont les conclusions seraient immédiatement applicables.
L’Alliance pour la Patrie et l’Emergence reste attentive aux suites qui seront données à ce recensement général et propose même au gouvernement de s’inspirer de l’exemple des pays asiatiques qui doivent aujourd’hui leur émergence à la vitalité de leurs entreprises. Car contrairement à nos schémas classiques, l’agriculture, l’élevage et l’artisanat ont constitué même pour l’Europe les leviers de leur développement.
Dans tous les cas, si nous réussissons à muter 30% des unités économiques de l’informel au formel, nous multiplierons ainsi la capacité de création de richesse par 10 et celle de création d’emploi par au moins 5. Quelles stratégies à mettre en œuvre pour passer à pour que nos entreprises soient en mesure de satisfaire de plus en plus nos besoins ? La réponse politique et économique à cette question cruciale est la voie royale pour atteindre l’émergence. C’est peut être vers cette direction que se tourne l’ambition du président Macky Sall qui a le mérite d’avoir initié cette opération de recensement et permis de voir plus clairement le problème au cœur de nos ambitions de développement. Pour cela, L’APE DEGGU) qui partage son optimisme lui tire le chapeau !
BIRAME KHOUDIA LO,
Président de l’Alliance pour la patrie et l’Emergence