LE MESSAGE DE KARIM WADE
TABASKI 2018 - Il importe de ne pas répéter l’erreur de 2012 - À l’épreuve de l’exercice du pouvoir par Macky Sall, sa famille et son clan, nous devons constater que le Sénégal s’est trompé en mettant à sa tête un «beau parleur ignorant et incompétent
Au nom d’Allah, le Clément et le Miséricordieux,
Assalam Alaykoum Wa Rahmatoullahi Wa Barakatouh
A l’occasion de la célébration de la Tabaski, je tiens à rendre grâce à Dieu qui nous permet de commémorer encore une fois le sacrifice d’Ibrahim, geste de soumission à Dieu qui doit servir de modèle aux croyants que nous sommes.
En effet, l’Aïd el-Kébir, fête de la célébration de la foi et de la miséricorde, nous rappelle qu’aimer Dieu et conserver son souvenir requièrent une foi profonde, de la patience et de la persévérance. Il s’agit de l’école de la vie où notre être intérieur est perpétuellement mis à l’épreuve et par la même occasion se forge et se dessine.
Permettez-moi ensuite, comme il est de coutume, de demander pardon à chacun d’entre vous et de vous encourager à continuer d’implorer Dieu, l’Unique, en faveur de la justice, de la dignité pour tous les hommes et de la paix dans le monde, en particulier dans notre cher pays le Sénégal.
Malheureusement, cette année, la fête va se dérouler au Sénégal dans un contexte de crise sans précédent, marqué par les pénuries d’eau, le retour des délestages, la fuite vers l’étranger de nos valeureux frères et sœurs dont beaucoup disparaissent en mer Méditerranée, la famine qui frappe durement certaines régions, la baisse du pouvoir d’achat, les scandales économiques et financiers, une crise politique qui augure des lendemains électoraux difficiles, susceptibles de mettre en danger la stabilité de notre pays à laquelle nous sommes si attachés et que les prédécesseurs de Macky Sall ont su préserver durant leurs mandats.
Face à cette volonté de confiscation de nos droits démocratiques et de nos libertés, j’ai particulièrement apprécié la participation massive des Sénégalais aux dernières manifestations de l’opposition qui mène depuis plus de six ans un combat pour que le Sénégal retrouve son label de vitrine démocratique de l’Afrique.
L’engagement sans faille, la détermination et l’enthousiasme dont ont fait preuve en particulier, les militants, les sympathisants du PDS et les mouvements de soutien ont renforcé ma détermination à les conduire à la victoire au soir du 24 février 2019.
J’espère que Macky Sall saura décrypter cet ultime message du peuple qui ne veut ni de son parrainage ni de l’élimination de ses adversaires politiques par son clan de juges à ses ordres. Il doit comprendre que sa tentative de coup d’État électoral ne passera pas et se comporter enfin en homme courageux qui n’a pas peur d’affronter ses adversaires dans une compétition ouverte, loyale et transparente. Bien évidemment, un tel scrutin ne devra pas être organisé par Aly Ngouille Ndiaye, son ministre de l’Intérieur déjà impliqué dans les plus gros scandales économiques et financiers qui ont marqué son septennat.
Dans la perspective de cette élection, j’entends, au-delà de ma formation politique, rassembler tous ceux qui veulent restaurer la réussite par le mérite, l’effort et le travail, ceux qui refusent une justice aux ordres et les politiques budgétaires de l’incompétent Macky Sall qui, tout en étant incapable de répondre aux besoins de base de son peuple (l’eau, l’électricité, la santé et l’éducation), trouve le moyen de creuser la dette et les déficits, conduisant ainsi inexorablement le Sénégal vers un chaos économique, un chaos social et un chaos politique.
En février 2019, nous serons à la croisée des chemins et, pour ce rendez-vous crucial pour l’avenir de notre pays, nous devons bien avoir à l’esprit que faire des promesses de réduire la durée de son mandat, de baisser le coût de la vie, de privilégier la patrie au détriment du parti, de promouvoir une gestion sobre et vertueuse, de ne jamais nommer son frère à des fonctions étatiques et de consolider la démocratie est une chose, mais que tenir ses engagements et conformer ses actes à ses discours est autre chose.
Il importe donc de ne pas répéter l’erreur de 2012. A l’épreuve de l’exercice du pouvoir par Macky Sall, sa famille et son clan, nous devons constater que le Sénégal s’est trompé en mettant à sa tête un «beau parleur ignorant et incompétent» qui a renié tous ses engagements et qui n’a nullement l’intention d’honorer les nouvelles promesses qu’il s’apprête à faire avec son cynisme habituel.
Tous ceux qui me connaissent savent ce que représentent pour moi les valeurs d’engagement sans limite au service de mon pays, d’éthique en politique, de refus de descendre sur le terrain des invectives, de culture de l’efficacité et du résultat, de respect des engagements pris en termes de disponibilité, d’attention portée à la satisfaction des aspirations profondes de mes compatriotes et de priorité accordée en toute circonstance aux intérêts supérieurs du Sénégal.
Je suis, en effet, plus que jamais convaincu que l’indépendance économique de notre pays n’est pas une profession de foi, mais doit s’affirmer à travers des choix économiques clairs et courageux qui mettent au-dessus de tout l’intérêt des Sénégalaises et des Sénégalais.
Je forme enfin des prières pour que Dieu répande sa miséricorde sur notre pays, qu’il convertisse nos cœurs et nous donne l’audace d’initiatives communes qui serviront la compréhension mutuelle, la cohésion sociale, la justice et la paix au Sénégal.
À toutes et à tous Déwenati, baal leen ma akh !