LE PLASTIQUE, L’EMPLOI ET L’ENVIRONNEMENT
Véritable emblème de la société de consommation, le plastique suscite une vive répulsion du fait de sa nocivité environnementale : défiguration du cadre de vie, danger de mort pour les animaux
Véritable emblème de la société de consommation, le plastique suscite une vive répulsion du fait de sa nocivité environnementale : défiguration du cadre de vie, danger de mort pour les animaux… Au point qu’il a été dans le viseur de l’Etat du Sénégal qui a adopté une loi, laquelle peine toutefois à être appliquée dans toute sa rigueur. Par ailleurs, dans notre pays, le recyclage du plastique reste timide. Celui des déchets solides se limite encore à la réutilisation et au réemploi, rendant la valeur ajoutée assez faible. Et pourtant ce produit recyclé peut devenir de l’or pour nos populations, comme c’est le cas dans de nombreux pays, tels que le Ghana, le Cameroun, le Maroc, pour ne citer que ceux-là.
En effet, le plastique n’a pas qu’un aspect négatif, il peut générer des emplois et des revenus. Au Ghana, par exemple, le plastique est utilisé dans la construction des routes. Les sacs en plastique sont déchirés et mélangés avec du sable ; ce qui rend l’asphalte plus résistant. Chaque jour, 2 % des déchets sont ainsi recyclés. Le projet a permis de créer 200 emplois et il est soutenu par le gouvernement pour sa double utilité : création d’emplois et protection de l’environnement. Au Cameroun, le plastique est utilisé dans la construction de routes et de maisons.
Pour les routes, le plastique est fondu et mélangé avec du sable tamisé pour faire des pavés. Concernant les maisons, les bouteilles en plastique sont utilisées dans la construction des terrasses. Quant au Maroc, dans la ville de Berkane, au nord-est, trois coopératives de femmes s’activent dans le recyclage du plastique. Ainsi, 56 000 sacs de plastique sont recyclés par jour pour faire des paniers à multiples usages. C’est dire que le plastique peut aussi être une aubaine et que le Sénégal a également intérêt à tirer profit du recyclage de ce produit considéré comme un véritable fléau environnemental. Il est, aujourd’hui, heureux de savoir que grâce à l’appui du Grand-duché de Luxembourg, le pays s’est engagé à expérimenter un nouveau système intégré de gestion des ordures afin de créer des modèles d’affaires à travers l’organisation des filières de recyclage et de valorisation des déchets.
Le projet qui va démarrer dans les villes de Dakar, Tivaouane et Touba permettra, sans nul doute, de prendre à bras-le-corps la lancinante question du péril plastique. Il s’agira, sans porter atteinte aux activités économiques, de transformer ce défi écologique en opportunité de création de revenus et d’emplois (700 emplois verts sont attendus du projet). Coût du projet : 3 millions d’euros. Le grand avantage sera, en plus des retombées financières, l’amélioration du cadre de vie d’au moins 500 000 personnes. A terme, ce projet salutaire va impacter 25 villes secondaires et intéresser 24 autres pays