L'ÉDUCATION AUX MÉDIAS, UNE SOLUTION AUX DÉRIVES JUVÉNILES SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX
Avec l’Internet, le monde n’est plus ce qu’il était - Les informations, qui passaient naguère par le canal des médias traditionnels tels que la presse écrite, la radio et la télévision, se retrouvent aujourd’hui sur des médias et réseaux sociaux
Le monde change, le monde bouge. Une nouvelle ère numérique s’ouvre et le Sénégal ne veut pas être en reste. Notre pays ne compte nullement rater cette mutation technologique qui s’opère dans le secteur de l’économie numérique depuis ces dernières années. Celui-ci a connu de profonde transformation due essentiellement au développement de l’Internet.
Point besoin de le rappeler, « le réseau des réseaux » a considérablement changé nos habitudes et façons de voir le monde. Sans conteste la Toile a fait tomber nos frontières et a impacté nos manières de vivre en société à travers l’utilisation massive des réseaux sociaux. Autant dire qu’avec l’Internet, la société a atteint une nouvelle dimension. Laquelle est marquée par l’instantanéité, l’interactivité, les opportunités, etc. Par conséquent, l’Internet a transformé de fond en comble notre relation au travail, au savoir et au divertissement.
« Le meilleur, c’est qu’Internet contribue à l’émancipation politique des utilisateurs. Demain, il n’y aura pas un seul métier qui pourra être exercé sans utiliser un smartphone ou un ordinateur. Et, pour les utiliser, il faut savoir lire. La moitié de la population mondiale est ainsi concernée. A travers l’outil internet, elle va s’intéresser à la politique comme à la littérature. Internet est un outil d’émancipation politique des citoyens internautes », explique l’ex-directeur délégué à la stratégie des contenus du Groupe Orange, David Lacombled, dans les colonnes du Télégramme. Ces citoyens internautes, ce sont aussi les tunisiens et égyptiens qui avaient soif de bien-être, de mieux- être et de démocratie lors du Printemps arabe. Ils ont réussi à bouter les présidents Ben Ali et Hosni Mubarack hors des sphères du pouvoir en internationalisant leur combat via les réseaux sociaux.
Ici, au Sénégal, des actions de solidarité voient le jour sur Facebook. Des femmes avaient lancé une campagne de levée de fonds l’année dernière pour permettre aux malades du cancer d’aller se faire soigner au Maroc lorsque l’appareil de radiothérapie de l’hôpital Le Dantec était tombé en panne. Celle-ci avait connu un franc succès. D’autant que nombreux sont des sénégalais qui ont répondu favorablement à ce bel élan de solidarité afin de sauver des vies humaines. Des exemples qui illustrent à merveille les avantages du Net dans la vie de tous les jours.
Cependant, il est difficile d’établir un diagnostic exhaustif du rapport qu’entretiennent les adolescents et jeunes sénégalais avec les réseaux sociaux. Une situation qui s’explique par l’absence de données scientifiques pour la plupart du temps. Il n’empêche que ces chiffres de l’Agence digitale Sen Marketing, qui sont mis à notre disposition, parlent d’eux-mêmes. Ils indiquent que les 15-24 ans représentent 48% d’utilisateurs de Facebook. Quant aux 25-34 ans, ils représentent 32% des usagers de Facebook. Ce document, qui date de février 2017, montre également que 68% d’entre eux sont des hommes. Alors que 32% restent des femmes.
La plupart de ces jeunes font partie de la Génération Z ou celle des digital natives (à savoir la génération née avec Internet et les réseaux sociaux). Tous ou presque ont une page, un compte, un profil Facebook, Twitter, Instagram et/ou Snapchat. Ils écoutent la musique en téléchargeant des tubes sur iTunes ou en cliquant sur des services de streaming musical (Spotify, Deezer, Google Play Music, Amazon Music Unlimited, Apple Music, Napster) et regardent leurs clips préférés en naviguant sur la plateforme américaine d’hébergement de vidéos You Tube ou sur la française Dailymotion. Beaucoup d’entre eux ne regardent que des contenus non linéaires. Puisque téléchargeant à tout bout de champ des séries, feuilletons et autres films de cinéma sur des plateformes dédiées. Ils connaissent tous les coins et recoins de l’Internet. Certains l’utilisent pour communiquer avec leurs amis (virtuels), apprendre leurs cours, faire leurs devoirs ou se cultiver. D’autres, par contre, s’adonnent à de mauvaises pratiques les poussant à s’exposer à des insultes, menaces et autres arnaques de personnes mal intentionnées sans que leurs parents ne soient au courant. Conséquence, des cas de cybercriminalité sont monnaie courante chez cette frange de la société.
Dès lors, il urge de mettre le curseur sur l’éducation au détriment de la méthode employée le plus souvent par les parents qui brandissent l’arme de la répression qui est loin d’être efficace. La plupart sont plutôt appelés à aider leurs enfants à apprendre avec la technologie et à échanger avec ces derniers. Mais, force est de reconnaître que beaucoup d’entre eux sont des analphabètes du 21e siècle. Parce qu’à défaut de ne pas savoir manipuler un ordinateur ou un smartphone, ils méconnaissent ce monde de la réalité virtuelle renvoyant à Internet et ses réseaux sociaux. Une éducation au numérique s’impose également à leur niveau. Cette démarche vise à éviter certaines dérives qui ont fini par défrayer la chronique sur la toile ces derniers temps au Sénégal. Il s’agit des photos nues d’une célèbre artiste, de l’affaire Penda Bâ insultant toute une ethnie, de la caricature obscène d’Oulèye Mané ou encore des propos injurieux d’une chanteuse à l’endroit du chef de l’Etat.
Pourtant la loi n° 2016-29 du 08 novembre 2016 portant réforme du code pénal prévoit en son article 431-43 une sanction de 6 mois à 7 ans d’emprisonnement et une amende allant de 500.000 à 10.000.000 francs CFA. Toutefois, il est à noter que la disposition ne définit pas ce qui constitue une insulte. A cela s’ajoute l’instauration de la Commission de protection des données personnelles (CDP) faisant suite à la loi n° 2008-12 du 25 janvier 2008 sur la protection des données à caractère personnel. C’est dire que les pouvoirs publics ont pris les devants en mettant en place un cadre juridique et réglementaire pour préserver la vie privée des citoyens sur Internet. Dont celle des adolescents qui sont les plus vulnérables.
Loin s’en faut, cette entreprise n’est pas une mince affaire. D’autant que les Etats africains et ceux de l’Europe font face à la suprématie des GAFA ou GAFAM sur ce terrain du cyberespace où tous les coups sont permis ; tous les moyens sont bons pour tirer profit de ces investissements. Ces géants américains du Net s’enrichissent sur les données des usagers de leurs services respectifs et ont une puissance de frappe financière dépassant même celle de beaucoup de pays développés.
A titre d’exemple, la capitalisation boursière d’Apple vient de passer les 1000 milliards de dollars ; en 2013, elle était égale au PIB de l’Autriche. Elle a déjà dépassé celui de l’Arabie Saoudite ; celle de Google a surpassé le PIB de l’Argentine. Quant au chiffre d’affaires total des colosses californiens du numérique, il s’élevait à 433 milliards de dollars, dépassant le PIB du Danemark qui était de 295 milliards, en 2015. Ce rapport de force a incité le Danemark à créer, en 2017, un poste d’ambassadeur auprès des GAFA. Une première mondiale qui s’explique par le fait que : « Google, Amazon, Facebook ou Apple doivent être considérés désormais comme de nouvelles nations avec lesquelles il faut donc entretenir des relations diplomatiques. Au-delà de leur simple poids économique, les GAFA agissent de plus en plus comme des Etats », analyse le ministre danois des Affaires étrangères.
Même si chaque citoyen sénégalais peut vérifier ou contester l’utilisation de ses données à caractère personnel s’il en fait la déclaration auprès de la CDP. Il n’en demeure pas moins que notre souveraineté numérique est loin d’être acquise tout comme celle des pays de l’Union européenne. Lesquels pays subissent la suprématie des Etats unis sur la Toile. D’ailleurs, Pierre Bellanger en a fait état dans son ouvrage La souveraineté numérique. Selon lui, le pays de l’Oncle Sam contrôle le réseau des réseaux et ses services. Le Sénégal et l’Afrique n’échappent pas à cette suprématie des Américains sur le Net. Et pourtant, nous sommes des millions de Sénégalais qui utilisent les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Google +, LinkedIn, Instagram, etc.). Mais, savons nous que la NSA ait accès à nos données personnelles ? Peu le connaissaient, mais beaucoup le savent depuis l’éclatement de l’affaire Edward Snowden il y a 5 ans. Cet ancien informaticien américain de l’Agence Nationale de Sécurité qui avait révélé un vaste programme d’espionnage américain. Des exemples de cette nature sont légion surtout en Afrique où les GAFA appliquent des méthodes qui vont à l’encontre des intérêts des citoyens du continent et de leurs dirigeants.
Le constat est unanime. Avec l’Internet, le monde n’est plus ce qu’il était. Les informations, qui passaient naguère par le canal des médias traditionnels tels que la presse écrite, la radio et la télévision, se retrouvent aujourd’hui sur des médias et réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Google +, Linkedin), des microblogs, des blogs, des sites ou portails d’informations, les Over The Top communément appelés OTT (WhatsApp, Viber, Messenger). De plus, le travail de collecte, de traitement et de diffusion de l’information n’est plus l’apanage des journalistes. Voire des professionnels des médias. D’autres acteurs se réclament désormais de cette grande famille.
Rompus à la tâche, blogueurs, influenceurs ou autres youtubeurs, qui au même titre que les professionnels de l’information, véhiculent des messages didactiques, pédagogiques, ludiques voire même informatifs. Ils le font en utilisant la plupart du temps leurs tablettes ou leurs smartphones ; des matériaux numériques qui peuvent leur permettre de tourner et de monter leurs vidéos ; d’écrire et de publier leur texte ; de prendre des photos et de les poster sur leur propre plateforme. Histoire d’atteindre leur cible, de créer leur communauté et de la consolider. Ce qui est une condition sine qua non à l’ère du digital. D’ailleurs, l’interactivité reste l’une des principales caractéristiques des médias et réseaux sociaux. En effet, celle-ci est rendue possible grâce à des fonctionnalités comme les commentaires sur les différents réseaux sociaux et les foras pour ce qui concerne les sites, portails et autres plateformes d’informations et d’actualité.
Cette nouvelle donne doit susciter l’interrogation et interpeller la vigilance de tous les acteurs. D’autant que le changement de paradigme pose avec acuité la lancinante problématique de la responsabilité, de l’objectivité ou de la neutralité des producteurs de contenus (journalistes, blogueurs, influenceurs, youtubeurs). D’ailleurs, c’est là où le bât blesse entre journalistes et journalistes citoyens.
Dans un excellent article scientifique au titre évocateur : ‘’Le journalisme participatif et citoyen sur Internet : un populisme dans l’air du temps’’, publié dans le N°70 – Autonome 2009 de la revue Quaderni, les universitaires Nicolas Pélissier et Serge Chaudy évoquaient déjà les prémisses d’une inimitié, d’une antipathie entre ces deux acteurs du monde des médias à « l’âge numérique ». Ils soutiennent que les discours des adeptes du journalisme citoyen « traduisent une prise de position critique des médias participatifs à l’égard des médias de masse qui ne détiennent plus le monopole de la production de l’information, appelant ainsi à l’expression citoyenne dans un souci de libéralisation de la parole dans l’espace public ». De même, « En sens inverse, on constate souvent une certaine méfiance, voire hostilité, des professionnels des entreprises de presse à l’égard de ces discours et pratiques », ajoutent les auteurs.
Pour autant, au fil du temps, il est arrivé que ces deux mondes se mettent ensemble répondant « aux logiques d’interdépendance (la fameuse convergence) qui se développent au sein et autour des industries du contenu », souligne le chercheur au CRAPE Olivier Tredan dans le N°47 de la revue Hermès. Cet enseignant s’est penché sur la question, dans un article intitulé ‘’Le « journalisme citoyen » en ligne : un public réifié ?’’. C’est ainsi qu’on voit naître des projets tels que ‘’Les Observateurs’’ diffusés sur les antennes de France 24. Il est également fréquent de voir des experts dans un domaine bien particulier tenant et animant régulièrement des blogs faisant partie du rubricage d’un site ou portail d’information d’un grand média. C’est le cas de la version française du Huffington Post. Idem pour des experts qui donnent leur point de vue sur les blogs du portail Seneweb ou sur les pages de la rubrique ‘’Opinions’’ de Seneplus, au Sénégal.
L’apparition de l’Internet et des réseaux sociaux a considérablement changé le rapport du traitement et de la diffusion de l’information. Parce que le journaliste-émetteur qui avait l’exclusivité de pratiquer ce travail se heurte aux comportements du lecteur-récepteur qui devient producteur de contenu. Dès lors, ce changement appelle aussi le régulateur à revoir sa copie, sa feuille de route, voire ses rôles.
Conscient de cet état de fait, son président sortant, le journaliste et patron de presse, le doyen Babacar Touré, dans le rapport annuel 2012 de l’institution, soutient que des changements doivent s’opérer. « Il s’impose déjà comme une évidence que le CNRA devra pouvoir élargir son champ de compétences et devenir un régulateur moderne dans la mesure où l’appréciation des contenus, la sauvegarde du pluralisme ne se dissocient plus des technologies qui regroupent les opérateurs, associent les producteurs et font converger les technologies des récepteurs qu’acquièrent désormais les usagers du téléphone-auditeurs-téléspectateurs-internautes. », souligne-t-il. Plus loin, il termine dans son édito, en ces termes : « Le temps est venu d’amener les aspirations anciennes à la maturité, afin d’épanouir les imaginaires et protéger notre jeunesse ».
D’ailleurs, celle-ci est la plus connectée mais aussi et surtout elle est la plus exposée aux réseaux sociaux. C’est pourquoi, il est indispensable de mettre en pratique, dès le primaire, des enseignements d’éducation aux médias afin de permettre aux élèves de savoir appréhender et décrypter l’information. Cette démarche leur permet d’avoir un esprit critique et de se forger une citoyenneté responsable, dès le bas âge. Cette formation contribue aussi à la fabrication de leurs propres images pour qu’ils passent du statut de spectateurs à celui d’acteurs. Car ils disposent d’outils leur permettant de concevoir leurs propres contenus et de décoder le flot d’images qui irriguent le cyberespace.
En France, une étude récente du Ministère de la Culture menée par Médiamétrie montre, s’il en est, l’importance de l’éducation aux médias sur les jeunes (15-34 ans). Elle révèle que 65% d’entre eux qui ont suivi durant leurs études une éducation aux médias et à l’information vérifient l’info contre 42% pour ceux qui n’en ont pas bénéficié. Le Sénégal peut relever ce défi. Mais pour arriver à cette fin, tous les acteurs gravitant autour de cette galaxie doivent mettre ensemble leurs moyens. En effet, ce travail nécessite l’effort de toutes les parties prenantes (Education nationale, académies, enseignants, élèves, parents, régulateurs, journalistes, acteurs de la société civile et du monde associatif) pour arriver à former des élèves plus responsables face au flux d’informations, de tout acabit, qui inondent les réseaux sociaux.
De même, les enseignants ne doivent pas être laissés en rade. C’est pourquoi, l’éducation aux médias doit être inscrite dans les programmes de formation de ces derniers. Ils doivent aussi multiplier les formations en continu, car le numérique va vite. Avec celui-ci, il faut tout le temps se remettre en question, car le seul remède reste l’apprentissage, le renouvellement des savoirs. Raison pour laquelle chaque académie doit avoir un point focal qui puisse encourager des projets d’éducation aux médias, accompagner et conseiller les enseignants afin de les amener à faire entrer les médias dans l’univers scolaire.
C’est également de cette façon qu’ils peuvent parvenir à inculquer la fabrique de l’info à leurs élèves. Celle-ci passe par la lecture de la presse, l’apprentissage des bons réflexes, le fait de se poser les bonnes questions. Cela peut se résumer en ces termes pour l’élève : qui a produit l’information ou l’image que je lis, que j’écoute ou que je regarde ? Est-ce une information fiable ? Comment la vérifier ? Autant de questions qui leur permettent de faire « émerger une conscience citoyenne » qui prendra forme dans la réalisation d’un média scolaire (podcast, web radio, vidéo, web tv, blog, site, compte twitter). Celle-ci permet aussi aux élèves de se confronter à l’actualité et par là-même de prendre du recul par rapport à l’émotion qu’elle véhicule.
Avec les publications en ligne, ils réfléchiront à leurs usages sur la toile et à l’écriture numérique : liens hypertextes ou hyperliens, fonctionnalités sociales (commentaires, etc.), infographies, narrations multimédias ou nouveaux codes d’écriture et de technique de scénarisation au multimédia. Ils se confronteront à la responsabilité de publication, aux règles légales et déontologiques : « L’enfant a droit à la liberté d’expression. Ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières », peut-on lire dans la Convention internationale des droits de l’enfant en son art. 13.
Nous devons tendre aussi vers la création de concours de meilleurs reportages ou articles (presse, web, tv et radio) et l’instauration d’une semaine de la presse et des médias dans l’école à l’image de ce que fait le Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information (CLEMI) en France.
Mettre également des plateformes comme l’Eduthèque en France. Celle-ci a pour principal objectif de remédier à l’absence d’accès à des ressources numériques de qualité notamment pour les enseignants. Il faut imaginer aussi à la mise en place d’autres plateformes digitales devant permettre, par exemple, aux enseignants de mettre en ligne les productions de leurs élèves. Il urge également de concevoir des clubs dédiés à l’éducation aux médias au sein des différents établissements scolaires (écoles, collèges et lycées) du Sénégal.
L’éducation aux médias à l’ère du digital est un impératif. Elle est plus que jamais nécessaire surtout en ces temps où les fake news ou fausses informations prolifèrent un peu partout sur les médias et réseaux sociaux et contribuent à façonner l’esprit des enfants et ceux des moins éduqués.
Certes les anciens restent convaincus que les modernes – pour ne pas dire les jeunes – maîtrisent tous les arcanes des réseaux leur permettant de circuler sans contraintes sur les inforoutes de l’information, mais cette « utopie digitale » reste, pour le moins, infondée. En effet, la Génération Z ou celle des Millenials reste confrontée à un véritable obstacle, celui de la « perspective ». « Celle qui peut faire qu’Internet et les réseaux sociaux constituent de véritables vecteurs de sociabilité et de vivre ensemble. Et c’est dans cet espace ouvert que doit se transmettre et se vivre la citoyenneté aujourd’hui pas en dressant des murs imaginaires et chimériques », soutient mordicus David Lacombled, le président du think tank La villa numeris, dans les colonnes du journal Le Figaro, au lendemain des attentats terroristes de Charlie Hebdo. L’auteur de l’ouvrage Digital Citizen-Manifeste pour une citoyenneté numérique conclut que : « Le digital, c’est la liberté. A exercer avec responsabilité ». Celle-ci ne peut s’acquérir qu’à travers l’éducation aux médias. Laquelle implique la participation de tout un chacun au vu des enjeux tant multidimensionnels que multisectoriels. C’est pourquoi, l’école doit être l’institution fédératrice pouvant permettre aux élèves, qui sont l’avenir de la Nation, de faire face aux défis futurs du numérique tournant autour de la cybersécurité, du big data, des objets connectés, de l’intelligence artificielle, de la blockchain et de la gouvernance de l’Internet. Car les préparer à avoir de meilleures attitudes et pratiques sur le cyberespace, c’est penser à notre développement. Mais c’est aussi et surtout former l’élite de demain qui sera forcément digitale.
Ismaïla Camara est consultant en communication et président du Réseau des journalistes en Tic (Rejotic)