LOIS LIBERTICIDES OU TERRIBLEMENT PERTINENTES
EXCLUSIF SENEPLUS - L’on nous enterre illusoirement les faits pour entraîner le peuple dans une assimilation des accusations de fraudes financières d’un responsable élu ou nommé et celle infamante de viol sur mineure déposée par une jeune plaignante
La modification de la loi pénale et de la procédure de la loi pénale sur le terrorisme a été enfin approuvée par l’Assemblée nationale. Ce, après que son annonce ait donné lieu à une spirale d’amalgames illicites et de manœuvres dangereuses aux fins d’en saper la pertinence et de maintenir dans ce pays un statu quo laxiste, où nulle loi ne serait suffisamment dissuasive. Tous les arguments y sont passés, mais il y a une règle connue en technique argumentative selon laquelle - lorsqu’un terme de la conclusion d’un argument se réfère à un ensemble pointé dans les prémisses, il faut, pour que ce dernier soit valable, que l’évidence que porte la conclusion se retrouve en chaque élément de l’ensemble. À défaut, l’argument est vicié et relégué au rang de processus illicite et irrecevable. Et de ce processus illicite, il y en a eu à foison à travers les sorties dans les médias.
D’abord l’argument de l’urgence pour prouver les intentions liberticides
La fourberie empruntée ici consiste à bannir l’anticipation tout simplement et nous faire croire qu’en matière de terrorisme, tout était déjà en place pour nous assurer la pleine sécurité et, que par conséquent toute autre initiative dans ce sens serait superflue et n’est juste qu’une réaction aux troubles de mars dernier, qui ciblerait telle ou telle personne. L’on met alors ce faisant une chape de plomb sur les détails des événements de mars, ignorant ainsi les victimes, pour ne s’intéresser qu’aux activistes désireux de perpétuer, en les intensifiant, de funestes manifestations. Alors, je pose deux questions :
La mort de plus d’une dizaine de citoyens et le saccage de biens publics et privés dépassant des milliards de francs ne justifient-ils pas à l’évidence ?
D’autre part, deux navires chargés de drogues arraisonnées au large de nos côtes en l’espace de vingt jours par notre valeureuse marine nationale, ne justifient-ils pas l’urgence de rendre nos lois plus implacables, sachant que les voies que suit le trafic d’armes sont les mêmes que celles de la drogue ?
L’urgence arguée pour prouver que le projet de loi est liberticide nous paraît donc à ce regard un argument fallacieux.
L’intimidation et l’élimination systématique de candidats rivaux
L’on nous dit tel candidat fut un digne challenger du président aux prochaines élections et maintenant il est hors-jeu depuis sa condamnation ; puis tel autre a connu le même sort et tout cela ne profite qu’au président, par conséquent toute accusation portant sur un candidat ne serait que complot ourdi par ce dernier pour l’écarter de son chemin. Le terrorisme en outre ne serait que prétexte pour le pouvoir, en vue de se prémunir, par des lois liberticides, à l’encontre des assauts de l’opposition. Mais alors que fait-on des faits dans ce cas-là ? Car il y a bien des faits derrière ces procès visés.
Les faits sont volontairement et royalement ignorés pour éviter aux populations des détails accablants. Ceci consiste en une fourberie inacceptable qui a pour nom enthymème. Avec des propositions illusoires, l’on voudrait à la place de la réalité, amener le peuple à assumer tout d’abord qu’il est unanimement admis, à la suite de procès antérieurs concernant deux candidats, que le président est comploteur et qu’il est l’unique cause du malheur de ces ex-candidats, pour ensuite nous amener à la conclusion que tel autre ne faisant aucune exception, il est la cible des manigances du pouvoir et est visé par l’avènement des lois liberticides. L’argument ne marche donc que si et seulement si, les prémisses qui postulent que les cas précédents sont dépourvus de fondements et ne sont rien d’autre que des œuvres du président convaincu comploteur devant l’éternel. Or c’est loin d’être le cas !
Chacun de ces cas a sa réalité propre articulée autour de faits que le peuple divers apprécie et interprète différemment. Quand alors l’on voit des analystes politiques sortir carrément du réel et inviter le lecteur à une fiction du passé pour prouver leurs arguments sur le caractère liberticide du projet de loi, l’on se sent obligé d’alerter sur ces propositions toutes aussi fallacieuses les unes que les autres. L’on nous enterre illusoirement les faits pour entraîner le peuple dans une assimilation des accusations de fraudes financières d’un responsable élu ou nommé et celle infamante de viol sur mineure déposée par une jeune plaignante. Que des arguments impertinents ! De grâce, arrêtons le populisme et l’instrumentalisation des événements. Dites-nous quelle loi n’est pas liberticide ? Vu sous un certain angle, elles le sont toutes. Ceux qui ont choisi d’être délinquants, voleurs, vendeurs de drogue, criminels, n’est-ce pas par des lois liberticides qu’on les poursuit et enferme ? Tiens ! Et s’ils s’organisaient pour marcher et faire valoir leur droit d’être dans la société et poursuivre leurs activités.
Je ne vais pas jusqu’à dire que ces projets de loi approuvés ne comportent pas d’erreurs, par contre je dis qu’ils sont terriblement pertinents puisqu’ils jouent leurs rôles dissuasifs, vu que même ceux qui ne sont pas directement visés sont effrayés à l’idée que les dérapages souvent causés par leurs initiatives peuvent désormais les faire tomber sous le coup de ces lois.
Mais cela personne ne le souhaite, tout comme personne ne souhaite se retrouver tous les vendredis en otage sur son chemin, d’une guérilla urbaine sanglante et meurtrière.
En conclusion, je dirais pour ma part que toute loi mal rédigée est une loi permissive qui ne permet pas de sanctionner avec efficacité tous les délinquants. Alors, j’invite les experts en droit de ce pays à se pencher sur ces lois importantes dans cette conjoncture et pour le futur, pour donner leurs contributions afin d’en assurer la viabilité.