MACKY, UN GENIE POLITIQUE !

Il n’a pas la trajectoire de Barack Obama encore moins celle d’Emmanuel Macron, mais le Chef de l’Etat du Sénégal, dispose d’un Quotient intellectuel supérieur à la moyenne. Politiquement parlant ! Son âge politique le confirme d’ailleurs si besoin en était. En sport, on aurait dit qu’il a la baraka. Tel est un phénix, le président de l’Alliance pour la République renait toujours de ses cendres.
En témoigne sa prise du pouvoir, trois ans seulement après avoir créé son mouvement «APR».
Aucun analyste politique ne le croyait capable de déboulonner son ancien mentor, Abdoulaye Wade. Les yeux étaient alors rivés sur Benno Siggil Sénégal que la vieille rivalité congénitale entre le PS et l’AFP, plus précisément entre Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse, avait fini de rattraper avant de l’exploser en plein vol. «Ce jour là, Macky m’a appelé pour me dire, mon cher ami, nous serons au second tour», nous confiait récemment, très nostalgique, un des proches collaborateurs du Président Sall.
La suite est connue. Conscient du fait que son APR ne peut gérer le pays à lui tout seul, Macky Sall s’entoure des leaders au crépuscule de leur carrière politique. Il n’hésite pas non plus de priver des membres de son parti des postes stratégiques dans les institutions comme l’Assemblée nationale (Moustapha Niasse) et le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (Ousmane Tanor Dieng).
A charge pour ces derniers désormais d’étouffer ou simplement de liquider tout camarade qui aurait la prétention de lorgner le fauteuil du Chef de l’Etat. Le slogan «On gagne ensemble et on gouverne ensemble», est en marche.
Soudain l’opposition sort encore de sa botte secrète Mankoo. Le Macky dont l’une des tares est la frilosité, tremble. Mais son Chef réussit à nouveau à administrer à ses détracteurs un autre coup de Jarnac, en l’éclatant en mille morceaux. Pendant ce temps, le Président Sall coache son équipe, calme ses alliés et donne du tournis à ses camarades. Il sort sa liste et appelle tout le monde à rentrer dans les rangs. Fin de la récréation. Point de contestations. Ils sont tous mis devant le fait accompli. Avec son stylo et sa feuille, il dresse sa liste ; envoie Dionne au charbon ; engage Niasse dans la bataille de Nioro et renvoie certains ténors dans leur base. Les dés sont jetés. Place à la campagne.
Il ne resterait plus qu’une seule sentinelle pour lui tenir tête : la presse. Ayant compris sa vulnérabilité, la précarité des journalistes, son accaparement par des hommes d’affaires qui ne sont mus que par des appétits carnassiers, Macky Sall qui, jadis, a eu à créer des groupes de presse et un journal gratuit, réussit à nouveau à éviter le piège de Me Wade.
Pas besoin de créer des groupes de presse estampillés proche du Palais ou de la Primature. Il phagocyte certains d’entre eux par une méthode douce. Résultats : ce sont des articles sur commande et de l’autocensure. Il ne restait plus au peuple que les réseaux sociaux. L’Internet étant un monde sans gouvernement, il se défoule dans la toile.