LE «JOM» EST FONDAMENTALEMENT SÉNÉGALAIS
En parlant de la victoire des Lions de la CAN de 2022 au Cameroun, on ne peut ne pas interroger l’histoire à travers les siècles
Il ne s’agit point d’une simple traduction ou d’une transcription du français à une langue nationale, mais plutôt d’une philosophie, d’un vécu, d’une histoire et d’un patriotisme hérité des anciens.
Depuis la nuit des temps de l’esclavage au colonialisme, le sénégalais a été toujours un être différent, allergique à l’oppression et à l’injustice.
En parlant de la victoire des Lions de la CAN de 2022 au Cameroun, on ne peut ne pas interroger l’histoire à travers les siècles.
Même au temps de l’esclavage, les colonisateurs n’ont jamais pu fléchir la résistance des sénégalais. Aussi, les adeptes et théoriciens de cette négation de l’histoire préféraient ne pas prendre les sénégalais, car disaient-ils ; ce sont des rebelles et ils risquent de polluer l’esprit des groupes et d’attiser la résistance.
C’était la même chose pour la colonisation : le sacrifice et la résistance des femmes de Nder, le refus historique de Bour Sine devant les exigences du Gouverneur français d’accuser le saint homme Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, l’épopée de l’Almamy du Rip Tafsir Maba Diakhou Ba, le combat titanesque des héros du Cayor, Lat-Dior à la veille de Dékeulé disait à son fils Mbakhane : « Je ne te laisserai pas de royaume, ni de richesse, parce que le Toubab va s’en emparer ; mais je laisserai un nom, un symbole, une histoire celle d’un pays qui dira toujours non à l’envahisseur et à l’oppresseur».
Les versets de nos saints (le vénéré Cheikh Ahmadou Bamba, le puriste Maodo Malick SY, l’Imam Seydina Limamou Laye Al Muntasar, le très respecté Cheikh Al Islam Baye Niass), ses foyers illuminés de prières tels que ceux de Cheikh Bou Kounta, Mame Elhadji Ndièguène, El Hadji Oumar Tall, le marabout conquérant, la révolution Torodo, mais aussi la résistance pacifique de nos Prêtres et Archevêques ont été toujours l’illustration d’un « Jom » total basé sur la non-agression et le refus de l’injustice et de l’oppression.
Tout ceci pour revenir à l’esprit des héros de notre Foot Ball qui nous ont valu la première Coupe d’Afrique des Nations du Sénégal en 2022 au Cameroun.
Mais il ne faut pas renier ni oublier le passé. Beaucoup de joueurs sénégalais auraient pu gagner la Coupe d’Afrique avant cette génération :
1963 avec les : Cheikh Thioune, Youssou Ndiaye, Mamadou Samassa 1er butteur du stade de l’Amitié en passant par la génération de Asmara avec des talents tels que Yatma Diop, Yatma Diouk, Doudou Diongue, Moustapha Dieng en passant par celle de 86 avec les Bocandé, Roger Mendy, Thierno Youm, Amadou Diop, Locott etc… ;
jusqu’à la génération dorée avec les El Hadji Diouf double ballon d’or, Salif Diao, Pape Bouba Diop le gaucher magique, Fadiga, etc.
Cette génération de 2002 était une cuvette remplie d’or, mais malheureusement n’a pas gagné.
Toutes ces gloires du ballon rond ont bénéficié des paroles suaves et encourageantes de nos poètes du micro : Alassane Ndiaye Alou, le succulent Abdoul Magib Sène, Pathé Fall Dièye, Abdoulaye Diaw le musée parlant du Foot Ball sénégalais, mais aussi la nouvelle génération Malal Junior Diagne, Tassirou Diallo, Ablaye Diagne, Mame Fatou Ndoye, Assane Sène, Talla Sall, etc...
Ils ont été tous au front, au combat exigeant aux troupes les victoires que le peuple sénégalais attendait.
Mais 2022 a effacé toutes les larmes grâce au « Jom » sénégalais avec une équipe de choc ayant à sa tête un certain Alioune Cissé. Par son calme, son abnégation et son « Jom » légendaire depuis 2002, le groupe des Sadio Mané « Diamant noir », Famara Diédhou, Abdou Diallo, Kalidou Coulibaly la muraille infranchissable, Ismaïla Sarr, Bouna Sarr, Cheikhou Kouyaté, Idrissa Gana Guèyeetc.
Quant au penalty de Sadio Mané, il me rappele le but légendaire de Osey Kofi à la CAN 65 en Tunisie « quand j’ai tiré, c’est tout le Ghana qui a tiré avec moi », avait-il dit après la victoire des Blacks Stars.
Comme Osey Kofi, Sadio Mané délivra le peuple sénégalais de ses angoisses. Le talent plus le « Jom » ont fait la différence et permirent au Sénégal d’être au sommet de l’Afrique. Nos félicitations vont à toute l’équipe de la Fédération sénégalaise de Foot Ball, magistralement pilotée par un grand Monsieur, Augustin Senghor qui a bénéficié du soutien d’un Ministre issu du milieu sportif Mactar Ba, mais aussi de la confiance et du soutien indéfectible du Président Macky Sall qui a mis l’équipe nationale dans toutes les conditions idoines pour que le « Jom » sénégalais et l’esprit de finesse triomphent devant le calcul et l’esprit de géométrie.
Merci aux Lions qui nous ont fait rêver et nous prions pour que ce rêve continue jusqu’au Qatar pour inscrire dans les tablettes impérissables les syllabes sublimes de l’histoire du Foot Ball sénégalais.