PARRAINAGE POUR LE TANEBEER DE 2019
Ce sera un « bordel » total car nous avons un collège électoral avec 60% de citoyens qui « ne savent pas signer » - L’élection présidentielle, c’est quand même pas « The Voice » !
C’est le « Cirque Barnum », ce cirque imaginé par un génie du spectacle, destiné à attirer les foules avides de personnages étranges et singuliers, genre « femme à barbe », géant de 3 mètres, nains lilliputiens ou « homme-tronc », bref, un musée des horreurs ambulant qui oscillait entre fascination, dégoût et amusement…
Ce qui se dessine comme décor, comme climat et comme atmosphère devant entourer l’élection présidentielle de 2019 n’est guère rassurant en termes de garantie de sauvegarde de notre système démocratique, que d’illustres hommes politiques, - autres temps, autres mœurs- ont écrit avec un grand sens de la responsabilité historique qui leur tenait lieu de colonne vertébrale.
C’est sidérés que nous assistons aux prémices d’un évènement essentiel et crucial pour notre futur et celui de toute une génération, et qui nous interroge. Est-ce à une élection présidentielle, à un « Bal Poussière » ou à un « Tanebeer » que ces déjà 81 candidats nous convient et en appellent à nos suffrages ?
Notre Sénégal serait-il tombé si bas, pour que cette farandole de personnages, souventes fois farfelus, puissent imaginer qu’ils sont en mesure et en droit de le ramasser et de s’imaginer en capacité de le redresser ?
Qu’ont fait la plupart de ces pantins pour le Sénégal pour croire que sur leur seul trombine affichée, les sénégalais auraient la stupidité de leur confier le gouvernail de notre « gaal », alors qu’ils ne sont même pas capables de trouver des solutions pour leurs entreprises, d’insuffler du bonheur à leurs mornes existences et de rêver à autre destinée que celle d’accéder par ce chemin buissonnier à des biens matériels, qui leur ouvriraient enfin les voies de la jouissance telles qu’ils les ont imaginées depuis leurs tendres jeunesses encombrées de frustrations.
Alors, quand face à cette cohue inflationniste et incongrue de prétendants à la présidence de la République, l’idée de relever la caution exigée, pour déjà éliminer ceux qui ne pouvaient en allonger le montant, gage d’une activité génératrice de revenus, le constat d’une certaine logique s’imposa à nos réflexions, sentiment ensuite renforcé par la décision du parrainage. En effet, un homme, ne pouvant rassembler sur son projet un nombre de citoyens séduits suffisamment nombreux, perdrait de fait toute légitimité à nourrir quelque ambition présidentielle que ce soit. Passer ces insolents et prétentieux candidats, irrespectueux de nos intelligences, au tamis de la légitimité populaire, peut effectivement s’envisager et se justifier. Faudrait quand même pas confondre « Angleterre » et « Pomme de Terre » !!!! Non Mais !!!! L’élection présidentielle, c’est quand même pas « The Voice » !!!!
Mais justement, c’est ce que les ruses des hommes du pouvoir souhaitent en faire, en transformant ce moment crucial de notre vie démocratique en « sabar bou tass », dont ne nous parviendront que brouhahas et turpitudes balancées en dessous de la ceinture, propres à alimenter les « grand’places » et les audiences des si désuets « wakh sa khalat », cocotte-minute de tous les mécontentements ainsi désactivés. Mesdames, Messieurs, le piège, l’embuscade, le guet-apens sont nichés dans le parrainage, véritable machine légale et constitutionnelle à éliminer tout adversaire potentiellement dangereux pour le président sortant.
C'est d’abord une invention précipitée qui s'avère inapplicable car créée dans l'urgence et sans réflexion… C'est une usine à gaz qui peut faire exploser le pays si d'aventure le Conseil Constitutionnel invalide un candidat par fantaisie ou parce que le PR ne le veut pas comme adversaire…Donc l'argument de réduction du nombre de candidats est mathématiquement ridicule…Le nouveau fichier est de près de 6.8 millions donc 125 candidats peuvent avoir 53 000 signatures. Mais qui pour vérifier leur conformité ? Ce sera un « bordel » total car nous avons un collège électoral avec 60% de citoyens qui « ne savent pas signer ». Qu’une même personne parraine deux candidats, par ignorance ou désinformation conduit à leur éviction… Porte ouverte à toutes les manœuvres frauduleuses, qui seront exaucées par un Conseil Constitutionnel aux garde-à-vous, et justifiées par des thuriféraires politiques, caisses de résonance soumises au pouvoir et fédayins de la pensée unique.
Prions juste qu’ils ne soient pas, enivrés par leurs manœuvres d’apprentis sorciers, inconscients du fait qu’ils sont en train de « pisser » face au ventilateur.
D’autant que ce dont le Sénégal a le plus besoin, c’est d’air… La question est de savoir comment les disposer tous ensemble au cœur de ce jet-stream populaire et libérateur qui pourrait prendre sa source et tout son souffle dans des urnes indécises.