PRÉSIDENTIELLE 2019, AVIS DE CASTING ALTERNATIF
Les partis politiques sont pour nombre d’entre eux déstabilisés - Le Parti Socialiste écartelé entre pro-Tanor et pro-Khalifa - Quant à l’AFP de Moustapha Niasse, elle s’est évaporée dans l’inénarrable désir de demeurer sous les ors de la République
Le rappel à Dieu de Serigne Sidy Moctar Mbacké, Kalife Général de Mourides a entraîné une trêve de décence de la part de nos hommes politiques, lesquels étaient alors lancés dans la course à la surenchère concernant, le « déjà troisième mandat» de Macky Sall, et l’affaire «Khalifa Sall».
La situation judiciaire et politique de Khalifa Sall, jusque-là adoubé par ses amis pour être candidat à la future présidentielle, se complique et a ouvert les portes des arènes qui vont abriter les combats des hommes politiques désirant capter nos suffrages. Il est vrai que le temps presse et que le sortant étant déjà en campagne, ils sont nombreux à hésiter entre lièvre et tortue, c’est-à-dire savoir partir à temps et à point. Suite aux élections législatives de 2017, le paysage politique sénégalais s’est trouvé recomposé du fait d’une évidente insincérité du scrutin. Les partis politiques sont pour nombre d’entre eux déstabilisés comme le Parti Socialiste écartelé entre pro-Tanor et pro-Khalifa, et qui a subi le coup de poignard de son ex-patron, adepte du plus pur Ponce-Pilatisme, Abdou Diouf en l’occurrence, qui a déjà «voté» pour Macky Sall, sans un seul regard de compassion et de solidarité pour un homme qui depuis sa jeunesse a offert toutes ses forces à sa famille politique historique. Les Sénégalais les plus clairvoyants vous diront qu’il ne fallait pas s’attendre à autre chose de sa part. Il confirme juste ce qu’Abdoulaye Wade avait prédit lorsqu’il affirmait que son départ allait entériner l’extinction de la classe politique que lui-même avait combattue, à savoir Moustapha Niasse, Tanor Dieng et autres dinosaures aujourd’hui inaudibles. Et c’est bien ainsi…
Quant à l’AFP de Moustapha Niasse, elle s’est évaporée dans l’inénarrable désir de demeurer sous les ors de la République de cet homme qui n’en a su faire que ça, et tous les autres partis «cabines téléphoniques » se pèsent aujourd’hui en fonction des jetons de présence qu’ils peuvent quémander au Conseil d’administration de l’APR, n’aspirant qu’à des dividendes et ayant renoncé à tout projet politique à proposer aux suffrages des citoyens.
C’est donc au milieu de ce champ de ruines de nos valeurs oubliées, parsemé de désolation d’une jeunesse qui préfère se faire vendre aux enchères en Lybie plutôt qu’encore avoir à attendre d’eux quelque espoir que ce soit, que le Maire de la Médina, Bamba Fall s’improvise Directeur de Casting et validant de fait la non-participation de Khalifa Sall aux joutes de 2019, dresse le portrait-robot de l’homme qui devra se mesurer à Macky Sall. D’ailleurs il le nomme et désigne Idrissa Seck comme challenger idéal, apte selon lui à contrer le patron des républicains et à contester son bilan, faisant fi de l’empreinte indélébile laissée par ce dernier dans l’opinion des sénégalais, après leur avoir donné tant d’espoirs puis d’être allé à Canossa lors d’un fatal après-midi au palais rendre les armes devant Wade et se construire définitivement une image d’homme inconséquent, pressé et louvoyant auprès de ses concitoyens atterrés. Il lui reste encore quelques mois pour relustrer son image.
C’est cette injonction faite par Bamba Fall au peuple sénégalais de se ranger derrière Idrissa Seck qui a déterminé les partisans d’un autre homme, Malick Gakou, président du Grand Parti, à lancer à leur tour la déclaration de candidature à la présidentielle de 2019 de leur chef de file, allongeant même la caution nécessaire à sa validation. En plus, selon eux, il représente l’antithèse d’Idrissa Seck par son sens du refus des compromissions, illustré par sa démission sans fioritures du ministère du Commerce dans le Gouvernement d’Abdoul Mbaye, mais aussi par sa probité jamais mise à mal et son patriotisme. L’homme est neuf et peut compter sur une jeunesse dont il a pris la mesure des angoisses existentielles et sur un bastion populaire en sa ville de Guédiawaye.
Son parcours a démontré un sens du leadership et un grand sens de la compassion, vertus nécessaires pour guider un pays en souffrance comme peut l’être aujourd’hui le Sénégal. Son parcours et son vécu, enraciné dans les problématiques de banlieue, son attachement fièrement revendiqué, peuvent être la source d’un programme ambitieux, fortement obnubilé par la recherche de solutions. C’est ce qui transpire de ses enthousiasmes et de ses engagements. En attendant que les autres candidats se déclarent et se positionnent, Malick Gakou, et les cadres de son Grand Parti auront à dérouler leurs propositions alternatives qui devront séduire les sénégalais, mais surtout les enthousiasmer et les convaincre à reconstruire une Nation engagée pour son émergence et son réarmement moral autant qu’économique et sociétal.
La course sera longue, ardue, piégeuse et l’itinéraire vers l’Avenue Roume ne manquera pas d’être encombré par d’autres ambitions toutes aussi respectables. Elle exigera d’avoir du souffle, de ce souffle qui inspire et pousse à convaincre le plus grand nombre à braver ce qui semble sous nos contrées, souvent vêtu des sarcasmes de l’impossible : Malick Gakou devra susciter convictions, engagements, loyautés et abnégation et adhésion conquérante. Le Sénégal attend l’homme qui va le dresser vers les cieux rédempteurs et salvateurs. Juste le «VOULOIR» ne suffira pas… Le casting de 2019 est ouvert… A qui le tour ?