PROCÈS POLITIQUE, ARGUMENT OU ARGUTIE ?
Je n'ai rien contre le sieur Khalifa Sall - N'avoir comme argument contre ce dit procès, que celui du procès politique, c'est commettre un péché de sophisme existentiel
A force de déformer des choses vraies l'on finit par n'avoir que des convictions fausses et de s'en étonner le jour où on est confronté à l'implacable vérité.
Il y a des professeurs tarés, personne n'en disconvient. Cependant en quoi le fait de proférer un tel truisme prouverait-il ou même exprimerait-il les tares d'un professeur, disons nommé Bathily ? En rien ! Il faudrait beaucoup plus pour que lui-même daigne se sentir concerné par une telle assertion.
L'accuser à partir de ce postulat de ne poser dans le cadre de sa profession que des actes de taré reviendrait à commettre le péché "d'apriorisme". D'ailleurs, ne dit-il pas lui-même qu'il s'était entretenu avec le président sur l'affaire en question ici, que pour lui demander d'intervenir pour arrêter le processus de mise en accusation, compte tenu des circonstances liées au personnage - ce qui soit dit en passant est délictueux dans quelque pays que ce soit et de surcroît dans le nôtre considéré comme un modèle de démocratie en Afrique ! C'est bien la preuve que sa religion sur cette affaire était faite, ses principes retenus bien avant d'avoir eu connaissance des faits dans leurs détails. Or l'on ne part pas "d'apriorités" érigées en principes pour accepter ou rejeter sur cette base des faits constants. C'est là la meilleure façon d'émettre un jugement biaisé et malheureusement s'en cramponner par la suite. C'est l'inverse que dicte le bon sens, partir de faits probants pour articuler son jugement en conséquence. Alors comment un soi-disant pédagogue peut-il vilipender la décision d'un honorable juge sur la base de : - " Il y a ceci, Il y a cela" ?
Il n’y a eu ici qu'un un juge bien connu, en l'occurence le président Malick Lamotte, qui a pris une décision et qui n'a pas manqué de la motiver et rendre disponibles les documents y afférents. Pour toute personne avisée qui voudrait honnêtement creuser, il y a vraiment de la matière et des moyens de le faire plutôt avec pédagogie et non avec démagogie.
Décidément avec ce procès il y a beaucoup de choses dites mais aussi de non-dits qui peut être seraient bien davantage intéressantes ? - Je n'ai rien contre le sieur Khalifa Sall loin de là, ce sont les arguments des uns et des autres qui m'intéressent, surtout quand ils proviennent de personnes emblématiques.
Imaginons un peu qu'il y ait dans la ville une série de meurtres non élucidés et qu'enfin à un moment donné l'on prenne un meurtrier, qui confondu, finit par avouer le crime. Au moment de son jugement ses avocats emmènent avec pour seul argument de défense " vous ne pouvez pas juger et condamner notre client car il y a d'autres qui ont perpétré la même chose et dont la police n'a pas encore mis la main dessus. Alors il ne peut pas être le seul à payer. Que penseriez-vous d'un tel argument si la victime est membre de votre famille ?
N'avoir comme argument contre ce dit procès, au vu et su de tous les faits exposés, qu'un slogan populiste : " c'est un procès politique" juste parce qu'il concerne une icône politique, est connu en réthorique : c'est commettre un péché de sophisme existentiel. Un vain bluff destiné à l'échec.
Quand on s'intéresse à un autre argument de la défense brandit avec force " tous les maires qui l'ont précédé ont opéré de la sorte" - l'on ne peut ne pas être dėconcerté. Et si pour autant opérer de la sorte n'a jamais été légal, faut-il tout de même en faire une règle définitive ? En arguant par ce moyen fallacieux de défense les auteurs prouvent malheureusement pour eux et par eux-mêmes le contraire de ce qu'ils veulent faire croire au public ! - Car gouverner c'est redresser ce qui ne marche pas. Et si les autres présidents n'avaient pas agi à l'encontre d'une forfaiture courante, c'est le lieu aujourd'hui au moment où leur successeur décide d'y mettre un terme de le leur reprocher et d'en profiter pour louer l'initiative de rupture. Ne pas articuler sa défense sur les faits, les ignorer ou les mépriser, pour ne considérer uniquement que le personnage, c'est faire appel à des circonstances pour le moins spécieux en matière de jugement, pour empêcher ou atténuer une sanction et non faire appel à la justice.
L'on ne peut, face à l'échec d'une telle défense, se mettre par la suite à crier à l'injustice comme si l'on avait fait que rechercher cette justice-là. Le faire c'est verser dans la profession de foi. Ce qui révèle tout simplement du manque d'éthique relationnelle.