À PROPOS DE “ PHONIE “ EN AFRIQUE...
Je fais partie des Africains qui ne seront vraiment heureux pour notre honneur et notre dignité que le jour où plus personne ne nous distinguera selon ces ridicules catégories coloniales d’Africains Anglophones, Francophones ou Lusophones
ÊTRE WOLOPHONE, LINGALOPHONE, DOUALOPHONE, YORUBOPHONE...N’EST PAS MOINS IMPORTANT QU’ÊTRE FRANCOPHONE OU ANGLOPHONE !
Le Sénégal a plus d’habitants qui parlent le Wolof que le français : il est donc, aussi, puisque les français ont réussi à y loger une ville qui s’appelle Saint-Louis..., WOLOFONE !
Le Nigeria a plus d’habitants qui parlent le Yoruba et le Haoussa que l’anglais : il est donc aussi, puisque les magistrats y ont toujours une perruque anglaise, YOROUBOPHONE ET HAOUSSOPHONE !
Les deux Congo, Kinshasa et Brazzaville, ont plus d’habitants qui parlent le lingala que le français : ils sont donc aussi puisque Savorgnan de Brazza y bénéficie d’un mausolée au détriment des héros et résistants locaux, LINGALOPHONES !
La Tanzanie, le Rwanda, le Kenya, le Burundi, le Mozambique et les Comores ont plus d’habitants qui parlent le swahili que le français : ils sont donc aussi SWAHILOPHONE !
On pourrait continuer les exemples sur notre beau continent afin de décoloniser les mentalités, les paradigmes et le langage médiatique.
Je fais partie des Africains qui ne seront vraiment heureux pour notre honneur et notre dignité que le jour où plus personne ne nous distinguera selon ces ridicules catégories coloniales d’Africains Anglophones, Francophones ou Lusophones.
Nous méritons d’avoir des références et repères nouveaux, propres à notre vécu et s’imposant dans la culture de l’universel. Car au Cameroun, par exemple, DOUALOPHONE pour l’ère Sawa ou FUFULDOPHONE dans le Septentrion n’est pas moins pertinent qu’autre chose.
Ne laissons plus l’occidentalisation du monde continuer son long règne entamé en 1492 ! Brisons les chaînes de l’esprit...