IMPULSER ET ANTICIPER LE FUTUR DE LA MOBILITE
Une constance d’approche entre le régime libéral défait en 2012 et l’actuel régime c’est le maillage routier et autoroutier du territoire national.
Une constance d’approche entre le régime libéral défait en 2012 et l’actuel régime c’est le maillage routier et autoroutier du territoire national.
Le Sénégal densifie son réseau bitume composé, entre autres de routes nationales et d’autoroutes afin de faciliter la mobilité au sein du territoire et faire émerger de pôles de développement régionaux.
Selon le FMI et la Banque Mondiale, l’état des infrastructures en Afrique sub-saharienne freine la croissance économique des pays de 2% chaque année et limite la productivité des entreprises jusqu’à 40%. Malheureusement pour nos Etats, l’investissement pour l’infrastructure routière est très lourd au regard des efforts publics sur le budget d’investissement et l’endettement du pays.
Le Sénégal peut se glorifier du premier réseau autoroutier dans l’espace UEMOA avec 358 kilomètres composé de: 1- tronçon à péage de 222 kilomètres: 2 - Dakar-AIBD-Thiés-Touba sur 182 kilomètres et 3- AIBD-Mbour sur 40 kilomètres.
Les autoroutes Mbour- Fatick- Kaolack d’une longueur de 100 km et Dakar-Tivaouane- Saint Louis longue de 120 km s’ajouteront au cœur de ce réseau pour constituer une filière jouant sur l’effet cluster avec l’attractivité des villes et bourgades traversées par ces infrastructures.
L’effort financier pour construire routes et autoroutes est trop conséquent, souvent complexe. Pour le cas du Sénégal, les nœuds et bientôt les corridors routiers et autoroutiers valident le savoir-faire et l’expertise de nos administrations et agences d’exécution dans l’ingénierie structurante et la mobilisation des financements sur ressources publiques et apports de partenaires extérieurs.
Un km d’autoroute allant de l’ordonnancement, au pilotage à la coordination (OPC) avec études de préfaisabilité, de faisabilité, de libération des emprises puis de mise en œuvre peut trivialement dépasser 2 milliards de Fcfa selon le profil du tronçon et le relief du terrain entre autres.
L’Etat du Sénégal parvient à supporter à presque 40% l’investissement dans l’infrastructure routière et autoroutière à travers le budget consolidé d’investissement. L’Ageroute étant le bras technique et maître d’œuvre dans la construction puis l’entretien pour le compte de l’État.
Notre pays parvient difficilement à allouer 5 % se sont PIB annuel soit 800 milliards de Fcfa aux diverses voies de communications dans une approche multimodale de la mobilité. Cependant de réels efforts publics sont notés avec les budgets et ressources stables mis à la disposition de l’Ageroute qui avoisinent annuellement 400 milliards issus de la trésorerie de l’Etat.
L’Etat du Sénégal dans le contexte actuel de sollicitations urgentes sur le front social n’est plus mesure de soutenir seul cet effort sur la mobilité et le désenclavement par la route et l’autoroute. La santé, l’éducation, les subventions pour l’énergie, la péréquation sur les denrées pour les stabiliser, sont devenus des priorités de survie pour la nation.
La mise en place de concessions routières avec les communes et de concessions autoroutières avec des investisseurs privés est devenue urgente pour continuer l’effort de maillage du territoire national et surtout assurer un entretien adéquat de l’existant. L’overdose du débat sur le pétrole et le gaz ne doit pas reléguer au second les autres secteurs cruciaux d’une économie qui est bâtie dans la diversification avec des formes de partenariats entre public et privé, dont le modèle concessionnaire reste l’une des formules qui fait ses preuves.
Nous expérimentons déjà un avatar de concession avec l’Autoroute de l’Avenir, il est léonien, et en défaveur pour l’État et l’usager. Nous devons en tirer des leçons et mieux structurer les prochaines concessions sur les autoroutes.
L’extension et la modernisation du réseau routier et autoroutier passeront par la création de sociétés d’autoroutes publiques ou semi- publiques à qui l’État confie la construction et l’exploitation de ces autoroutes avec la mise en place d’un système de péages. Les SEMCA (Sociétés d’économie mixte concessionnaires d’autoroutes) perçoivent alors les ressources permettant la construction et l’entretien du patrimoine. L’État reste en tout état de cause propriétaire des ouvrages, qui lui reviendront à la fin des contrats de concession.
Les fonds d’infrastructures commencent à s’intéresser à l’Afrique et le Sénégal doit se configurer ou se reconfigurer pour capter les ressources longues de ses fonds afin de continuer à densifier le patrimoine bitume. Un pré- requis essentiel pour la croissance de demain comme le seront les ports, les aéroports, le rail et bien sûr l’énergie.
Les grands chantiers d’infrastructures de demain notamment les autoroutes sur les corridors transfrontaliers seront conçus et pilotés par des concessionnaires d’où l’urgence pour le secteur privé national sénégalais de se positionner déjà dans les nouvelles formes de PPP et sociétés de concessions autoroutiers, une manière pour les nationaux d’anticiper sur les futures tendances.