SÉNÉGAL, LE COÛT DE L’HOMME
La première phase du Plan Sénégal Emergent (2014-2019), a vu le retour et le maintien de la croissance du PIB, consécutivement sur huit années et autour de 6% en moyenne.
Excellence, cette tribune est écrite pour enrichir votre réflexion stratégique et prospective (2020-2024), dans vos fonctions de Président de la République et dans votre mission de Chef de l’Etat, sur cette étape cruciale dans la phase 2 de la mise en oeuvre du Plan Sénégal Emergent (2019-2024). La première phase du Plan Sénégal Emergent (2014-2019), a vu le retour et le maintien de la croissance du PIB, consécutivement sur huit années et autour de 6% en moyenne. Le retour de la croissance des indicateurs macro-économiques, acté, place à la Convergence économique entre le(s) Centre(s) et les Périphéries, entre l’Urbain et le Péri-urbain.
Dans un pays en mutation et en transition comme le Sénégal, le chemin et la trajectoire de son émergence, passent par ces étapes successifs et point de ruptures que sont: d’abord (1) la croissance forte et consécutive sur au moins 7 années, ensuite (2) la Convergence des économies entre le (s) Centre(s) et les Périphéries, ce qu’on appelle aussi l’équité territoriale, suivi (3) du Développement économique (c’est quand les déterminants de la croissance du PIB seront portées par l’économie réelle et une économie introvertie) et enfin (4) l’émergence, stade économique où ce sont le volume et la masse des échanges et de business entre acteurs et secteurs privés, sont supérieurs à la masse et au volume de la commande publique, pour nourrir et faire fonctionner l’économie domestique.
Excellence, sur ce chemin des quatre Temps économiques, l’émergence est moins qu’une question de ligne d’arrivée qu’une question de Trajectoire, de la bonne trajectoire, de Rythme et de Tempo. Excellence, Monsieur le Président, l’enjeu majeur de votre gouvernance sur la période 2019-2024 coïncidant avec la deuxième phase du PSE, c’est donc le combat à mener contre ces inégalités qui, partout, poussent les citoyens dans la rue dans une défiance grandissante des pouvoirs politiques et des élites technocratiques et économiques. Les quatre champs d’action de ce difficile combat sont, à nos yeux : la Gouvernance démocratique, l’Education & la Formation, la Production agricole et la Mise à l’économie de l’Environnement.
Quatre réalités du Futur
Excellence, l’enjeu pour la Gouvernance démocratique, partout dans le monde, c’est d’obtenir qu’elle soit aussi méritocratique. La nôtre ne l’est pas. On voit bien comment le fait d’appartenir à une coalition électorale et à un parti politique, permet de s’accaparer de tous les rouages de l’état au profit de sa propre survivance, en niant tout mérite aux ‘’Autres’’. Cette pratique sournoise, parce que trop ‘’Parti’’ et pas du tout ‘’Patrie’’, provoque un dépérissement de l’état et une profonde inégalité entre citoyens. L’expression la plus visible et la plus pernicieuse de ce travers est notre Haute Administration publique. Excellence, l’école et la Formation professionnelle, sont censés offrir la meilleure chance de correction des inégalités de naissance. Elle souffre aujourd’hui de deux grandes faiblesses.
Après avoir été longtemps le lieu par excellence de l’émancipation économique et sociale d’une grande partie de la population, elle est devenue aujourd’hui le lieu de reproduction des inégalités dont profitent les nouvelles bourgeoisies. L’école ne les corrige plus, elle les alimente. L’ascenseur social est bloqué. De plus, l’école publique se déconnecte de la réalité du futur. Au-delà des langues de communication, l’école doit être capable de former nos jeunes au langage mathématique et informatique qui est le sésame de leur avenir. C’est l’enjeu qui déterminera la qualité de notre futur national. Excellence, la production agricole est la clé. C’est la capacité pour un pays de nourrir sa population sur la base de sa seule et propre production. Notre autosuffisance alimentaire passe par une large réforme agraire. La Terre, bien plus que nos ressources minières (minerais) et nos ressources minérales (pétrole et gaz), est la première des richesses et la richesse à partir de laquelle découlent toutes les autres richesses. Avec la qualité de nos ressources humaines, la Terre est la plus haute grande richesse du Sénégal.
Après la phase d’économie de rattrapage de l’investissement PPP (Partenariat Public Privé) par l’immobilier et les infrastructures, ces quatre prochaines années pourront être celle de la valorisation de nos Terres pour la production alimentaire, à la fois par des petits agriculteurs et des entreprises agro-alimentaires modernes. Excellence, de la Mise à l’économie de l’Environnement. Que du chemin à faire ! Ce pays a tous les bienfaits de la nature pour se positionner en laboratoire des énergies propres et durables : l’énergie solaire, l’énergie éolienne, la géothermie, la biomasse. La Centrale de Taiba Ndiaye donne le ton d’une bonne politique de Mise à l’économie de l’Environnement. Monsieur Masse LÔ, le Président de l’ILDP-Afrique ( www.ildp-afrique.com ), depuis vingt ans, en appelle aux Dirigeants et Décideurs, de ne plus regarder et considérer l’Environnement sous le seul angle de sa protection et de sa préservation, mais aussi et surtout dans sa Mise à l’économie, à travers surtout les produits forestiers ligneux et non ligneux ;
Mise à l’Économie de l’Environnement
Excellence, savez-vous que c’est la Guinée Bissau qui a développer la Malaisie? Eh oui, ce sont les bissau-guinéens qui ont tout appris aux malaisiens, en Guinée Bissau, Tout sur l’huile de palme. Et c’est la Guinée Bissau qui a offert à la Malaisie, ses premières plantes de palmiers. Et la Malaisie, à partir de l’huile de palme, en est devenue le premier pays exportateur mais plus et surtout, la Malaisie a bâti tout son reclassement économique et géostratégique, à partir de l’huile de palme, à partir de l’arbre qui est le palmier.
Excellence, aujourd’hui plus que jamais, le reclassement économique du Sénégal est possible et les efforts réalisés en termes de ‘’Gouvernance sobre et vertueuse’’ (économie de 11 milliards FCFA sur les dépenses du téléphone - 6 milliards FCFA en 2020 suite au gel d’achat de véhicules), font que depuis 2012, le montant cumulé et issu de la rationalisation des dépenses courantes, s’élève à environ 133 milliards FCFA. C’est donc dire que l’argent est là….. Et que dire des billets d’avion et frais de mission à l’étranger qui coûtent plus d’1 milliard 500 millions FCFA par an au budget de l’Etat, informe Madiambal Diagne du ‘’Le Quotidien’’. Excellence, le Sénégal n’a pas fondamentalement un manque d’argent mais plutôt une mauvaise allocation de ses ressources. L’autre équation du Sénégal, c’est sa Haute Administration publique qui est à la fois le problème (trop soucieuse de son confort) et la solution (incontournable et indispensable). Parce que la commande publique irradie, alimente et nourrit l’économie nationale.