UN PRÉSIDENT QUI SE MESURE À L’INSULTE
EXCLUSIF SENEPLUS - La Tunisie a su bien profiter de l’Afrique lorsque cela l’arrangeait. Sans le soutien résolu des Africains, les luttes nationalistes du Maghreb et de la Tunisie alors occidentalisée à l’extrême, auraient sans doute été ralenties
Les propos racistes du président tunisien à l’égard des Africains du Sud du Sahara et des Négro-Maghrébins ne l’honorent pas. Voici un président décrié chez lui par les forces du changement, incapable de se faire respecter, qui décide de divertir son peuple et masquer sa médiocrité en insultant les Noirs. Cette attitude est des plus viles parce qu’il n’aurait jamais osé le dire devant certaines personnalités africaines ou du monde noir. Elle dénote cependant un comportement raciste très souvent décrié par les Africains au Sud du Sahara.
Nous sommes déçus de voir que l’Union africaine n’a réagi que bien timidement à cet acte d’une rare brutalité verbale à l’égard de tout un peuple. Nous nous attendions à plus de courage et à de vigoureuses condamnations pour rendre ce président responsable de tous les sévices que subissent aujourd’hui les Africains du Sud du Sahara sur le territoire tunisien
Durant toute la période de la lutte pour les indépendances, l’unité arabo-africaine a été chantée et défendue partout dans le monde. Sans le soutien résolu et constant des Africains, les luttes nationalistes du Maghreb et de la Tunisie alors occidentalisée à l’extrême, auraient sans doute été ralenties.
La Tunisie a su bien profiter de l’Afrique lorsque cela l’arrangeait pour mériter le siège temporaire de la Banque Africaine de Développement dans son pays. On se rappelle cependant des innombrables sévices perpétrés par les Tunisiens contre les Africains travaillant pour la BAD, y compris les pires formes de violence à l’égard des femmes employées de la BAD. La justice tunisienne prenait presque toujours fait et cause pour les Tunisiens quel que soit le niveau de cruauté subie par les plaignants.
C’est pourquoi, comme par un passé récent, les Africains doivent continuer, malgré les vicissitudes de la mondialisation et des crises multiformes, à lutter ensemble contre les effets pervers de ces dernières et non pointer du doigt les innocentes victimes martyres de la vicieuse émigration qui leur est imposée par des dirigeants médiocres et corrompus ou par des politiques néocoloniales et néolibérales.
Il appartient aux Africains de résister partout où besoin sera et de dénoncer la tête haute les injustices sociales perpétrées aussi bien par les laquais de l’ordre hégémonique mondial qui les dirigent, que par des forces obscurantistes et racistes.
Yassine Fall est vice-présidente de Pastef Les Patriotes.