L’UNSAS BRANDIT LA MÊME PENCARTE QUE LA CNTS
Le décret nommant Amadou Lamine Dieng à la tête de l’Ipres est considéré comme une «tentative d’accaparement par le président de la République d’une prérogative légalement reconnue au Conseil d’administration»
A la suite de la Cnts, c’était hier au tour de l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas) de considérer le décret, nommant Amadou Lamine Dieng à la tête de l’Ipres, comme une «tentative d’accaparement par le président de la République d’une prérogative légalement reconnue au Conseil d’administration».
La décision du Président Macky Sall, dévoilée par un communiqué du Conseil des ministres du mercredi 2 octobre 2019, annonçant la nomination d’un nouveau directeur général à l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres), n’est pas du goût de l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas).
Les syndicalistes autonomistes «désapprouvent avec la dernière énergie» cette décision présidentielle. En effet, elle est qualifiée de «tentative d’accaparement par le président de la République d’une prérogative légalement reconnue au Conseil d’administration». En l’espèce, la signature d’un décret de nomination du directeur de l’Ipres «serait illégale, et par conséquent va dégrader le niveau assez positif du dialogue social atteint au Sénégal».
En plus de la violation des dispositions de la loi, si l’on en croit la centrale dirigée par Mademba Sock : «Ce décret n’est pas en conformité avec les lois et règlements de notre pays», notamment «l’article 27 des statuts de l’Ipres qui dispose qu’il appartient au Conseil d’administration de nommer le directeur de l’institution».
L’Unsas, par ailleurs, recommande à l’Etat de «savoir raison garder» et de restituer dans les meilleurs délais au Conseil d’administration de l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal sa prérogative de nomination d’un directeur.
Au finish, cette décision prise par le chef de l’Etat risque de créer des tensions voire perturber la quiétude dans l’institution des fonctionnaires qui font valoir leurs droits à la retraite. «Si elle se matérialise, cette décision va constituer une violation grave et flagrante de l’autonomie de gestion des institutions de prévoyance sociale dont le fonctionnement est fondé sur le tripartisme, un principe essentiel de la démocratie sociale laborieusement acquise dans notre pays», lit-on dans le communiqué de l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal.