AFFAIRE CAISSE D'AVANCE DE LA MAIRIE DE DAKAR

Après Khalifa Ababacar Sall, c’était au tour, hier, de Barthélemy Dias de faire dans le déballage concernant la Caisse d’avance de la Ville de Dakar. «Avant son arrivée au pouvoir, Macky Sall a passé tout son temps à solliciter Khalifa Sall en nature et en espèces», révèle l’édile de Mermoz-Sacré-Cœur. Entretien.

Khalifa Sall a mouillé Macky Sall par rapport à la Caisse d’avance de la mairie de Dakar. Que pouvez-vous nous dire sur cette révélation de l’édile ?

Je confirme les propos du député-maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, qui a déclaré qu’entre autres autorités qui ont eu à solliciter une aide, Macky Sall en fait partie. J’ai des preuves tangibles, parce que j’ai été un témoin oculaire de certains faits et je suis un confident de Khalifa Sall qui n’est pas un menteur. Je rappelle que Khalifa Sall a parlé de sollicitation. Macky Sall, avant de devenir président de la République, ne s’est pas arrêté à cela. Abdou Mbow, qui considère que cela est un mensonge, je lui rappelle amicalement qu’il a été un employé de la Ville de Dakar à notre arrivée en 2009. Lors des Locales de cette année, nous avions notre liste, «Bennoo Siggil Senegaal», Macky Sall avait sa liste, «Dekkal ngor», et Abdoulaye Wade avait la sienne. Abdou Mbow n’est pas originaire de Dakar, et ce ne sont surtout pas ses diplômes qui auraient pu expliquer son embauchement à la Ville de Dakar. A sa décharge, entre autres doléances, Macky Sall avait sollicité Khalifa Sall pour que son responsable des jeunes soit embauché et qu’il ait un salaire. A l’époque, il avait également sollicité Khalifa Sall pour que Mbaye Ndiaye, qui avait été victime d’une injustice notoire au PDS, puisse intégrer le bureau municipal comme adjoint. La présence de Mbaye Ndiaye dans le bureau municipal de la Ville de Dakar ne s’expliquait aucunement que par une intervention du Président Macky Sall. Voici donc un homme qui été ministre de l’Intérieur, Premier ministre du Sénégal, maire, et connaissant les réalités de la Ville de Dakar. Aujourd’hui, par rapport à sa posture, on laissera l’Histoire juger.

Concrètement, est-ce que Macky Sall, avant son accession au pouvoir, a bénéficié de la Caisse d’avance ?

Avant son arrivée au pouvoir, Macky Sall a passé tout son temps à solliciter Khalifa Sall en nature et en espèces. Au-delà de Macky Sall, Ousmane Tanor Dieng connaît très bien les fonds politiques de la Ville de Dakar. Il a été le premier à m’avoir indiqué, après notre victoire en 2009, qu’il y avait des fonds politiques à la Ville de Dakar et qu’en vue de l’élection présidentielle de 2012, il devait être question, surtout pour moi, d’attirer l’attention de Khalifa Sall, sur une bonne politique sociale qui devrait nous permettre d’avoir un maximum de chances de gagner Dakar en 2012. Et ce ne sont pas que des autorités politiques, il y a des autorités religieuses et coutumières qui connaissent très bien ces fonds. Ces fonds sont pratiqués à la Ville de Dakar depuis des décennies. Une coutume devient source de droit. De facto, aujourd’hui, nous n’avons rien à faire au tribunal. C’est la raison pour laquelle, nous continuons à maintenir nos propos. Nous sommes dans une cabale avec un groupe de comploteurs qui veulent insulter l’intelligence des Sénégalais pour pouvoir éliminer un potentiel candidat à l’élection présidentielle de 2019. C’est de cela qu’il s’agit et de rien d’autre. Quand le percepteur Bocoum confirme que la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss reçoit 250 millions par mois en numéraires, vous comprendrez aisément qu’il faut aller fouiner. Parce que, 250 millions, diviser par 30 jours, fait un peu plus de 8 millions. Diviser par une moyenne de 1500 détenus, ça va veut dire que chaque détenu a droit à plus de 5000 francs par jour. Je suis un ancien pensionnaire de cette prison. Un détenu ne consomme pas plus de 1200 francs par jour. Quand le percepteur dit que, pour la Coupe du monde, on donne 3 milliards à la Fédération sénégalaise de football. Si le Sénégal est éliminé au premier tour, mais ces 3 milliards-là, il n’y aura pas de comptes à rendre à qui que ce soit.

Ousmane Tanor Dieng a officiellement lancé, dimanche dernier, la vente des cartes du Parti socialiste. Qu’est-ce que vous en dites, si l’on sait que vous aviez annoncé une vente de cartes ?

On ne tire pas sur une ambulance. La comédie qui est actuellement organisée dans l’enceinte de la Maison du Parti socialiste, au-delà de l’escroquerie politique que cela constitue, malheureusement, cela commence à devenir du mannequinat politique. Franchement, nous, on s’occupe de l’essentiel. Nous nous préparons à lancer la grande coalition «Khalifa Président». Nous organiserons dans le courant de l’année 2018 le congrès d’investiture du Parti socialiste et je rappelle que le Secrétaire national à la Vie politique, Khalifa Ababacar Sall, est candidat à la candidature et il sera le candidat du Parti socialiste à l’élection présidentielle de 2019