ALIOU SOW RÉSISTE
Véto du PDS pour la succession d'Ousmane Ngom à l'Assemblée nationale
La succession d'Ousmane Ngom, député libéral démissionnaire de son mandat de parlementaire, risque de mettre pour une énième fois l'Assemblée nationale sens dessus dessous. Pour cause, le Parti démocratique sénégalais (Pds) conteste le choix porté sur le suivant au niveau de la liste, au moment où le concerné, en l'occurrence Aliou Sow refuse de céder aux "menaces voilées" venant de la part de ses anciens camarades de parti. Il a réaffirmé sur les ondes de la Rfm hier, mercredi 27 avril, son intention d'être investi avant de s'adresser à l'opinion publique.
La question du remplacement de Me Ousmane Ngom, militant du Parti démocratique sénégalais (Pds), démissionnaire de son poste de parlementaire, est partie pour mettre l'hémicycle sens dessus dessous, comme ce fut le cas lors de l'installation des groupes parlementaires. Les élus de la 12ème législature risquent d'être à couteaux tirés lors de la prochaine plénière, devant servir de tribune pour installer le suppléant de l'ancien ministre de l'Intérieur, sous Abdoulaye Wade.
Pour cause, la réponse d'Aliou Sow, retenu par l'Assemblée nationale pour remplacer Me Ousmane Ngom, ne s'est pas fait attendre, suite à la sortie au vitriole du Comité directeur (Cd) du Parti démocratique sénégalais (Pds). En effet, le président du Mouvement des patriotes pour le développement (Mpd/Liggeey) a fait savoir hier, mercredi 27 avril, sur les ondes de la Rfm, qu'il ne compte pas se laisser faire. A l'en croire, il n'est pas question de céder aux "menaces voilées" de ses anciens camarades de parti. S'attaquant au communiqué du Cd du Pds, M. Sow trouve que les propos sont parfois "malveillants", et même "frisent la menace". Selon lui, "ils menacent de façon assez voilée".
Dans la foulée, l'ancien ministre de la jeunesse sous Wade accuse les "libéraux" d'être en train de mijoter un plan pour venir perturber la plénière devant l'intégrée au sein de la 12ème législature. Faisant dans la révélation, il informe avoir beaucoup d'amis et de sympathisants au sein du Pds, "qui me mettent toujours au cœur des plans que certains concoctent".
Ainsi, a-t-il indiqué que ses sources lui ont fait savoir "qu'ils (libéraux) sont tentés de venir à la plénière de façon violente". Sur cette question, il dit estimer que l'institution sera à mesure de prendre ses responsabilités pour la règle. Il fait comprendre cependant à ses détracteurs qu'il ne se laissera pas faire. Se glorifiant, il rappelle que "dans beaucoup de confrontations, ils ont fait recours à toute forme de stratégie contre moi. Ils ont rarement pu triompher". Par conséquent, prévient-il, "ce n'est pas aujourd'hui que je vais me laisser faire".
Tout compte fait, Aliou Sow réaffirme son ambition d'aller se faire investir officiellement par Moustapha Niasse, président de l'Assemblée nationale, et son équipe. "Je m'y rendrais et je serais installé officiellement", laisse-t-il entendre. Après l'installation, poursuit-il, "je m'adresserais à l'opinion publique, y compris eux mêmes". Même s'il ne dit pas clairement s'il compte y rester ou pas, M. Sow a tout de même indiqué qu'en vérité, "en étant parlementaire, je représenterais tout le peuple sénégalais, y compris mes détracteurs". Ce qui promet de chaudes empoignades à l'Assemblée nationale, car les camarades de l'ancien chef d'Etat, Abdoulaye comptent investir Mamadou Lamine Keita, maire de Bignona, à la place d'Aliou Sow, retenu par le bureau de l'Assemblée nationale.
Ndiogou Sarr, docteur en droit sur la succession d'Ousmane Ngom : "Le Pds a le droit de demander à l'Assemblée de destituer le remplaçant"
La bataille du Parti démocratique sénégalais (Pds), pour récupérer le poste laissé vaquant suite à la démission de Me Ousmane Ngom, n'est pas perdue d'avance. C'est du moins ce que semble dire le Docteur en droit, à savoir Ndiogou Sarr. Interpellé sur la question par nos confrères de la Rfm hier, mercredi 27 avril, M. Sarr a fait savoir tout d'abord que la loi prévoit que le démissionnaire soit remplacé par le suppléant. Cette même loi stipule aussi, selon lui, "que si aujourd'hui un député démissionne de son parti, il perd le mandat, car on estime qu'il a obtenu le mandat par le biais d'une liste ou d'un parti".
Dans le cas d'espèce, notamment avec la démission d'Aliou Sow du Pds, le juriste indique que "si la personne qui doit remplacer Me Ousmane Ngom a été appelée à l'Assemblée par la procédure normale, il le remplacera". Toutefois, fait-il comprendre, "si le Pds estime que cette personne n'est plus membre du parti, il doit écrire à l'Assemblée pour demander à ce que cette personne soit destituée de son mandat".
Donc, pour lui, il y a en effet deux procédures. "La première c'est le remplacement prévu par la loi et la deuxième c'est que le Pds a le droit de demander à l'Assemblée de destituer le remplaçant parce qu'il a eu à quitter le parti", clarifie-t-il, non sans indiquer "qu'il n'y a même pas débat à ce niveau". Ainsi, il trouve que l'Assemblée ne peut pas d'emblée dire que "telle personne ne peut pas remplacer Me Ousmane Ngom du seul fait qu'il a démissionné de son parti". Pour lui, "ce n'est pas l'affaire de l'Assemblée".