AMADOU BA REUSSIT SON BAPTÊME DU FEU
Devant les députés, le Premier ministre, conformément à la Constitution, a procédé, hier, à sa Déclaration de politique générale
Devant les députés, le Premier ministre, Amadou Ba, conformément à la Constitution, a procédé, hier, à sa Déclaration de politique générale (DPG). La réduction du coût de la vie, l’emploi, l’entrepreneuriat des jeunes et la lutte contre les inondations, accès à un logement décent, souveraineté alimentaire… Telles sont les grandes lignes de la déclaration de politique générale du Pm qui, de l’avis de la majorité des observateurs, a su convaincre les parlementaires.
Amadou Ba a démarré par un discours moralisateur. A en croire le Premier ministre, la configuration actuelle de l’Assemblée nationale lance un énorme défi de conscience, de responsabilité et invite à cultiver l’art du dialogue contradictoire.
Selon lui, les premiers succès du PSE se sont matérialisés par des réalisations tangibles. Assurément, souligne-t-il, les infrastructures économiques de notre pays sont fortement consolidées grâce à la mise en œuvre des grands projets du chef de l’État, notamment les programmes d’équité territoriale. Ont contribué à ce succès le PUDC avec ses 4 volets : allègement des travaux des femmes, hydraulique rurale, pistes rurales, et électrification rurale. Mais aussi Promoville comportant trois volets que sont les voiries urbaines, l’assainissement et l’éclairage public qui ont été lancés en 2016. Il a eu des résultats satisfaisants en termes de développement des infrastructures, d’aménagement et d’appui aux collectivités territoriales et a bénéficié d’une enveloppe financière globale de 151 milliards.
Déclinant les grands axe de la Dpg, le chef du Gouvernement a indiqué que « notre combat sera nécessairement un combat de consolidation, en résonance avec lesréalisations majeures déjà enregistrées. Notre combat sera aussi celui d’un gouvernement en synergie avec les populations, à l’écoute de leurs besoins », a dit M. Ba.
Un Gouvernement de consolidation et à l’écoute des populations »
Selon Amadou Ba, l’écoute des populations a fait connaître au Gouvernement les besoins sociaux et les préoccupations de la jeunesse de notre pays. « La vision du chef de l’État, Macky Sall, est de faire de la croissance projetée une croissance quantitative mais aussi une croissance qualitative à travers le renforcement du capital humain. Le Gouvernement va s’atteler à accélérer l’éradication de la faim et de l’extrême pauvreté dans les zones touchées » a promis l’ancien grand argentier de l’Etat selon qui « la solidarité donne son sens au respect de la dignité humaine ».
Devant la représentation nationale, Amadou Ba a énuméré des engagements majeurs qui seront pris pour l’emploi et la formation des jeunes. « Quant à l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes, l’esprit d’entreprise a été libéré. Le Gouvernement a mis en œuvre divers programmes dédiés à l’insertion professionnelle, à la promotion de l’auto-emploi des femmes et des jeunes, notamment avec le programme “Xëyu ndaw ñi”, doté d’une enveloppe de 450 milliards. La Délégation à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ) a octroyé entre 2018 et 2022 desfinancements à hauteur de 100 milliards de francs au profit de plus de 204 mille bénéficiaires dont plus de 75 % de femmes. Ces financements ont touché les 552 communes et les 46 départements du pays. En plus de cet accompagnement financier, la DER/FJ assure à ses bénéficiaires un appui non financier. Ainsi, 10 259 entrepreneurs ont bénéficié de formation, 4 559 unités économiques ont été immatriculées ; 415 startups du numérique sont suivies », a égrené le Premier ministre.
Pour Amadou Ba, il ne s’agit pas de venir faire une déclaration et de repartir. A l’en croire, à une semaine de la constitution du gouvernement, il était déjà prêt à faire sa déclaration du politique générale. Il veut mettre en œuvre une vision, celle du président de la République. « Le Sénégal ne s’arrête pas en 2023. On va continuer de mettre en œuvre la vision du président de Macky Sall » a-t-il indiqué.
Troisième mandat, Amadou Ba renvoie à la Constitution !
Interpellé sur la question du troisième mandat par son ancienne prédécesseure eu poste de Premier ministre, Aminata Mimi Touré, Amadou Ba a répondu que le Sénégal ne s’arrête pas en 2024. « Il faut un temps pour travailler. Le gouvernement consacre son temps à un travail. La question de la troisième candidature le (Ndlr: Macky Sall) concerne. C’est vous même qui le dites, le Conseil Constitutionnel l’a dit : nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs. Pourquoi vouloir anticiper le débat ? Attendons le moment. Chacun a le droit d’avoir ses ambitions et il n’est interdit à personne de présenter sa candidature » at-il poursuivi.
Amadou Ba sur l’endettement : «Le Sénégal n’a pas un défaut de paiement »
D’après le Pm répondant à des interpellations sur son supposé effacement, on n’a pas besoin d’occuper les médias pour coordonner une action gouvernementale. Selon lui, la communauté internationale fait confiance au Sénégal sur l’endettement. « C’est une tradition. On a un profil d’endettement modéré. On s’endette pour construire. Quand on a commencé l’autoroute Ila Touba, personne n’y croyait. Le Sénégal n’a pas un défaut de paiement. On va consolider le cadre macroéconomique. Il y a eu des avancées sur le rattrapage des infrastructures. Nous avons des liens économiques avec d’autres nations, mais cela ne traduit pas une situation de dépendance. Il y a des avantages à avoir une monnaie commune. Le CEDEAO est en train de travailler pour avoir sa propre monnaie. Les lenteurs s’expliquent par le fait que la monnaie est une question très sérieuse » a expliqué l’ancien ministre de l’Economie et des Finances toujours très à l’aise pour parler des questions économiques et monétaires.
Selon le Pm, le Sénégal n’a pas de sentiment d’insécurité même s’il est possible qu’il y ait des actes de criminalité qui datent de très longtemps du reste. Evoquant le braquage à main armée qui a causé la mort de deux personnes à Mbour durant le weekend dernier, Amadou Ba a dit condamner et déplorer de tels actes.
Améliorer le système de santé
L’État entend améliorer l’offre de services de santé aussi bien en quantité qu’en qualité. A ce propos, le Premier ministre a annoncé qu’elle sera élargie et rendue plus accessible. Faisant un bilan des efforts de l’actuel régime dans ce domaine, il a déclaré que de 2012 à maintenant, 9 nouveau hôpitaux et 18 centres de santé, 300 postes de 21 centres de dialyse ont été créés ; la gratuité des soins a été assurée pour 2,5 millions d’enfants de moins de 5 ans. Cet effort sera accentué, notamment avec la construction du Centre polyclinique de l’Hôpital Principal, des centres hospitaliers nationaux El Hadj Malick Sy de Tivaouane, Alioune Badara Cissé de Saint-Louis et d’oncologie de Diamniadio sans oublier le centre hospitalier régional de Ourossogui. En matière de soins de santé de base, la mise à niveau des blocs opératoires et des services de néonatologie sera poursuivie. L’ouverture de blocs et centres de santé est prévue à Thiadiaye, Mékhé, Mbour, Thiès et Kanel. La construction et la réhabilitation de centres, postes de santé et brigades d’hygiène et le renforcement du Programme élargi de vaccination figurent aussi en bonne place dans l’agenda gouvernemental.