AMY NDIAYE, LES BOUCLIERS SE LÈVENT
L’agression physique perpétrée par Massata Samb et Mamadou Niang, deux députés du PUR et membres de Yewwi Askan Wi, sur leur collègue Amy Ndiaye de BBY le 1er décembre dernier, continue de susciter des réactions d'indignations
L’agression physique perpétrée par Massata Samb et Mamadou Niang, deux députés du Parti de l’Unité et du Rassemblement (PUR) et membres de la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi, sur la personne de leur collègue femme, Amy Ndiaye, membre de la coalition présidentielle Bennoo Bokk Yaakaar, le 1er décembre 2022, lors du vote du budget du ministère de la Justice, continue de susciter des réactions.
Cette fois, c’est la Ligue sénégalaise des Droits humains (LSDH) qui s’invite dans cette affaire pour condamner ce que certains qualifient d’agression. Dans la même optique, le parlement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a dit condamner fermement l’acte de violence physique.
«Depuis le lundi 12 septembre 2022, date de l’installation du nouveau bureau de l’Assemblée nationale, nous assistons à des scènes d’indisciplines caractérisées dans l’enceinte de l’institution parlementaire qui n’honorent pas le Sénégal.
La violence verbale et physique qui s’est installée depuis cette date a fini de nous convaincre que le pays tangue dangereusement vers le chaos», alerte un communiqué de la LSDH, parvenu à la Rédaction de Sud Quotidien hier, lundi 5 décembre, et signé son président, Alassane Seck. «La LSDH condamne vigoureusement toute forme de violence d’où qu’elle vienne notamment ce cas de l’agression perpétrée sur la députée Amy Ndiaye qui est la dernière étape de cette triste tendance. Nous dénonçons vivement cet acte odieux et intolérable et exigeons que la Justice se saisisse de cette sombre affaire avec diligence et célérité», poursuit le communiqué. «L’absence de rigueur dans la non application du Règlement intérieur de l’Assemblée, que nous avons dénoncée depuis le début de cette 14ème législature, a installé une vive anarchie qui a inévitablement débouché sur ce scandale sans nom. Les agressions verbales à l’endroit de chefs religieux ne sont pas de nature à ramener la sérénité dans les débats des parlementaires. Le respect et la considération réciproques sont les seuls gages d’une paix durable entre les différentes parties. La tension palpable et la crispation des acteurs politiques annoncent un futur incertain pour le Sénégal, dans ce contexte de précampagne pour les élections de 2024», lit-on dans la note. «La LSDH invite tous les responsables de partis politiques ou coalitions de partis à des Concertations sereines et apaisées pour préserver cette paix indispensable au bon déroulement des futures joutes électorales», exhorte Alassane Seck.
Pour rappel, le Massata Samb a giflé la parlementaire, Amy Ndiaye, avant que Mamadou Niang ne lui donne un coup de pied. L’agression fait suite à des propos jugés malveillants, «irrespectueux» envers leur guide religieux, le chef spirituel des «Moustarchidines», Serigne Moustapha Sy, par ailleurs président leur parti politique, le PUR, affilié à la coalition de l’opposition Yewwi AskanWi. Si l’agression physique a eu lieu le 1er décembre 2022, au cours du vote du budget du ministère de la Justice, les propos incriminée ont été proférés par Amy Ndiaye lors de l’examen du budget du ministère de l’Intérieur, chargé de la Sécurité publique, le dimanche 27 novembre. La députée serait enceinte. C’est au courant du week-end dernier que le Procureur de la République a saisi la Division des Investigations Criminelles (DIC) pour convocation suivie d’arrestation des deux députés mis en cause pour «coups et blessures volontaires, injures publiques, voie de fait…»