ATTENTION AU CHAOS
Entre des opposants décidés à manifester pendant 3 jours et un Etat droit dans ses bottes, le Sénégal risque de renouer avec les démons de la violence politique à partir d’aujourd’hui.
Entre des opposants décidés à manifester pendant 3 jours et un Etat droit dans ses bottes, le Sénégal risque de renouer avec les démons de la violence politique à partir d’aujourd’hui. En filigrane, c’est un autre round du « Mortal combat » entre Macky Sall et Ousmane Sonko, à moins d’un an de la Présidentielle de 2024.
« La politique est un sport de combat, une guerre sans pitié. Ce n’est pas l’amour du prochain mais la haine de l’autre, du rival du ‘‘frère’’ qui guide l’homme politique. Pour combattre, détester et au final ‘‘tuer’’ le rival qui lui est plus proche. » Aussi loin que la France des années François Mitterrand jusqu’au magistère à l’Elysée de Nicolas Sarkozy, la rhétorique de Renaud Dély et Henri Vernet dans l’ouvrage « Tous les coups sont permis », trouve écho au Sénégal qui avance vertigineusement vers le pire et flirte avec le précipice.
Entre Macky Sall et Ousmane Sonko, l’opposition latente au début a accouché d’un conflit ouvert. Le Président, 61 ans, et son principal opposant, 48 ans, se livrent à un « Mortal kombat » dont l’issue risque de faire gicler du sang dans la rue à moins d’un an de l’élection présidentielle. Deux personnalités que tout oppose et qui se regardent en chiens de faïence. 14 personnes ont péri en mars 2021 lors du premier grand combat quand Ousmane Sonko, accusé de « viol et menaces de mort », a été arrêté, déclenchant des émeutes dans plusieurs grandes villes du pays.
Attention au chaos à partir de ce mardi ! A l’appel de la coalition Yewwi askan wi, première force de l’opposition, il est prévu des activités qui peuvent faire sombrer le pays dans la violence politique. D’abord, Yewwi compte tenir un « giga meeting » au Terrain Acapes des Parcelles assainies.
Lors du point de presse des leaders de cette coalition, jeudi dernier, Khalifa Sall avait sonné la charge : « Le 14 mars sera le premier rendez-vous après que la date de la Présidentielle a été fixée. Je tends la main à toute l’opposition ainsi qu’à toute la société civile. On n’acceptera pas que le Président élimine des candidats et que la Présidentielle ne se déroule pas normalement. » Il est aussi annoncé une marche, demain, dans les 46 départements à l’appel de Pastef, et un rassemblement massif au tribunal, jeudi, pour assister au procès de Ousmane Sonko face à Mame Mbaye Niang.