BARTH MENACÉ PAR LA JUSTICE
Le maire de Mermoz/Sacré-Cœur doit comparaître le 10 novembre devant la Cour d’Appel de Dakar dans le cadre de l’affaire Ndiaga Diouf. Une convocation jugée par son camp comme une manœuvre du pouvoir destinée à l’empêcher de participer aux locales
Après avoir réussi à s’imposer comme le candidat de la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw) pour conquête de la ville de Dakar, Barthélémy Dias va devoir mener une autre bataille pour pouvoir affronter Abdoulaye Diouf Sarr, Doudou Wade, entre autres. Hier, un huissier a remis au fils de Jean Paul Dias une assignation à comparaître pour l’audience du 10 novembre de la troisième chambre de la Cour d’Appel de Dakar, dans le cadre de l’affaire Ndiaga Diouf. Une convocation qui a engendré la colère de son camp et de la société civile qui flairent une volonté du pourvoir en place d’empêcher le Mermoz/Sacré-Cœur à participer aux élections locales prévues le 23 janvier 2022. Son avocat Me Cheikh Koureïssi Ba a fait un post sur sa page Facebook pour alerter l’opinion nationale. « Alerte...Barthélémy Dias dans l’œil du cyclone...Après avoir déposé hier tard dans la nuit son dossier d’investiture, Barthélémy Dias est assigné ce matin pour l’audience du 10 Novembre de la 3ème Chambre de la Cour d’Appel de Dakar », a écrit la robe noire.
Régissant, le directeur exécutif d’Amnesty international-Sénégal, Seydi Gassama, a déclaré : « C’est le plan morbide qu’on entendait parler. Hier, un huissier a donné une assignation à comparaître à Barthélémy Dias suite à l’appel interjeté par le parquet. Je ne pense pas que la liquidation de Barth est possible, maintenant est ce qu’il pourra jouir de son élection, c’est cela la question. Il peut être déchu de son poste de maire de Dakar s’il est condamné. Il faut être naïf pour croire à un hasard de calendrier.
Cela fait plus de dix (10) ans que cette affaire plane comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête de Barthélemy Dias ».
Il faut souligner que le maire de Mermoz/Sacré-Cœur avait déjà indiqué à travers la presse, il y a quelques mois, que les tenants du pouvoir veulent utiliser l’affaire Ndiaga Diouf pour l’empêcher de se présenter aux prochaines élections locales. « Aujourd’hui, à la veille des élections locales, on agite la menace d’un procès comme une épée de Damoclès au-dessus de ma tête, mais cela ne marchera pas. La seule personne qui ne doit pas participer à un scrutin aujourd’hui, c’est Macky Sall. Moi, je suis en paix avec ma conscience », avait-il martelé.
Pour rappel, Barthélémy Dias et 12 autres avaient été arrêtés et jugés pour « coups mortels, coups et blessures volontaires, détention d’arme sans autorisation administrative, menaces verbales de mort et rassemblement illicite suivi d’actions diverses », en rapport avec la mort du lutteur Ndiaga Diouf survenue en décembre 2011 devant la mairie de Mermoz/Sacré-Cœur. En première instance, Dias-fils a été condamné à deux ans de prison, dont 6 mois de prison ferme, pour le meurtre du jeune plombier, lutteur à ses heures perdues. Il a été également condamné à payer la somme de 25 millions Fcfa à la famille de Ndiaga Diouf, pour dommages et intérêts.