ENTRE IDY ET MOI, C’EST UN DEAL POSITIF
Macky Sall vante les mérites de son compagnonnage naissant avec le patron Rewmi

Manifestement, la nouvelle idylle entre le président Macky Sall et sa nouvelle «recrue», le président du Rewmi Idrissa Seck, est au stade des nuits de noces. En effet hier, à l’occasion de la remise du prix Macky Sall pour le dialogue en Afrique, le président de la République est revenu sur sa prouesse en estimant que l’actuel président du CESE était un sérieux adversaire. A l’en croire, il a fallu du courage pour qu’ils se parlent.
C’est une vérité courante qu’entre un mari et sa femme, la durée de la lune de miel est en raison de la pudeur de l’épouse. En politique, c’est visiblement en raison des fleurs qu’on se jette. Et c’est ce qui semble être le cas entre le président de la République Macky Sall et le président du CESE Idrissa Seck. Ce dernier avait profité de son installation à la tête de cette institution pour affirmer sans langue de bois : «Maak Macky kom mbourou ak soow». Hier, c’est au tour du président de la République de rendre l’ascenseur. Faisant l’apologie du dialogue lors de cette rencontre, il soutient : «Aujourd’hui nous avons monsieur Idrissa Seck qui était mon adversaire. Un sérieux adversaire. Eh bien ! Il a fallu du courage pour que nous nous parlions, ce n’était pas évident.»
«JE SUIS D’AILLEURS EN DISCUSSION AVEC LES AUTRES CANDIDATS…»
Et le chef de l’Etat d’ajouter : «Nous avons parlé pendant plusieurs séances, pendant plusieurs mois d’abord, pour le Sénégal. Quel président ne voudrait pas prendre le candidat qui est venu deuxième après lui ? Je suis d’ailleurs en discussion avec les autres candidats, tous ensemble nous pouvons réunir 85% de l'électorat», a-t-il annoncé. Répondant par ailleurs à une partie de l’opposition qui critique sa manière de gouverner le pas, il a estimé que le Sénégal est un pays de dialogue. «C’est un pays de dialogue contrairement à ce que certains disent. Depuis mon accession à la tête du pays, j’ai instauré le dialogue comme un mécanisme. C’est d’abord le dialogue avec les acteurs sociaux, les acteurs de l’école, les acteurs de la santé mais également le dialogue politique. Les résultats du dialogue, on le voit : c’est l’apaisement de la situation politique du pays», clame le président Sall.
«JE NE SUIS PAS UN PUTSCHISTE QUI EST ARRIVE AU POUVOIR PAR LES ARMES»
Ainsi, fait-il savoir, dès lors qu’il y a des critiques sur le système électoral, j’ai appelé au dialogue : ‘’Venez ! Discutons sur ce qui vous gêne. Et sur les 27 points inscrits sur la plateforme du dialogue, les 25 ont trouvé un consensus total. Donc Idrissa Seck, je le retrouve comme je retrouve Jean Paul Dias, comme je retrouve Me Aissata Tall Sall qui avait son mouvement, qui était candidate en 2019’’, renchérit le patron de l’APR. Dans le même ordre d’idées, il a indiqué que sur les deux points qui restaient dans le dialogue, ce sont des points mineurs. ‘’Le seul point qui restait, c’était relatif au statut de chef de parti du président de la République. Sur ce plan, ma position n’a jamais varié. Le président de la République n’est pas un putschiste qui est arrivé au pouvoir par les armes. Il est arrivé au pouvoir par la persuasion, la politique, le contact avec les citoyens qui lui font confiance‘’, renseigne-il. Dire à celui-là, d’après lui, de couper la chaise sur laquelle il est assis, le cordon qui le lie au peuple, ça n’a pas de sens. De son avis, un président doit être politique avant tout.
«UN DEAL, C’EST TRES POSITIF»
Par ailleurs, il a fait savoir que pour lui, le dialogue n’est pas une question de politique politicienne mais de réalisme, pour peu, insiste-t-il, qu’on soit conscient des défis qui nous guettent. Il signale en effet que le continent est devant un péril terroriste. ‘’Particulièrement dans la zone du Sahel et c’est aux portes du Sénégal. Nous avons le péril de la gestion des ressources naturelles aussi qui nécessite une stabilité. ‘’Pourquoi nous ne devrions pas être ensemble ? Et les gens parlent de deal. Quel deal ? D’ailleurs le deal, c’est un mot impropre que les francophones utilisent. En anglais, un deal, c’esttrès positif, c’est un accord‘’, lance le président de la République. Dans la foulée, il déclare aussi : ‘’Parfois les gens s’étonnent de l’exception sénégalaise. Regardez dans la salle, l’image de l’archevêque de Dakar qui est à côté du grand Serigne de Dakar, des chefs religieux, c’est ça le Sénégal.‘’ Le président Macky Sall a tranché aussi le débat sur les pourparlers qu’il aurait avec d’autres membres de l’opposition. ‘’Avec les autres candidats, nous sommes en discussion, ce n’est pas un secret, pas tous, mais avec l’essentiel’’, révèle-t-il, ajoutant que le dialogue est une vertu. ‘’Et je pense bien que le dialogue est l’arme des forts contrairement’’, renseigne le président Macky Sall. Rappelons que la lauréate de 2019 Ngina Kenyatta est l'ancienne PremièreDame duKenya. Considérée comme la mère de la nation kenyane, elle est la veuve du premier président du pays, JomoKenyatta, etla mère de l’actuel président Uhuru Kenyatta. Une figure importante dans le processus de démocratisation et de paix au Kenya. Il faut signaler aussi que le Prix Macky Sall pour le dialogue en Afrique,trouvaille du Centre Indépendant de Recherches et d’Initiatives pour le Développement (CIRID), une institution qui bénéficie, d’un statut consultatif spécial auprès desNations unies, a été décernée ce vendredi à la lauréate 2019.