«CETTE QUESTION RELATIVE AU PARRAINAGE NE PEUT ETRE REGLEE PAR AUCUNE JURIDICTION OU INSTANCE»
Selon Iba Barry Camara, enseignant en droit à l’Ucad, ce n’est pas une première pour le Sénégal. Il y a eu par le passé beaucoup de décisions à l’encontre de l’Etat sénégalais notamment les affaires Khalifa Sall et Karim Wade
En vérité, ce n’est pas une première pour le Sénégal. Il y a eu par le passé beaucoup de décisions à l’encontre de l’Etat sénégalais notamment les affaires Khalifa Sall et Karim Wade. Des décisions ont été prises en ce sens par les juridictions communautaires ; mais nous savons qu’il n’y a pas eu de suite.
Par rapport à l’affaire Karim Wade, la Cour de la Cedeao avait demandé en vain que son procès soit révisé. Ce qui fait un peu la faiblesse de ces institutions communautaires et internationales, c’est que leurs décisions n’ont pas véritablement une force exécutoire.
En cas de refus de la part d’un Etat d’appliquer une décision, la Cedeao n’a pas à proprement parler les moyens de coercition qui peuvent rendre effective l’application d’une décision rendue par la Cour. Il n’y a aucune institution internationale qui peut avoir cette force contraignante pour justement contraindre un Etat récalcitrant à exécuter ses décisions. (…)
En fait, cette question relative au parrainage ne peut être réglée par aucune autre juridiction ou aucune autre instance ; c’est une question éminemment politique. Il faudrait que la classe politique soit responsable. Il faut qu’elle porte son combat au lieu de laisser d’autres personnes le faire à leur place. Depuis le début, nous connaissons tous les conditions dans lesquelles la loi sur le parrainage a été votée et mise en vigueur. De ce point de vue, il n’y a pas eu de réactions. Il aurait fallu simplement que des partis politiques de l’opposition en son temps se coalisent pour dire ‘’Non’’.
Mais au lieu de se réunir, chacun a voulu aller chasser de son côté en pensant pouvoir réunir les conditions pour damer le pion à l’autre. Ce qui fait que l’opposition a laissé passer une bonne occasion pour dire niet. Il n’y a eu aucun parti de l’opposition qui était d’accord par rapport au parrainage.
Sur cette question comme tant d’autres, il fallait simplement dire non au régime en place. Mais ce que nous avons constaté, c’est qu’il manque une certaine solidarité entre les hommes politiques. Et c’est ce qui renforce le régime en place.