DAOUDA GUÈYE ACCUSE LE MAIRE SORTANT DE PIKINE EST DE DÉTOURNEMENT FINANCIER
Délinquance financière, gestion nébuleuse, détournement de recettes», ces mots résonnent depuis le début de la campagne électorale dans la commune de Pikine-Est, notamment lors des caravanes et des visites de proximité de la coalition Yewwi Askan Wi(Yaw)
Candidat à la mairie de Pikine-Est sous la bannière de la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw), Daouda Guèye annonce une plainte devant la Cour des comptes contre le maire sortant de Bby et candidat à sa propre succession. En effet, le responsable de Yaw accuse Issakha Diop d’avoir détourné plus de 2 milliards FCFA durant ses sept ans de gestion.
«Délinquance financière, gestion nébuleuse, détournement de recettes», ces mots résonnent depuis le début de la campagne électorale dans la commune de Pikine-Est, notamment lors des caravanes et des visites de proximité de la coalition Yewwi Askan Wi(Yaw). Venu assister hier à un thé débat organisé par les jeunes du quartier de Wakhinane Nimzatt, le candidat de Yaw à la mairie de Pikine Est n’a pas raté le maire sortant Issakha Diop et candidat à sa propre succession. «Ce qui s’est passé à Pikine Est durant ces 7 ans est pire qu’une gestion nébuleuse. Les populations l’ignorent et c’est la raison pour laquelle nous avons opté pour cette stratégie qui consiste à aller dans les concessions pour partager le bilan de ce maire. Un bilan qu’il refuse d’ailleurs de faire. Durant les 7 ans, pas une seule fois les conseillers municipaux n’ont posé les yeux sur le compte de gestion de la mairie, alors qu’ils sont censés contrôler l’exécution du budget après l’avoir voté», s’insurge Daouda Guèye. A l’en croire, le maire a commis son larcin, pensant que personne n’allait mettre la main sur ce compte. «Mais malheureusement pour lui, nous avons eu accès à ce document dans le cadre de notre action citoyenne», renseigne Monsieur Guèye.
Poursuivant son déballage, il indique que le compte de gestion de la commune révèle des choses effarantes, voire ahurissantes. D’emblée, il informe que les recettes de la commune sont passées de 30 à 257 millions FCFA, suite à l’acte 3 de la décentralisation. «On a constaté un accroissement de ces recettes-là parce qu’en 2016, il y a eu une hausse de 300 millions, 371 millions en 2017, 468 millions en 2018 et 591 en 2019. En 2020, avec l’impact de la pandémie, on est descendu à 503 millions et en 2021 on a totalisé 472 millions», renseigne le membre du collectif «Nio Lank».
Faisant le total, Daouda Guèye indique que durant ses 7 ans de gestion, Issakha Diop a eu un total de recettes de 2 983 659 930 F. Ce qui dépasse de loin, selon Monsieur Guèye, la somme des recettes collectées par les maires qui se sont succédé à la tête de cette commune de 1996 à 2014. A cela, s’ajoutent les lignes de dépense qui, de l’avis de Daouda Guèye, ont choqué plus d’un. «L’exemple le plus patent, c’est le collectif des imams de Pikine Est qui sont très remontés contre le maire qui a détourné 54 480 000 FCFA qui ont été exécutés ainsi qu’il suit : 6 300 000 en 2015, 3 180 000 F en 2016 et 45 millions en 2019. Mais, ces imams n’ont pas vu la couleur de l’argent. Pour ce qui est de la ligne de dépense de recrutement de personnel temporaire pour le nettoyage de Pikine Est, la maire dit avoir dépensé durant ces 7 ans la somme de 330 405 400 F et 439 666 000 F pour des dépenses et secours aux indulgents.
«NOUS ALLONS PORTER PLAINTE AUPRÈS DES CORPS DE CONTRÔLE DE L’ETAT»
Face à tous ces manquements, le candidat de Yaw à la mairie de Pikine Est ne compte pas rester les bras croisés. En effet, il annonce une plainte auprès des corps de contrôles de l’Etat et cela, quelle que soit l’issue du scrutin. Convaincu qu’une plainte serait assimilée à une arme politique vu le contexte électoral, il s’engage à porter l’affaire devant les juridictions compétentes. « En tant que citoyen, c’est la loi qui nous autorise à un contrôle citoyen et qui nous y encourage. Nous n’allons pas nous en tenir à ça, mais vu le contexte, une plainte serait vue comme une arme politique. Après les élections, quelle que soit l’issue des scrutins, nous allons nous constituer partie civile et porter plainte auprès des corps de contrôle de l’Etat pour que cet argent soit recouvré et retourné aux populations», déclare le professeur de Philosophie. Car pour lui, le maire doit s’expliquer et dire à qui il a donné l’argent décaissé au trésor dans la ligne de dépense subvention et entretien des lieux de culte ainsi que pour le nettoiement de la commune.
ISSAKHA DIOP, CANDIDAT DE BBY À LA COMMUNE DE PIKINE : «NOTRE BILAN SAUTE À L’ŒIL NU»
Contrairement aux propos de son adversaire, le maire sortant et candidat à sa propre succession se dit satisfait de son bilan. Issakha Diop qui dit avoir investi dans les domaines de l’éducation et de la formation, de la santé, de la jeunesse, à travers le sport et les loisirs, la culture ainsi que l’entrepreneuriat, minimise la sortie fracassante de ses adversaires. Il se vante d’avoir construit une bibliothèque municipale et un cyber communal, en plus d’une autre bibliothèque à l’école 3 et d’avoir réfectionné 4 salles de classes à l’école 8. Toujours dans le domaine de l’éducation, il a réhabilité le mur de clôture de l’école 8, subventionné le collectif des Daara de Pikine Est à hauteur de 600 000 F, alloué une prime de motivation aux maîtres du Cm², en plus de la subvention allouée à la ligue des élèves et étudiants, qui s’élève à 600 000 F. Pour ce qui est de la santé, il souligne avoir construit une deuxième maternité et un logement de la sage-femme à la cité pépinière. La municipalité a aussi réhabilité les deux postes de santé et les deux logements des ICP. Compte non tenu de l’acquisition de deux ambulances médicalisées, 2 corbillards et 2 conteneurs de matériel médical. Selon toujours Issakha Diop, la mairie a aménagé une place publique en face de la commune, dans le domaine de la gestion du cadre de vie et de l’environnement, et construit un bloc sanitaire au marché Sandika, en plus d’avoir désenclavé le «Tally Sandika », et réhabilité le hangar du Marché Wakhinane. Elle a aussi procédé à une augmentation de la subvention annuelle aux ASC qui est passée à 700 000 francs CFA et l’aide octroyée aux lutteurs et aux écuries de lutte. Dans le domaine de l’entrepreneuriat, l’équipe municipale a procédé à la création de 9 startups pour les jeunes, l’installation d’une unité communale de transformation des fruits et légumes.