DE L’APPORT DE LA TÉLÉDÉTECTION POUR LA GESTION DES RESSOURCES
Ben Guerir (Maroc), 27 oct (APS) - L’expert marocain Mohamed Smiej Med Faouzi a souligné les implications de la télédétection dans le développement durable et l’agriculture, en lien avec la gestion des ressources en eau d’irrigation.
"Notre objectif est de mettre à disposition les applications de l’imagerie satellitaire pour le développement durable et l’agriculture", a expliqué le chef du service Restitution et Acquisition au Centre royal de télédétection spatiale du Maroc.
M. Faouzi, qui s’entretenait avec l’envoyée spéciale de l’APS à la conférence internationale sur "les métriques et techniques d’adaptation pour l’eau, l’agriculture et les villes résilientes", est revenu sur les ambitions de son pays dans ce domaine.
Le Centre royal de télédétection spatiale du Maroc est en train d’élaborer un projet, en relation avec l’agriculture, permettant d’avoir une vue sur la gestion de la ressource en eau d’irrigation, a-t-il indiqué.
Il s’agit, selon lui, de "générer des indicateurs qui permettent de suivre, de façon quotidienne, la consommation en eau effectuée par les différents agriculteurs, fournir l’information sur la production quotidienne et avoir aussi des indicateurs sur la productivité de l’eau".
"Cette corrélation entre la technologie spatiale et l’agriculture, nécessite tout un travail scientifique de modélisation mis en place, permettant d’avoir une métrique de mesure objective, car ne dépendant d’aucune intervention humaine", a expliqué l’expert.
Il a ajouté : "C’est cette observation à partir de satellites qui permet de générer ces indicateurs. Je pense que c’est un facteur clé pour d’avoir cette information nécessaire à la gestion de la ressource en eau, de la production mais également de booster le revenu et la technicité des agriculteurs".
Selon Mohamed Faouzi, ce projet est en train d’être implanté sur des plateformes pour disséminer les informations au niveau des décideurs locaux, dont l’Office de valorisation agricole de la région où l’étude a été menée mais également au profit des agriculteurs eux-mêmes, via la technologie, soit sur des mobiles ou l’Internet.
D’après le chef du service Restitution et Acquisition au Centre royal de télédétection spatiale du Maroc, il "n’est pas exclu de partager ce modèle avec d’autres pays africains".
"Il faut disposer des données météorologiques pour un partage avec d’autres pays. En tant qu’expert, je pense que le seul frein est de ne pas avoir les mêmes informations météorologiques. Mais si on trouve des données annexes, cela peut paraître faisable", a expliqué M. Faouzi.
A ce propos, signale-t-il, des rencontres d’échanges sont organisées pour un partage d’expériences.
"Nous organisons des séminaires pour des pays africains en vue d’échanger des expériences et leur faire adopter le modèle marocain qui pourrait porter, au bénéfice d’autres pays", a dit Mohamed Smiej Med Faouzi.