"DÉFENDRE LE FCFA, C'EST SOUTENIR LA PERPÉTUATION DU RAPPORT DE DOMINATION ENTRE COLONS ET COLONISÉS"
Ces chefs d’Etat qui refusent d’abandonner le franc CFA sont dans la même situation que ceux qui avaient préféré demeurer des colonies en 1958 - COMMUNIQUÉ DU COLLECTIF SORTIR DU FCFA
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du collectif "Sortir du FCFA", daté du 2 octobre 2019, condamnant la perpétuation du FCFA dans les anciennes colonies africaines.
"Ce 2 octobre 1958, la Guinée Conakry fut la seule colonie à avoir voté à 97% pour son indépendance vis-à-vis de la France. Toutes les autres colonies en l’Afrique subsaharienne, questionnées par le Général de Gaulle sur leur droit à l’autodétermination, avaient alors renoncé à l’indépendance en 1958.
Sous la férule de grand et courgeux Sékou Touré, la Guinée avait alors pris sa souveraineté. A cette occasion, celui qui allait devenir le premier président de la Guinée avait déclaré cette phrase restée célèbre depuis : «Il n’y a pas de dignité sans liberté : nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage».
A quoi Charles de Gaulle avait répondu : «L’indépendance est à la disposition de la Guinée [mais] la France en tirera les conséquences».
Deux ans plus tard, en 1960 la Guinée deviendra aussi le 1er Pays de la zone franc à abandonner le franc CFA.
57 ans plus tard, l’histoire ne s’est pas réputée hélas.
En effet, répondant à une question sur l’abandon du franc CFA par les pays Africains dans un entretien accordé à Jeune Afrique, une semaine avant le premier tour de l’élection présidentielle française de 2017, Emmanuel MACRON avait estimé que : c’est un choix qui appartient d’abord aux Africains eux-mêmes. ».
Depuis, par incompétence, par manque de courage et de vision politiques, aucun des 15 Présidents des pays de la zone franc n’a su réaliser, à l’instar de Sékou Touré, le désir des populations africaines à voir disparaitre le franc CFA. Pire, les Présidents Alassane Ouattara, Macky Sall, Idriss Deby… ont, par plusieurs fois, manifesté leur attachement viscéral à la monnaie coloniale.
Aujourd’hui, ces chefs d’Etat qui refusent d’abandonner le franc CFA sont dans la même situation que ceux qui avaient préféré demeurer des colonies en 1958.
En effet, défendre le franc CFA, c’est soutenir en quelque sorte la perpétuation du rapport de domination coloniale entre colons et colonisés.
Bonne fête d’indépendance au peuple guinéen et merci à vous et au Président Sékou Touré d’avoir sauvé l’honneur de l’homme noir en 1958."