DES ASSISES NATIONALES BIS EN GESTATION
Des opposants annoncent une conférence nationale en juin
Des organisations comme le Cis de Malick Ndiaye ont choisi juin pour organiser une conférence nationale disso. Une sorte d'Assises nationales bis pour rejeter l'appel au dialogue national du chef de l'Etat et qui devrait démarrer samedi prochain.
Au dialogue national de Macky Sall, des opposants répondent par une conférence nationale. Ses animateurs admettent cependant que le Sénégal n'a pas connu de guerres civiles comme c'était le cas dans le continent à un moment donné, mais soulignent que "l'espoir du Peuple s'est noyé dans des crises multiformes depuis 4 ans". Alors, pour "sauver notre Nation", la coalition Jubanti Sénégal, dirigée par Mouth Bane, propose la tenue d'une "Conférence nationale Disso sous forme de consultations citoyennes".
En fait, cette initiative annoncée pour juin a dans sa forme et son contenu des relents d'Assises nationales. Dans un document rendu public, Jubanti Sénégal, le Cercle des intellectuels du Sénégal (Cis) de Malick Ndiaye, le Forum du justiciable, entre autres organisations, constatent que depuis l'avènement du régime de Macky Sall, "le Sénégal vit des crises multiformes ayant abouti à une rupture manifeste du dialogue entre le pouvoir exécutif et les autres segments de la société".
Ils entendent donc "réunir toutes les forces vives de la Nation, tous les secteurs d'activités pour une journée de dialogue, de concertation, de partage autour d'une même table pour exposer publiquement leurs problèmes et proposer des solutions sectorielles". Cette conférence nationale, selon eux, vise à "insuffler une nouvelle dynamique consensuelle" en donnant "la parole au Peuple", en faisant "un état des lieux de la situation économique et sociale du pays", en formulant des "recommandations sectorielles".
Parmi leurs invités, il y a l'ancien Président Abdoulaye Wade, les leaders du cadre de concertation de l'opposition comme Idrissa Seck, Malick Gackou, Abdoulaye Baldé, mais aussi des visites à des chefs religieux et coutumiers. Il reste à savoir si ces "Assises nationales" bis auront la dimension inclusive de celles dirigées par Amadou Makhtar Mbow.
Participation au dialogue national
Les conditions de Pape Diop à Macky Sall
Vélingara est la première étape d'une tournée du leader de Bokk gis gis dans la région sud du pays. Pape Diop, reçu par ses militants du Fouladou et les partis politiques qui ont constitué le front du "Non" au dernier référendum, a donné son point de vue et ses conditions pour répondre à l'appel au dialogue lancé par le chef de l'Etat. "Je ne suis pas prêt à participer à un dialogue pour parler des questions sociales relatives à la crise scolaire et universitaire ou celle du secteur de la santé. Macky Sall est élu pour résoudre les problèmes, c'est à lui de trouver des solutions à ces problèmes." Toutefois, l'ancien président de l'Assemblée nationale pose les conditions d'une participation à un dialogue : "Nous sommes pour un dialogue qui va concerner toutes les questions électorales. Il y a beaucoup de manquements dans le fichier. Il faut l'auditer. Il faut revoir la question du ministre de l'Intérieur qui organise les élections tout en battant campagne pour un camp. Nous sommes pour la mise en place d'une commission électorale vraiment indépendante."
Mais pour rassurer ses amis du front du "Non" qui l'ont interpellé sur la question, Pape Diop a déclaré : "Nous restons à l'écoute du cadre de l'opposition, nous nous concertons régulièrement, nous arrêterons ensemble une position." A l'étape de Vélingara, Bokk gis gis a enregistré le ralliement du responsable local du Parti de l'indépendance et du travail (Pit), Samba Mballo, de même que celui de la responsable des femmes de l'Urd, Ndèye Camara.
Mbaye Dione, maire Afp de Ngoundiane
"Le dialogue national ne devrait pas être un événement"
En marge de la rencontre entre les acteurs économiques de Ngoundiane et ses partenaires, le maire de ladite commune s'est prononcé sur l'actualité marquée par le dialogue national appelé par le président de la République. Pour Mbaye Ndione, ces concertations ne devaient pas être un événement. "Dans une démocratie normale, l'opposition et le pouvoir doivent dialoguer de façon permanente", a-t-il indiqué. Mais pour cela, souligne le responsable de l'Alliance des forces de progrès (Afp), "il faut que les gens reconnaissent l'autorité du président de la République".
Il explique : "Quand quelqu'un est élu, il faut lui donner les moyens de gouverner. La personne élue également doit savoir qu'elle n'est plus là pour un clan, mais pour toute la population." Ainsi, pense-t-il, "si chacun comprend ses objectifs, ses devoirs et obligations, le dialogue ne devrait pas être un événement, mais quelque chose de naturel". M. Ndione d'ajouter : "Tout citoyen sénégalais, qu'il soit acteur politique ou non, doit dialoguer parce que le Sénégal est un pays de dialogue. Mais il faut mettre la forme. L'idéal, c'est que le dialogue soit permanent et continu. Mais si on appelle le 28 mai à un dialogue national et que les gens discutent des questions importantes de la vie de la Nation et qu'un mois après, ils se retrouvent à nouveau dans la rue pour brocarder le régime ou pour dénoncer des engagements non tenus par l'Etat, ce n'est pas un dialogue."
Le leader de Rewmi absent le 28 mai
Idy zappe le "dialogue national" de Macky
Le dialogue national démarre le 28 mai prochain, mais se fera sans Idrissa Seck. Le leader de Rewmi se rend en Europe et aux Etats-Unis et compte s'absenter du territoire pendant un mois. Il est déjà à Tbilisi, en Géorgie, d'où il a envoyé sa contribution à l'occasion de la 196ème édition du comité exécutif de l'Internationale libérale (CLIQUER ICI). Ce ne serait pas une surprise de toute façon puisqu'à la place des concertations du chef de l'Etat, il avait proposé un Conseil suprême de la République. Et bien avant, le président du Conseil départemental de Thiès avait demandé à Macky Sall d'"économiser son énergie" pour se consacrer au développement du pays.