ÉCHANGES DE COUPS DE FEU À TOUBA
Campagne pour le référendum du 20 mars
Exit la violence verbale ! Place maintenant aux armes à feu. Hier, la ville de Touba, plus précisément à 300 mètres seulement de la Grande Mosquée, les populations ont assisté à une scène digne d’un film hollywoodien. Les partisans du «OUI» conduits par Moustapha Cissé Lô et le Mouvement «Reccu» de Sérigne Moustapha Diouf Lambaye se sont affrontés avant que des échanges de coups de feu ne dispersent la foule. Heureusement, qu’il n’y a pas de blessé. Mais une enquête est déjà ouverte.
C’est l’escalade ! Après Bargny le weekend dernier, Ziguinchor mardi dernier, la violence physique qui a fini de prendre le dessus sur la violence verbale, a monté d’un cran à Touba. La ville religieuse a été le théâtre d’une scène surréaliste entre le camp du «OUI» et celui du «NON». Des échanges de coups de feu ont été notés dans un accrochage entre les partisans du mouvement «Reccu» (Regret, en wolof) de Sérigne Moustapha Diouf Lambaye et le cortège du bouillant député, vice-président de l’Assemblée nationale et président du Parlement de la CEDEAO, Moustapha Cissé Lô, plus connu sous le sobriquet «El Pistolero».
Plusieurs véhicules appartenant à la caravane du «OUI» dont celui de Moustapha Cissé Lô ont été saccagés à Touba. Le tout nouveau Président du Parlement de la Cedeao aurait sorti son arme et aurait tiré des coups de sommation. La police est intervenue pour calmer les esprits.
En attendant que cette affaire puisse être tirée au clair, les deux camps comptent saisir le Khalife général des Mourides, Sérigne Sidy Moctar Mbacké avec des preuves à l’appui. A cet effet, les partisans Sérigne Moustapha Diouf Lambaye, ont brandi des douilles en soutenant qu’elles proviennent des coups de sommation tirés par Moustapha Cissé Lô. Mieux, ils ont également pris la décision d’interdire tout passage de véhicules appartenant au camp du «OUI» au quartier Rue 28.
Mais de telles accusations ont été réfutées par les partisans du vice-président de l’Assemblée nationale. «Tout ceci est savamment orchestré pour jeter le discrédit sur Cissé Lô. Tout le monde a entendu les propos déplacés que les membres de ce mouvement ont tenu à l’encontre du président de la République, Macky Sall, juste dans le but de créer le buzz ici, à Touba», soutient Mor Seck, un proche de Moustapha Cissé Lô. Et d’ajouter : «cette campagne de dénigrement n’a pas commencé maintenant».
Quelques heures auparavant, le vice-président de l’Assemblée nationale était intervenu sur les ondes pour dire que l’argent va couler à flot lors de cette campagne référendaire. Selon lui, parler d’achat de conscience, c’est faire un mauvais procès au régime de Macky Sall, parce que pour gagner des élections, il faut énormément d’argent et qu’il en est ainsi dans tous les pays, a soutenu Moustapha Cissé Lô.
Une sortie qui a fait réagir le Forum des justiciables, qui a dit avoir saisi le Procureur de la République en brandissant l’article 104 du code électoral.
Rappelons que mardi dernier, la ville de Ziguinchor a été le théâtre d’une véritable Intifada entrainant sept blessés dont quatre graves (voir Sud Quotidien du mercredi 16 mars). Le weekend dernier également, le pire a été évité justesse à Rufisque, plus précisément à Bargny lors d’un accrochage entre le cortège d’El Hadji Malick Gakou et une caravane du OUI.