ÉDIFIEZ-NOUS, MONSIEUR LE PRÉSIDENT !
Je pense que si votre ministre de tutelle qui n’a jamais été cité dans un scandale financier refuse de signer un contrat, vous en tant que chef d’Etat-major devriez ouvrir une enquête indépendante, pour voir si l’intérêt du Sénégal a été mis en avant...
Le président de la République en répondant à Ousmane Sonko et Thierno Alassane Sall prouve que le débat posé par ces deux candidats à l’élection présidentielle, qui ont plus ou moins le même profil, est un vrai débat sinon il n’allait jamais répondre. Le président de la République ne se lance jamais dans de faux débats car il est très préoccupé par les urgences dont notre pays fait face telle que la santé, la pauvreté, le chômage, le manque d’infrastructures, les problèmes d’assainissement, les abris provisoires, l’auto-suffisance en riz, l’immigration clandestine des jeunes, un secteur privé à genoux, l’accès au logement pour tous, le développement harmonieux du pays, le développement du secteur primaire et secondaire aussi… Ce débat posé par ces deux Messieurs est un vrai débat Mr. Le président. Je pense que si votre ministre de tutelle qui n’a jamais été cité dans un scandale financier refuse de signer un contrat, vous en tant que chef d’Etat-major devriez ouvrir une enquête indépendante, pour voir si l’intérêt du Sénégal a été mis en avant afin d’éviter une trahison envers notre cher Sénégal.
Et s’ils avaient raison…
Le président dit :« on voit dans un ouvrage ou dans les réseaux sociaux que le gouvernement a fait perdre à son pays 100 milliards de dollars dans une opération, alors que nous sommes en phase d’exploration, ce n’est pas sérieux ». Monsieur le président, il est bien possible de savoir si le pays a perdu de l’argent ou non selon ce qui a été proposé. Bien que le contrat dise que l’Etat confie au contractant des droits de recherche et, en cas de découverte d’un gisement commercial..., le contractant sait plus ou moins à quoi s’attendre sinon il n’allait pas verser un bonus de signature non recouvrable de 5.000.000 de dollars, ou ne serait pas prêt à dépenser 37.500.000 de dollars durant la période initiale de recherche, ou 40.000.000 de dollars durant la première et la seconde période de renouvellement.
En toute objectivité, si j’ai fait confiance à un homme jusqu’à le nommer ministre de l’Energie et que ce dernier refuse de signer un contrat, en tant que président de la République, mon devoir est de m’arrêter un moment et de me poser la question à savoir pourquoi un monsieur qui n’a jamais été entendu dans des affaires scandaleuses refuse de signer un tel contrat. Pourquoi s’empresser de signer ce contrat ? Combien de temps le Premier ministre qui a signé le contrat à la place du ministre de tutelle a-t-il eu pour étudier ce contrat et les autres contrats pour pouvoir les comparer de manière objective ?
L’intérêt du Sénégal doit toujours être mis en avant. Je pense que Mr. Sall est en train de préserver le secret professionnel en tant qu’homme d’Etat mais toute personne poussée à bout peut faillir à ce secret professionnel. Si un ancien directeur qui demande que son salaire et ses avantages soient revus à la baisse nous dit que le contrat qui a été signé n’est pas le meilleur contrat pour le Sénégal, je ne vois pas pourquoi nous ne le croirons pas.
Le président dit aussi « qu’il faut que cela soit un débat outillé, où les gens savent de quoi ils parlent ». Mais Mr, le président si le ministre de tutelle ne sait pas ce dont il parle, qui donc en sait autant ou plus que lui dans ce contrat et comment ? Et le brillant inspecteur des impôts et domaines au Sénégal pendant plus d’une décennie a été radié de la fonction publique par décret présidentiel à cause « des révélations sur les fraudes fiscales à l'Assemblée nationale et sur le pétrole avec le petit frère du président et le ministre Aly Ngouille Ndiaye avec leurs magouilles” ? Dans son livre il a expliqué clairement et avec des arguments en béton que les contrats d’exploitation de pétrole et de gaz n’ont pas été attribués selon les règles des marchés publics. Quand des fonctionnaires et des ministres dénoncent certaines pratiques, je pense que le chef d’Etat-major doit tout mettre au clair pour être sûr que l’intérêt du Sénégal a été mis en avant.
La confiance n’exclut pas le contrôle Mr. Le président. Vous êtes en charge Mr. Le président et nous la population, nous exigeons la lumière sur les contrats pétroliers. Nous demandons aussi que tous ceux qui ont été épinglés par la CREI soient jugés indépendamment de leur camp politique. Nous demandons aussi que tous les dossiers sous « votre coude » soient sortis pour que ceux qui sont coupables soient jugés et qu’ils paient. Nul ne doit être au-dessus de la loi, même au Sénégal malgré la corruption qui y est très présente. La politique politicienne ne doit pas être une raison pour ne pas poursuivre les délinquants financiers. Les hommes passent et les institutions restent dit-on Mr. Le président.
À quand un président qui mettra la patrie avant le parti monsieur le président ?
La porte de l’histoire est grande ouverte pour qui veuille l’emprunter en se souciant du bien-être de tous les sénégalais. La porte du second mandat est aussi ouverte pour qui veuille l’emprunter et ériger des infrastructures et gaspiller l’argent du contribuable sans se soucier du bien-être de tous les sénégalais.
Monsieur le président, le choix est le vôtre.
Mohamed Dia est Consultant bancaire