GAKOU POSE DES PRÉALABLES
Le président du Grand parti (Gp) ne sera pas aux concertations invitées par le chef de l’Etat, Macky Sall, autour de la question du pétrole et du gaz
Le président du Grand parti (Gp) ne sera pas aux concertations invitées par le chef de l’Etat, Macky Sall, autour de la question du pétrole et du gaz. C’est ce qu’il a dit en substance, en conférence de presse hier, lundi 28 mai.
En effet, Malick Gakou a tout d’abord laissé entendre que les appels au dialogue du président Macky Sall se ressemblent tous. Pour lui, avant tout dialogue sur le pétrole et le gaz, le chef de l’Etat doit poser des préalables. Il pose ainsi comme préalable à régler d’abord «de déclassifier le rapport de l’Inspection générale d’Etat (Ige) sur le pétrole et le gaz». Il indique, en fait, que tant que ledit rapport de ce corps de contrôle de l’Etat n’est pas mis à la portée des Sénégalais, lui et on parti ne répondront pas aux appels du président. Et de renchérir que «le jour qu’il (Macky Sall) nous appellera de manière sincère, nous lui répondrons de manière sincère».
A noter que dans ledit rapport de 2012, l’Ige aurait suggéré au chef de l’Etat, Macky Sall de ne pas signer avec Pétro Tim sur le pétrole. Pour les adversaires du régime, Petro Tim n’aurait jamais dû entrer dans le secteur pétrolier sénégalais.
PROBLEMATIQUE DES RESSOURCES NATURELLES DU SENEGAL : Malick Gakou prône une Haute autorité de gouvernance
Au moment où le chef de l’Etat, Macky Sall convie les forces vives de la Nation à une concertation autour des revenus tirés de l’exploitation des ressources gazières et pétrolières, dans la première décade du mois de juin prochain, le leader du Grand parti (Gp), Malick Gakou, décline sa feuille de route pour ledit domaine. En conférence de presse hier, lundi 28 mai, le candidat à la présidentielle de 2019, qui présentait son Programme alternatif Suxxali Senegaal (Pass) à confronter avec celui des autres concurrents à la magistrature suprême, a exprimé son souhait de mettre en place une autorité pour la gestion des ressources naturelles. Dans ledit programme, Malick Gakou qui promet une gouvernance transparente et inclusive desdites ressources, a indiqué «qu’il sera mis en place une Haute autorité de gouvernance des ressources naturelles (Hagr)».
Dans le document distribué à la presse, il y renseigne que ladite autorité sera détachée de la présidence et sera composée de représentants de la présidence, de divers ministères (Mines et énergie, Sécurité publique, Pêche, Environnement, Finance, Transports), mais aussi de représentants de l’Assemblée nationale et des Collectivités territoriales. Comme orientation du Hagr, elle sera dirigée vers une «gestion pérenne des ressources naturelles par la transparence, la facilitation à l’accès pour tous, bannir toute forme de fraude fiscale». Il sera question aussi «de lutter contre la corruption des élites par des intérêts étrangers, combattre les droits traditionnels et non reconnus et les situations de rente recherchées par des groupes privilégiés».
Dans son Programme alternatif Suxxali Senegaal, Malick Gakou a mis un accent particulier sur le pétrole et le gaz. Ainsi donc, il prône l’assurance d’une surveillance nationale et un contrôle de l’activité. Mieux, il opte pour une indépendance maximale en ce qui concerne l’approvisionnement en pétrole brut. Malick Gakou prévoit aussi la création d’un fonds souverain sur la base des recettes fiscales obtenues des revenus du pétrole et du gaz.
Malick Gakou sur « conviction républicaine » de Macky Sall :«QUE DE LA LITTERATURE ET DE LA RHETORIQUE !»
A noter, par ailleurs, que Malick Gakou a profité de la tribune pour jeter des piques au chef de l’Etat, Macky Sall et à son régime. Tout d’abord, c’est le livre “Conviction républicaine“ du président Macky Sall qui s’attire les foudres du leader du Gp qui indiquera qu’un tel débat d’idées et de la confrontation des programmes a toujours été attendu par son parti. Mais, se désole-t-il, «le président Macky Sall était occupé «à réduire l’opposition à sa plus simple expression» comme il l’avait dit». Donc, pour lui, «si après six années de magistère, Macky Sall n’a rien à mettre entre les mains des Sénégalais que de la littérature et de la rhétorique sur les Institutions et la gouvernance, c’est que non seulement son bilan est inexistant, mais qu’il est aussi mal armé pour parler de programme».
Enfonçant le clou, Malick Gakou qui dit attendre «inutilement les trois autres tomes», déclarera d’emblée que «le moins que l’on puisse dire est que c’est parti pour être un chapelet de bonnes intentions et de professions de foi sans prise réelle avec les difficultés que vivent au quotidien les Sénégalais». Il a soutenu ainsi que «ce mal vivre des Sénégalais est la traduction la plus absolue de son bilan aux antipodes de l’émergence tant clamée». S’attaquant par ailleurs au Plan Sénégal émergent (Pse) du régime en place, Malick Gakou a révélé que sa tournée politique dans les 14 régions du pays lui a permis de découvrir «combien encore notre pays garde, si profondément, les stigmates des échecs du Pse qui a fini de balafrer le visage de notre tissu économique et social». Il a ainsi peint un tableau sombre du pays.
Pour lui, «tant les disparités s’accélèrent, le chômage endémique des jeunes s’amplifie, la pauvreté gangrène la vie des ménages, le pouvoir d’achat des travailleurs se disloque et la raréfaction des revenus étouffe la qualité de vie des couches les plus vulnérables». Bref, il a estimé ainsi que «tous les secteurs de notre économie sont en jachère et le peuple sénégalais s’interroge sur son destin».