HADJIBOU SOUMARÉ PEINT UN TABLEAU SOMBRE DU SÉNÉGAL
L'ancien Premier ministre, candidat à la présidentielle de février 2019, estime que le pays traverse des crises dans tous les secteurs d’activité - Il pointe du doigt le net recul des libertés publiques et le manque d’indépendance de la justice
Le pays traverse des crises dans tous les secteurs d’activité, sans oublier le net recul des libertés publiques et le manque d’indépendance de la justice. C’est le sombre tableau peint par l’ancien Premier ministre du président Wade, Hadjibou Soumaré, candidat à la présidentielle prochaine. L’ex-président de la Commission de l’Uemoa qui a déclaré officiellement sa candidature hier, dimanche 22 juillet, dit répondre aux interpellations des Sénégalais.
C’est maintenant officiel. L’ex président de la Commission de l’Uemoa, ancien Premier ministre (Pm) d’Abdoulaye Wade de 2007 à 2009, est candidat à la succession du président Macky Sall, en 2019. Hadjibou Soumaré a présenté de manière officielle sa candidature hier, dimanche 22 juillet, dans une salle du Grand Théâtre de Dakar archicomble de militants, sympathisants et souteneurs. Pour justifier son engagement politique, le technocrate laisse entendre que «les Sénégalais nous interpellent». Dressant un tableau sombre du pays sous le régime actuel, il dira sans fioritures que «le constat est largement partagé». Ce constat, à son avis, est que «notre pays n’avance pas dans la réduction de la pauvreté. Il n’avance pas, alors même que nos libertés reculent, nos institutions s’affaiblissent, notre diplomatie perd de son influence». Se voulant plus clair, l’ancien Pm du président Wade a passé au peigne fin tous les secteurs.
Sur la situation du pays, il dit constater «la montée des inquiétudes», après plusieurs années d’observation. Critiquant à cœur joie la gestion actuelle du pouvoir, il dira : «je vois les difficultés que beaucoup de familles éprouvent encore pour se nourrir correctement. Je constate la crise dans beaucoup de secteurs de la société. Je note les interpellations sur le recul des libertés publiques et le manque d’indépendance de la justice. J’entends la colère des étudiants, ainsi que celle de nombreux jeunes sans emploi et sans espoir». Ce qui est, à ses yeux, «simplement inacceptable pour le Sénégal, pour un pays qui a toujours été à l’avant-garde sur notre continent». S’offusquant ainsi de l’incapacité des acteurs politiques de «pouvoir garantir les besoins de base des populations», élection après élection, M. Soumaré trouve par conséquent «qu’il est urgent d’agir pour construire notre avenir commun et celui de nos enfants, car nous sommes aujourd’hui confrontés à l’urgence absolue du moment». Se voulant optimiste pour avoir constaté que «les Sénégalais sont prêts à s’engager pour un avenir meilleur», il a lancé un appel à toutes les forces vives de la Nation pour redresser le pays.
Dans son invite, Hadjibou Soumaré qui était Pm lors des Assisses nationales, en 2008, a fait un clin d’œil au peuple des Assises pour la relecture des recommandations issues de ces concertations, mais dans un «dialogue inclusif et consensuel».