IDRISSA SECK A ÉTÉ PRIVÉ D’UN SECOND TOUR LÉGITIME
Abdoul Mbaye et cie continuent d'indexer de graves irrégularités
Le Bureau politique de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT) s’est réuni samedi dernier sous la présidence d’Abdoul Mbaye. L’ancien premier ministre et ses partisans ont ainsi livré leur analyse sur le scrutin du 24 février 2019 qu’ils jugent entaché de graves irrégularités.
Abdoul Mbaye n’a pas encore digéré la défaite du 24 février dernier. Tout au moins, il critique toujours la manière dont le processus s’est déroulé et a abouti à la victoire au premier tour de Macky Sall, candidat de Bby.
Refusant de s’avouer vaincus, les membres du Bureau politique de l’Act ont adressé leurs félicitations les plus vives à leur candidat Idrissa Seck, arrivé en seconde position dans un vote qu’ils considèrent comme entaché de nombreuses et graves irrégularités.
A en croire Abdoul Mbaye et ses partisans, Idrissa Seck a été privé d’un second tour légitime et prometteur par un régime ayant organisé le scrutin, au terme d’un processus électoral caractérisé par la remise en cause du traditionnel consensus politique ayant guidé les réformes électorales au Sénégal et un niveau de corruption jamais atteint.
Le Bureau politique de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail a décidé de prendre acte de la réélection de Macky Sall qu’il considèrera bien entendu comme un Président certes légalement reconnu grâce à un dispositif réaménagé par luimême pour permettre son élection. «Il retient toutefois comme difficile de le considérer comme Président légitime, car n’ayant pu passer le premier tour que par des procédés d’autres temps indignes de la démocratie sénégalaise : corruption et achat de conscience réprimés par la loi, déplacement d’électeurs de la rive droite du Sénégal quand la règlementation interdit le voyage de région à région le jour du vote, vote d’enfants mineurs, distribution de milliers de duplicata de cartes d’électeurs dans un processus non individualisé mais organisé avec convoyage de personnes vers la Direction de l’Automatisation des Fichiers - et ceci jusqu’au vendredi 22 février - déplacement du lieu de vote d’électeurs considérés comme peu sûrs, conditions de vote modifiées par l’administration dans la journée du vote, etc. »
L’ancien premier ministre et ses militants n’ont pas épargné en outre les observateurs internationaux qui, déplorent-ils, ont émis des satisfécits sur la régularité d’élections dès lors qu’elles se déroulent dans le calme et la paix le jour de leur tenue. Ils appellent ainsi la communauté internationale à accorder davantage d’attention aux processus situés en amont des élections africaines qui sont très souvent moyens de pervertir et corrompre des élections ensuite présentées comme démocratiques. « Tel fut le cas du Sénégal où l’opposition devra s’organiser pour produire un rapport argumenté détaillant le recul démocratique enregistré par notre pays depuis 2014», affirment-ils.
L’ACT cherche alliance durable Face au second mandat de Macky Sall, le Bureau politique a tenu par ailleurs à confirmer l’ancrage de l’ACT au sein de l’opposition sénégalaise, ainsi que la poursuite de la promotion de son option politique reposant sur l’action citoyenne, l’éthique et le travail. Conscient que la continuité dans la gouvernance du Sénégal pendant cinq autres années aggravera la souffrance des Sénégalais, le Bureau politique a retenu d’inscrire son action politique dans le maintien d’une attitude d’éveil des consciences pour réclamer une gouvernance plaçant l’intérêt de la patrie avant celui des familles, des clans et du parti au pouvoir.
«L’ACT devra adapter ses moyens d’action afin de pouvoir s’ériger en sentinelle de la défense des intérêts du peuple et de la patrie, en synergie avec l’opposition véritable et l’ensemble des citoyens engagés et lanceurs d’alerte». Le Bureau politique de l’ACT donne en définitive mandat au Président Abdoul Mbaye de négocier avec des structures politiques sœurs la constitution d’une coalition durable avec pour objectif à terme la possible fusion de certaines d’entre elles.